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lundi 6 mai 2024

Le MBTI pour les nuls

Le MBTI pour les nuls

Coucou. Voici le fameux MBTI et tu commenceras peut-être à comprendre ce que la compilation de cet étrange blog art-singulier peut t'apporter, ou pas. Désormais abandonné par la Psychologie « sérieuse », le système MBTI demeure encore une base importante des Tests de Personnalité, notamment en entreprise. Après l'explication du principe, sur la base de quelques sources standards, je te livrerai une interprétation innovante du truc. 

MBTI


Avant toute chose, savoir que le MBTI est une usine à gaz quasi incompréhensible au néophyte et je te dirai pourquoi. Mais, pour celui qui sait s'y intéresser, le système reste déchiffrable. D'abord connaître la signification de quelques lettres qui représentent les Fonctions de Jung, leurs Axes et Orientations, selon la Roue des Fonctions du Psychanalyste suisse. Les fonctions NTFS seront davantage expliquées sur leurs pages respectives pour ne pas alourdir cet article. 

Les significations des Lettres du MBTI : 

- N : Fonction Intuition, focus sur la vue d'ensemble, opposée à S.
- T : Fonction pensée/Thinking, décide avec sa tête, opposée à F.
- S : Fonction Sensation, focus sur les détails, opposée à N.
- F : Fonction Sentiment/Feeling, parfois dite « impression », décide avec son cœur, opposée à T.

- P : Axe des Fonctions N/S, dites « de Perception » ou irrationnelles, qui privilégient la spontanéité.
Recueil de l'information. Adaptation aux situations ; le Type général P est non-ordonné voire en désordre, plutôt souple et spontané. L'irrationnel désordonné perçoit... S'engage difficilement, remet à plus tard, improvise ses vacances. Le repos/récompense, c'est maintenant... 
- J : Axe des Fonctions T/F, dites « de Jugement » ou rationnelles, qui s'organisent à l'avance. 
Traitement de l'information, prise de décision. Type général J bien rangé, avec exactitude, contrôle... Le rationnel ordonné juge... Ponctuel, cadre défini, prépare ses vacances à l'avance. Le repos/récompense viendra après le travail... 

Que représente un sigle MBTI ?

Les 16 Types sont représentés chacun par un sigle de 4 lettres ; exemple, ISFJ
C'est là que la compréhension du truc se complique... mais nous allons essayer. 
1ere lettre 2e lettre 3e lettre 4e lettre
Énergie P/Perception J/Jugement Préférence
E ou I Fonction N ou S Fonction T ou F P ou J
L'ensemble de 2 possibilités par lettre – 2x2x2x2 – donne bien 16 Types possibles... 
Face à un Type, sigle de 4 lettres, d'abord trouver sa Fonction dominante.
- Nous expliquerons plus loin l'orientation de l'énergie de la 1ere lettre E/extraverti ou I/introverti.
Cette première lettre E/I est l'orientation de la fonction dominante. 
- La 2e lettre indique si l'individu est Perception N ou S ; la 3e si le Jugement est T ou F.
Ces 2 lettres « du milieu » sont les deux premières fonctions de l'individu ; dominante et auxiliaire. L'une est E, l'autre est I. Attention, la 2e lettre peut être l'auxiliaire et la 3e la dominante... 
- La 4e lettre te dit si le sujet préfère sa fonction Perception/2e lettre ou sa fonction Jugement/3e lettre.
Cette préférence est toujours E/extraverti ( à retenir : P=2, J=3). 

→ Trouver E, c'est trouver I...     Exemple avec le type  ISFJ :
- La 4e lettre J indique que la préférence extravertie/E est la 3e lettre F  (J=3). 
- Oui, mais la dominante est introvertie car le sigle commence par I ... 
- La dominante est donc S introverti, l'auxiliaire est F extraverti...   ISFJ = Sensation introverti. 

Bien comprendre l'importance des 2e et 3e lettres du sigle qui désignent les fonctions dominante et auxiliaire. Tu distingues leur orientation E/I d'abord par la 4e lettre P/J qui désigne toujours une Extraversion... Si la première lettre est E, cette Extraversion est bien la fonction dominante. Si la première lettre est I, c'est l'autre lettre qui est la dominante... 

Les fonctions dominante et auxiliaire sont les deux premières fonctions de quatre que possède un individu et je te propose un nouveau schéma pour les situer.    

De la fonction dominante à la fonction inférieure :


Fonction dominante ou auxiliaire ?

Dans l'exemple ISFJ qui nous intéresse, la fonction dominante est S, l'auxiliaire est F. Par rapport au premier schéma, tu comprends immédiatement qu'il y a eu « rotation » de la croix mobile des fonctions NTSF sur la croix/schéma « fixe » de ces 4 niveaux, depuis la dominante jusqu'à l'inférieure... Ne pas raisonner ici en terme de haut/bas mais plutôt devant/derrière. Face à toi, la fonction dominante... 
- Le MBTI nomme le « cheminement » de la dominante vers l'inférieure non pas selon le tour de la roue mais par une succession de 4 étapes dite « voie du serpent » ; la fonction tertiaire est bien la 3e étape de ce processus. Nous reviendrons un jour sur cette approche qu'il vaut mieux appeler à mon humble avis « niveaux de suggestibilité ». 
- Ce que le MBTI te propose, c'est de « deviner » par toi même les fonctions tertiaire et inférieure qui ne sont pas données. Facile... Toujours avec notre exemple ISFJ, si S est la dominante, l'inférieure opposite sera N et la tertiaire – opposite de l'auxiliaire F – sera T... 

On peut dès lors passer à quelques nouvelles définitions : 
- Fonction dominante : Base de toute la Personnalité, développée depuis la petite enfance.
Archétype : Héros/Sage à l'action infaillible qui réside au sommet de l'individu. 
- Fonction auxiliaire : soutien la dominante quand celle-ci commence à prendre de l'assurance. Fonction importante pour l'équilibre E/I, inverse de l'orientation de la dominante. 
Archétype : Jeune adulte compétent, potentiel, veut apprendre de la dominante. 
- Fonction tertiaire : même si moins développée, elle renforce la Personnalité/Dominante dans son orientation principale identique. Elle oscille cependant entre l'instabilité de la fonction inférieure et son complément de la dominante. L'individu – surtout en situation de stress/inconfort – peut parfois la sauter et requérir directement à la fonction inférieure peu maîtrisée. 
Archétype : Ado qui s'identifie hâtivement à ses compétences qu'il surestime/fantasme même si un certain potentiel est là. 
- Fonction inférieure : Orientation opposée à la dominante qui ne se développera qu'à mi-vie vers 40-50 ans. Certains n'ont pas de problèmes avec leur fonction inférieure... 
Archétype : Petit enfant capricieux (Fripon/Ça) qui vit « en dessous » de la Personnalité avec une grande sensibilité pour certaines choses qui relèvent de « l'inférieur »... 
Nous sommes malhabiles avec la fonction inférieure ; exercice lent et mal maîtrisé qui peut attirer des ennuis... Fonction susceptible, réaction émotionnelle. L'individu ne fera donc pas confiance à cette fonction ou – au contraire – pourra soudainement l'utiliser avec trop d'emphase pour « chercher » à la satisfaire... La fonction inférieure est bien la voie royale de l'inconscient créatif, l'Embryon aux possibilités inexploitées... 

Si la fonction dominante est en P, l'auxiliaire et tertiaire est en J, l'inférieure est en P... 
Si la fonction dominante est en J, etc.  

L'idée, c'est surtout de pouvoir immédiatement appréhender la Roue des Fonctions dans ces 4 niveaux, à partir de la dominante, selon toutes les combinaisons possibles de la « suite logique » NTFS... 
Dans les fonctions moins utilisées résiderait un grand potentiel d'énergie et de développement.
Le Type junguien est l'identification à la fonction dominante/privilégiée. Ce processus retarde le développement et maturation des autre fonctions. Dans la névrose, la fonction inférieure « tombe » dans l'inconscient. Apprendre à identifier la place de chaque fonction → Individuation. 

De l'Orientation Extraverti/Introverti :

Connaître la fonction dominante des 4, c'est déjà bien. Mais Jung précise qu'un individu a aussi deux façons de s'orienter par rapport à la réalité ; base de ses 8 Types psychologiques. Pour le MBTI, ces deux attitudes caractérisent à la fois la direction de l'intérêt et le mouvement de la libido, incitent à agir dans une direction particulière (relation soi-autre). Ces modalités d'adaptation biologique sont comparables aux pulsions freudiennes dont l'une serait orientée vers le Moi intime, l'autre vers le Moi social (cette dernière définition est valable pour les notions Intro/Extra de notre blog...).
- Extraversion (lettre E) : se recharger en énergie dans le monde extérieur. Intérêt pour l'extérieur, le bruit. Aventureux, grégaire, recherche de la nouveauté. Attachement rapide, aime influer les autres. L'Extraverti se charge en énergie par l'expérience, s'exprime plutôt par la parole. Raconte sa vie au téléphone, va vers les autres, appartenance à un groupe.
- Introversion (lettre I) : se recharger en énergie dans le monde intérieur. Libido vers soi. Hésitant, réfléchi, retenu, solitaire, n'écoute pas les autres. À l'écart des situations sociales. Réfléchit avant d'agir, ne craint pas la solitude, calme. L'Introverti se charge en énergie par les idées, souvenirs, s'exprime plutôt par l'écrit. Bien comprendre aussi que, chez un Introverti, la fonction auxiliaire extravertie est souvent plus « visible » que la dominante. Importance de la dernière lettre « préférence » P/J... 
Pour une meilleure compréhension de ses sigles, le MBTI précise encore :
- La lettre E/I s'applique à la fonction dominante, elle s'oppose à l'auxiliaire et à l'inférieure (1 sur 2).
Type E : niveaux E-I-E-I ...   Type I : niveaux I-E-I-E ... 
- La fonction tertiaire s'équilibre avec l'inférieure, dans le rapport E/I, comme le font la dominante et l'auxiliaire.  

Voilà, tu peux désormais comprendre les lettres d'un sigle MBTI. De fait, en pratique, il n'y a que 4 cas de figures : E - - J, E - - P, I - - J, I - - P  où « ranger » tes lettres de fonction ; tu trouveras alors la dominante puis l'auxiliaire qui suit. Uniquement par calcul, voici quels devraient être les 8 Types de Jung dans le MBTI :
- Intuition : extra = ENTP    intro = INTJ
- Pensée :  extra = ESTJ     intro = ISTP
- Sentiment : extra =  ENFJ   intro = INFP
- Sensation : extra = ESFP   intro = ISFJ
Sans aller voir sa « fiche descriptive », tu peux déjà t'amuser à essayer de définir le Type :
Le Sensation introverti ISFJ est donc premièrement un introverti, orienté vers sa propre personne, qui utilise en dominance sa fonction Sensation (souci du détail) tempérée, voire cachée, par son Sentiment auxiliaire extraverti, impression j'aime/j'aime pas... (j'ai bon ?). 

Bienvenue dans l'usine à gaz MBTI :

Oui, mais, quid des 16 types ? Prenons par exemple le sigle ISTJ ? Introverti, d'accord... Préférence Jugement à la 3e lettre T/Pensée extraverti, d'accord... Donc Sensation introverti dominant, d'accord... Auxiliaire T/Pensée ? ... Un Sensation dominant dont l'auxiliaire n'est pas « logiquement » – selon la roue des fonctions – le Sentiment mais la Pensée ? ... Oui, non mais attends... On t'as pas tout dit, Vera... Pour les 8 Types qui restent, on « suppose » que la fonction auxiliaire peut clignoter/permuter toute seule avec la tertiaire du même axe P/J... Tu suis toujours ? Pourquoi faire simple, alors que nous pouvons compliquer davantage ce qui l'est déjà ? ...

Un observateur avisé te rétorquera immédiatement que mon premier schéma, inspiré de la Roue des Fonctions de Jung, est faux puisque, précisément, la Pensée y a déjà pris la place du Sentiment. De fait, le MBTI te propose bien ces deux cas de figures possibles, par « clignotement », pour la fonction auxiliaire, d'où les 16 Types...  Selon les versions, tu auras une Roue de Fonction « version Jung » ou comme la nôtre... Il semble bien que ce clignotement concerne les seules fonctions T/F et pas N/S...
Le même observateur pourra te signifier aussi que ma croix du cheminement est inversée ; on s'en fiche, puisque le chemin reste bien le même de la dominante à l'inférieure... En partant de la dominante, tu pars vers une auxiliaire qui sera d'un côté. Pour la 2e version, tu clignotes la fonction auxiliaire sur son axe ou tu pars de l'autre côté... Capish ?  
Voici les 8 nouveaux Types versus « version 2 ».
- Intuition : extra = ENFP   intro = INFJ
- Pensée : extra = ENTJ  intro = INTP 
- Sentiment : extra = ESFJ  intro = ISFP
- Sensation : extra = ESTP  intro = ISTJ
    
Il est peut-être temps de passer à l'interprétation...   

Seras-tu reconnaître les sigles Myers-Briggs ?


Interprétation :
- L'originalité du MBTI semble moins résider dans la complexité de ses sigles que dans l'efficacité de ses Tests de Personnalité. Le système propose en effet 4 questions à adapter immédiatement à une observation ou à la création d'un test ; celui-ci pourra aller jusqu'à 80 items demandés sur la base de ces 4 principes. Le questionnement P/J puis du couple de fonctions restantes, afin de les éliminer deux par deux, est très judicieux.  
- Où l'énergie est-elle puisée ?  E ou I ?
- Comment le sujet agit-il ?  Plan/J ou Adaptation/P  ?
- Comment l'information/P est-elle recueillie ?  S ou N ?
- Qu'est-ce qui entraîne la Décision/J ? T ou F ?

- Le livre des Types psychologiques de Jung paraît en 1921. K. C. Briggs et sa fille, aux USA, lisent l'ouvrage et veulent rendre le travail du Psychanalyste suisse accessible. L'idée, c'est de résorber les conflits entre les individus en les aidant à se comprendre mieux... Le premier instrument Myers Briggs Type Indicator MBTI est publié en 1962 mais c'est surtout son actualisation de 1985 qui est connue. L'outil voit cependant, peu à peu, sa validité scientifique remise en question, dixit la Psychologie de la Personnalité de 2019. Aujourd'hui, the Myers-Briggs Company continue de proposer des tests et des formations à travers le monde (et cela génère bien quelques Dollars conséquents...). Comme déjà signalé sur ce blog, le problème n'est pas la méthode typologique en soi mais ce qu'on en fait, notamment dans le cadre de son offre et sa demande... Malgré les critiques qui lui sont reprochées, qu'est-ce qui explique le succès du MBTI ?

- Jung avait déjà converti sa passion pour les symboles en verbiage scientifique afin de valider son travail de Psychanalyste. Bien comprendre les 3 piliers de son œuvre ; passion pour les symboles, observation empirique (les Types psychologiques sont publiés après vingt ans de pratique), méthode scientifique dont toute la nomenclature des phénomènes psychanalytiques. Même si, aujourd'hui, la psychologie scientifique ne reconnaît pas toujours le travail de Jung, il reste – notamment auprès du grand public – la référence majeure du truc. Savoir aussi que les symbolistes et « philosophes » peuvent toujours se pencher sur son œuvre pour y puiser des notions intéressantes comme cette étonnante Roue des Fonctions et leurs niveaux. On peut dire que Jung a su conserver la « magie des symboles » dans son œuvre scientifique.
Que nous propose le MBTI ? Si le flacon du charme junguien est toujours là, le système est plus une actualisation technique de la partie scientifique du Psychiatre suisse... Lire Jung, c'est déjà pas facile ; lire le MBTI... Oui mais... et basculons un temps dans la sociologie ; comment satisfaire un public, ou une entreprise, par une usine à gaz ? C'est là le secret du Myers-Briggs... Tu n'y comprends rien à cette théorie ? C'est voulu... Outre la crédibilité par pensée complexe, ta focalisation du truc sera déjà vite, ici, cognitive... Tu es en état modifié de Conscience ? Cela tombe bien, le test pratique est prêt ; tu n'as plus qu'à cocher oui/non et – tu vas voir, tu vas aimer... – tu ne seras pas déçu du résultat...

- Ne doutons pas de la bonne foi initiale du MBTI et de ses successeurs officiels. Doutons cependant de l'utilisation de l'outil par certains... Faire œuvre pédagogique pour t'expliquer ces faits sociaux me semble nécessaire. Le DRH Didier Bille nous dit que les Consultants, obnubilés par la recherche du candidat idéal ou à éliminer, développent plusieurs tactiques pour se crédibiliser. La première consiste à donner à leur pratique un vernis scientifique... On a alors recours à des tests psychométriques, ou autres, pour mesurer « l'intelligence émotionnelle » ; le plus célèbre de ces tests reste le MBTI... Et Didier de développer le fait que plus de 50% des personnes testées tombent dans une autre typologie si on les reteste plus tard... Et Didier ne dit peut-être pas tout...
Cet exercice peut certes s'avérer plaisant dans la simple recherche de « soi » ou d'un mieux vivre en équipe... Mais, pour le Consultant « PNL initié », le test MBTI est riche d'autres enseignements. Plus que de savoir quel est le sigle rigolo pour ta pomme – les profils MBTI sont plutôt positifs –, le Consultant va surtout essayer de cartographier tes préférences sensorielles et cognitives à ton insu... Sera-t-il tenté de jouer avec ta Fonction inférieure ? Je te laisse reconsulter les concepts de Violence symbolique d'un Bourdieu ou de l'Empire par Pacôme Thiellement... Rassure-toi le fait n'est pas nouveau, il a toujours existé, il constitue un tabou social à ne pas projeter sur un « horrible complot » mais bien sur la grille d'analyse de toute micro-société de 1000, 100, 10 personnes... Il existe d'ailleurs un moyen d'y échapper ; l'éclat de rire... 

Dans le cadre de notre recherche pratique en Typologie que peut nous apporter le MBTI ?
- Le passage de 8 à 16 Types n'est pas très convaincant... Rien à redire sur les fonctions NFTS. Si la plupart des sources MBTI développent bien, à part, les 8 Types junguiens, elles ne les associent pas vraiment aux 16... Nous développerons dans nos labels NTFS les 4 fonctions junguiennes puis les 8 Types junguiens, revus par le MBTI, conforteront certaines de nos typologies. Reste bien le problème des 16... Ne sont-ils que des créations mécaniques, suite à l'assemblage d'un sigle, donc inappropriés à notre étude analogique des traditions ?  Je te tiendrai au courant.   
- La suite des fonctions, en voie du serpent, et leur description archétype est intéressante. Mais quid de la fonction transcendante ? Je développerai quelque chose sur ces niveaux de suggestibilité, et leur distinction, plus tard.
- Quand tu as déjà la connaissance d'autres systèmes, le fonctionnement du MBTI est pertinent à comparer. Revenons sur cette idée de clignotement ; habituellement, pour Pavlov, Satir, ou d'autres, c'est la fonction principale qui peut être « victime » de ce retournement, pas l'auxiliaire... Grand principe de l'axe P Irrationnel. De même, le va-et-vient permanent entre l'auxiliaire et la tertiaire, plutôt Axe J Rationnel pour ne pas dire Extra/Intro, est utilisé par nombre de « Thérapeutes ». Ces questions sont passionnantes mais relèvent plus des techniques d'Éléments de Langage que de notre étude. 

- Myers propose aussi de regrouper les 16 Types en 4 groupes de « Tempéraments » ; Analyste ou Rationnel, Diplomate ou Idéaliste, Sentinelle ou Gardien, Explorateur ou Artisan... L'Analyste concerne les Fonctions NT, le Diplomate les NF, le Gardien la préférence S de J, l'Explorateur la préférence S de P... De fait, les 4 groupes sont chacun un mélange de 2X2 typologies des deux versus.... Inutile de te préciser que nous ne développerons pas davantage le truc ici...     

- Citons aussi le cas de la Socionique – équivalent soviétique du MBTI – qui était basée sur 14 types au lieu de 16. D'après eux, deux modèles seraient « asymétriques » et existeraient donc de deux façons pour chaque type... Je n'ai pas d'informations supplémentaires là dessus d'autant que le peu de sources initiales de la Socionique a disparu d'Internet. Aujourd'hui, les sites dits « socioniques » présentent des systèmes MBTI à 16 types... 




vendredi 3 mai 2024

Base 4 : la physiologie des Tempéraments

La physiologie des 4 Tempéraments

La description traditionnelle des 4 Tempéraments s'accompagne le plus souvent de leur physiologie.
Le nom même d'un Tempérament fait référence à une partie de son anatomie. Il nous faut cependant mettre celle-ci à part, ici, dans cet article, car des incohérences demeurent selon les sources.
- Si les 4 Tempéraments correspondent assez bien aux « Types » de Satir et Fonctions de Jung, celles-ci ont cependant vocation à « tourner » dans la roue... Quid alors du « réceptacle » physiologique pour la Fonction inférieure/mineure ? Savoir considérer cette Base physiologique comme socle fixe des 3 Orientations possibles plutôt que de l'associer aux 4 Fonctions psychologiques « mobiles ».
Idem pour les incohérences observées, notamment entre le Nerveux et le Lymphatique, sans parler des cas particuliers des N°9, 5, 1...
- Rappelons juste que nôtre Croix des éléments n'oppose pas l'eau au feu... Nombre de sources sont bien sur la même configuration que nous, dont Pavlov, mais pas toutes... Une « rectification » entre les physiques Lymphatique et Nerveux serait elle parfois judicieuse ? 
- Plus vraisemblablement, faut-il aussi « compléter » la Base par son Orientation (et donc la place d'une Fonction mobile) pour trouver une physiologie pertinente pour sa Typologie finale ? Nous y reviendrons...
- Le « petit Nerveux » n'est certes pas le lourdaud « Homme de pierre » mélancolique mais l'avatar américain est conforme à notre type Sensation... Où est l'erreur ? Disons que l'axe Perception (selon le MBTI) est propice au « clignotement » entre Nerveux et Colérique, à la bascule dans sa valence inverse selon Virginia Satir. Bachelard lui-même nous propose deux ouvrages pour son seul élément Terre ; la volonté et le repos...  

Pour l'heure, voici donc juste les descriptifs physiologiques courants des 4 Tempéraments qui seront complétés peu à peu. 

The fantasctic four

T : Le Lymphatique ou Flegmatique :

Physique : plutôt épais, rond, le plus souvent décontracté et relâché. Regard doux parfois un peu vague.Sa santé dépend essentiellement de son système digestif.
Barbault : Physiologiquement, le Lymphatique a une fonction de nutrition bien assurée par la lymphe ou le plasma du sang. Régime végétatif (symbolisme du végétal, surtout des feuilles), cœnesthésie (impression vague et diffuse) voire repos, inertie. Morphologie dilatée et atone.
Humeur/Substance : Lymphe, pituite, phlegme, en base physiologique, rattachée au cerveau et système nerveux (plutôt supérieur, cortex, Langage...). Surtout en « hiver », c'est la pituite qui domine avec les maladies pituiteuses de cette saison ; rhumes et bronchites avec expectoration de phlegme. Sa santé dépend essentiellement de son système digestif ; doit faire de l'exercice... 

S : Le Nerveux ou Mélancolique

Physique : plutôt petit, mince, tendu. Gestes rapides et saccadés. Regard un peu inquiet voire tourné vers l'intérieur. Sa santé dépend essentiellement de son cerveau et son système nerveux. Doit se relaxer.
Barbault : le nerveux est un « Bilieux éteint » avec prédominance du système nerveux (sensoriel) et des fonctions psychiques. 
Humeur/Substance : Base physiologique de la bile noire, mystérieuse atrabile qui vient de la rate. 
L'automne, sec et froid, favorise l'atrabile et la mélancolie. Liquide froid et « sec », alors que la lymphe est froide et humide. Être d'une humeur noire. 

F : Le Sanguin

Physique : Massif pour ne pas dire imposant, solide et surtout tonique. Regard vif et chaleureux, voix avenante. Mouvement des mains qui accompagne le propos. 
Barbault  : ici l'appareil respiratoire prédomine avec les fonctions sanguines et sexuelles. Le Sanguin est un « Lymphatique chauffé » dont la richesse entre en activité... Appétit de vivre, revendications instinctives et fortes convoitises sensorielles. « Gros consommateur » à la morphologie dilatée et tonique.
Humeur/Substance  : Base physiologique du  sang. Sa santé dépend essentiellement de son système circulo-respiratoire. Doit savoir se modérer... Celui/celle en qui le sang prédomine sur les autres humeurs. Au printemps, la saison encore humide se réchauffe, risque de maladies hémorragiques.

N : Le Bilieux ou Colérique

Physique : Le Bilieux est tout en muscles avec une apparence tonique, énergique. Son regard est droit, perçant, autoritaire. Sa santé dépend essentiellement des fonctions ostéo-musculaires. On lui conseille de mener des habitudes et une vie saines. 
Barbault : prédominance de l'appareil musculaire et des fonctions de réactivité et maîtrise. « Sanguin sec » ou en rétraction dont la puissance passe de l'extensivité à l'intensivité. Dynamisme de la personnalité engagé vers la conquête du monde ou de soi. Morphologie rétractée et tonique.
Humeur/Substance : Base physiologique de la Bile jaune produite par le foie. L'été chaud et sec échauffe la bile, aggrave les affections bilieuses et les fièvres. Temps du 3e âge adulte.

samedi 23 mars 2024

Base 4 : les Tempéraments

Les 4 Tempéraments d'Hippocrate

Coucou, ami.e lecteur/trice, voici un des gros morceaux de ce blog ; les 4 Tempéraments eux-mêmes Bilieux, Lymphatique, Sanguin, Mélancolique. Tu me connais, ne tournons pas plus longtemps autour du pot ; comment comprendre populairement et rationnellement cette grande donnée typologique ?
- J'ai déjà montré de précieuses analogies dans la Base 4 de Jung mais rappelons surtout que notre Croix des éléments n'oppose pas le feu à l'eau, ni la terre à l'air... Cette version serait elle incompatible avec l'ensemble dit des 4 Humeurs ? Oui, à priori, notamment dans les descriptions physiques ici nécessaires. La psychologie de la personnalité contemporaine botte cette question en touche en dissociant, le plus souvent, l'aspect typologique de sa base physiologique.
- Pourtant, même le grand scientifique Pavlov tente des relations pertinentes entre ses recherches physiologiques et les Tempéraments. Mais, s'il propose bien l'opposition Mélancolique/Colérique, il en fait les chantres des orientations inhibition/excitation et cette simple inclinaison plombe peut-être bien tout son travail... 
- La difficulté est bien de compiler les sources – dont le confus Wikipédia – pour comparer afin d'en extraire des éléments de compréhension. Une référence intéressante « Naturavie » existait sur Internet mais a malheureusement disparu ; ce nom correspond désormais à diverses officines bien-être sans rapport avec notre étude. Une façon originale de surmonter certaines dichotomies serait, par exemple, d'inverser les descriptions physiques du Lymphatique et du Mélancolique, du gras et du sec... Oui mais la physiologie des Tempéraments résulte bien de leur Humeur ; la lymphe serait propice au gras, ou au moins à la poche de rétention...  La plasticité du lymphatique est bien celle du Rationnel, Pensée... Le corps du Mélancolique nerveux, celui de la Sensation... Alors ? 
- Après réflexion, il me semble judicieux – pour l'instant – de séparer les éléments physiologiques des descriptions psychologiques et philosophiques des Tempéraments. Tu trouveras toutes ces caractéristiques physiques en cliquant ici

4 tempéraments d'Hippocrate

Les 4 Tempéraments d'Hippocrate :

Je ne désespère pas de te proposer un jour the super Dico des termes inhérents à ce blog ; précisons déjà que la base Tempérament est bien celle du socle physiologique de l'individu. Il y a là des réalités corporelles innées à ne pas confondre avec les gestes et habitudes de comportement que la vie de l'individu aura « sur-imprimé » en Orientation ; je suis sûre que, jusque là, tu me suis...
Mais, comme indiqué, les descriptions physiques des Tempéraments sont données à part. Les descriptions psychologiques et philosophiques bénéficient elles d'une page/article pour chaque lettre NTSF associée... Ces fiches seront mises à jour régulièrement.
Note bien que cette histoire des Tempéraments peut se compliquer à loisir par la théorie dite des humeurs et autre « qualités de saison » type chaud, humide, froid, sec... Désamorçons immédiatement toute tentative qui voudrait complexifier inutilement le truc en mélangeant les humeurs voire les Tempéraments eux-mêmes. Pour l'heure, voici juste ce qui relève des spécificités des 4 :

The fantastics four

-  La théorie des 4 éléments est une des bases de la médecine antique. Notre corps est constitué de 4 éléments fondamentaux, mutuellement antagonistes, qui doivent coexister en équilibre pour assurer la bonne santé corps/esprit. Un déséquilibre mineur entraîne une saute d'humeur, un déséquilibre majeur un problème de santé. 
- Chaque Tempérament/élément/partie est donc à associer aussi à une Substance/humeur qui peut se traduire par un « état interne » propice à un comportement récurrent. Considérons l'origine de cette Émotion comme physiologique et non pas acquise socialement par une orientation. Malgré la saute d'humeur possible, cette émotion reste bien la « marque » essentielle du Tempérament, déjà évoquée avec les 4 Types de Satir.
- Le problème ne réside pas tant dans le fait d'associer un Tempérament/élément à une émotion particulière que de comprendre leurs oppositions et orientations possibles.  Le schéma ci-joint confirme nos oppositions de la Croix des éléments. Tu remarqueras que la tristesse n'est pas opposée à la joie mais à la colère/action... L'objectif est bien de réussir à « sentir » un Tempérament – pas tant en relevant les signes tangibles de sa physiologie que celle de son humeur dominante – pour mieux ensuite trouver son Orientation (ou inversement). Si des associations peuvent d'abord te sembler incongrues, comme la tristesse du Nerveux associée parfois à l'Orientation recherche de plaisir, tu t'apercevras que cela ne génère pas tant un oxymore qu'une Typologie finale riche de sens... Je t'invite à relire, pour cet exemple, les portraits du 9 afin de t'en convaincre. 
- Chaque article de Tempérament/Lettre sera aussi doté de son avatar Fantastic four pour évoquer humainement les qualités de cet « élément ». Il ne s'agit pas ici d'un chaos symbolique mais, sous humour, d'un réel travail philosophique non dénué de rigueur scientifique ; Gaston Bachelard aurait aimé... 
- L'intérêt des Tempéraments est donc d'associer une physiologie à une Émotion de base. On ne peut faire ici l'impasse sur un rapport avec les émotions proposées par l'Ennéagramme. Colère pour  8,9,1 ; Honte pour 2,3,4 ; Peur pour 5, 6, 7... Rapprochement inconciliable et pour cause, l'Ennéagramme est une Base 3... La Peur, pour les Tempéraments, concerne le Flegmatique donc les N°2, 1, 10... De fait, Gurdjieff complique inutilement l'affaire. Plus que la compulsion de l'Orientation Évitement, l'émotion proposée par l'Ennéagramme est juste un moyen de situer, peut-être, l'élément dans la mobilité de la roue des fonctions, façon Jung... Par exemple, la Colère/Intuition de 9 est refoulée, ce n'est pas cette émotion qui définit prioritairement ce type. Le seul avantage des « centres » de Gurdjieff  est de classer 3 typologies par niveaux « horizontaux » en plus de nos associations « verticales » des Orientations... Il nous faudra revenir sur cette classification par niveaux horizontaux plus judicieuse dans les termes proposés par d'autres traditions/systèmes ; Santé, Argent, Relation... 

Tempérament     Élément       Autre nom Organe Humeur Émotion
Lymphatique Eau Flegmatique Cerveau, nerfs   Lymphe/Phlegme/Pituite   Peur
Bilieux Feu     Colérique Foie Bile jaune    Colère
Nerveux Terre Mélancolique   Rate Bile noire/Atrabile Tristesse
Sanguin Air - Foie, cœur   Sang Joie

Donnons encore les correspondances qui valident le truc...
 
Tempérament     Jung              Satir                 Mielczareck      Perception    MBTI
Lymphatique Pensée Rationnel Vigilant Auditif     T
Bilieux Intuition     Blâmeur Conquérant Visuel        N
Nerveux Sensation Suppliant Pragmatique Kinesthésie     S
Sanguin Sentiment Distracteur Syntonique (secret)     F

lundi 24 avril 2023

Base 4 – Catégories de Virginia Satir

Base 4 – catégories de Virginia Satir

Voici une de mes bases 4 préférées, tant par sa simplicité que la pertinence des relations de ses éléments. Il est difficile d'en trouver les sources, perdues dans les mauvaises traductions de la PNL Grinder/ Bandler... Elle est parfois complètement absente de certaines traductions des ouvrages de Satir qui lui préfèrent le « triangle familial ». Attention, vous présenter les 4 types de Virginia Satir ne sous-tend pas que j'adhère à toutes ses méthodes « thérapeutiques »... Virgie est en effet une des premières adeptes de la thérapie dite familiale avec « jeux de rôles » où les gens se touchent, pleurent et remercient... Je vous laisse chercher sur Youtube ces moments délicieusement kitchs. On pourrait rire, tant qu'on reste non-conscient de la propagation du truc à nos entreprises et territoires à partir des années 1990... 

Base 4 efficace

Source : Virginia Satir propose d'abord 4 composantes initiales de structure de référence pour « contenir des sentiments » :
- Sentiments du patient.
- Sentiments des autres.
- Contexte.
- Sentiments du patient à propos de ses sentiments. 
Ces 4 composantes surviennent chacune selon les 3 représentations passé, présent, futur... telles que le patient se les représente dans le présent. Toutes ces catégories l'aident à développer des structures de références complètes (jargon PNL). Le thérapeute peut aussi les remettre en question... faire « rejouer l'expérience ». Souvent, le patient exprime ici des généralisations limitantes, des structures de référence contradictoires, ou « parties conflictuelles », qui génèrent de l'incongruence (langage corporel inapproprié par rapport au verbal/intention). Le thérapeute devra aider à leur intégration. 
Ce cadre thérapeutique mis en place, Virginia Satir a donc identifié 4 catégories ou « positions de communication » que les gens adoptent lorsqu'ils sont soumis à un stress/risque. Chaque catégorie est caractérisée par sa syntaxe/verbal, langage corporel, sensations internes/sentiments (3 niveaux...). Ces catégories sont celles du Suppliant, Blâmeur, Rationnel, Distracteur... 
Virginia suggère de s'entraîner à savoir jouer ces 4 positions physiques pendant une minute avant d'observer ce que cela provoque chez nous (sentiment). Ne pas laisser le surplus mental prendre le dessus sur le ressenti... Retrouver des sensations internes/sentiments déjà vécus dans le passé... avant de se relâcher pour retrouver sa liberté de mouvement. Se rendre alors compte que les sensations internes ont changé... 
Satir pense que ces modes de communication se développent tôt durant l'enfance. Pour faire face au monde complexe et menaçant dans lequel il évolue, l'enfant utilise l'un d'eux. Mais, après avoir passé plus de temps à l'utilisation d'un de ces moyens, il ne parvient plus à faire la distinction entre sa manière de réagir, son estime de soi et sa personnalité (base 3...). 
L'utilisation de n'importe lequel de ces 4 modèles de réaction contribue à renforcer un sentiment de faible estime de soi chez l'individu. Certains types d'attitudes sont tellement répandus dans notre société qu'ils renforcent ces modèles de communication inculqués depuis nôtre plus jeune âge par nos parents.   
D'autre part, Virginia a noté que la distribution de ces catégories/systèmes de représentation était similaire à des « polarités ». La distribution la plus fréquente dans les « couples »/parents est visuel/Blâmeur contre kinesthésique/Suppliant (l'autre couple de polarités est Rationnel avec Distracteur). On trouve ainsi chez chacun de nous une polarité forte/majeure et une faible/mineure... Si le thérapeute interprète la polarité forte de manière plus convaincante/congruente, surtout si le patient est déjà train de l'exprimer, il peut déclencher chez celui-ci la polarité faible inverse ; le patient change de polarité... Bien comprendre que si le thérapeute se contente d'essayer de convaincre par quelques conseils, le patient le perçoit comme interprétant sa polarité la plus faible... Celui-ci se retrouve alors bloqué dans l'interprétation unique de la polarité opposée (forte). 
Plus précisément, lorsque deux personnes entrent en contact – principe d'appariement – alors qu'elles ont des polarités opposées, chacun perçoit l'autre comme interprétant sa polarité la plus faible... Là aussi, l'autre se retrouve « bloqué » dans sa polarité dominante... Ne pouvant exprimer/endosser pleinement sa polarité mineure, il ne peut mener à bien son processus d'intégration. L'un peut même finir par avoir besoin que l'autre continue à interpréter sa polarité mineure... Dans un couple, cela génère d'abord une relation stable ; chacun compte sur l'autre pour interpréter sa relation faible... S'ils ont un enfant, celui-ci les prend comme modèles. Il s'identifie plus à l'une de ces contradictions avec laquelle il construit sa polarité dominante, et l'autre en faible (il prend donc le schéma d'un des deux parents). Cependant, les parents peuvent succomber à un « jeu de yo-yo » où, parfois, l'un basculera dans sa polarité faible/dominante de l'autre. S'il est suffisamment convaincant/congruent, l'autre basculera aussi vers sa polarité secondaire, stabilisant ainsi le système... Ce basculement de polarités est un des mouvements possibles de la « danse du stress familial/collectif » où les personnes prisent au piège ont rarement conscience de la récurrence de leur comportement. Ici le choix de l'enfant devient déroutant ; il peut faire un amalgame de polarités avec incongruences... Il peut aussi décider que les véritables informations sont transmises par un sensoriel/catégorie unique, obstrue donc les autres et perd des moyens pour entrer en contact avec le monde/autres...
Enfin Virginia Satir nous indique que celui qui reçoit un message d'un interlocuteur n'est pas forcément tenu à un sentiment d'accord ou de désaccord (principe de la disfonction). Il peut aussi demander à l'autre de clarifier/qualifier son message (3e principe dit fonctionnel, autre position d'interaction). 
D'autres sources PNL vont jusqu'à citer une 5e catégorie ; celle de l'Égalisateur, ou affirmé/(congruent), alors que le Suppliant est dit non-affirmé...   

Interprétation : Il est clair (noter cette formule du visuel/blâmeur...) que la connaissance des catégories de Satir et de leur contexte – basé sur le sentiment – apporte de l'eau à notre moulin des tempéraments... Les 4 composantes initiales sentimentales peuvent elles être associées en « points de vue » à chaque catégorie ? On comparera les polarités avec la roue des fonctions de Jung. Virginia ne s'attarde pas sur les aspects introverti/extraverti, rationnel/irrationnel ; elle nous dévoile tout de go le mystère du basculement de la « valence inverse » que beaucoup voudraient voir refoulée à jamais... Elle nous dévoile les perceptions des fonctions...
- Si la polarité majeure semble bien correspondre à la fonction dominante de Jung, attention de ne pas associée la polarité « secondaire »/mineure à la fonction secondaire/auxiliaire de Jung... Seules comptent ici les oppositions.
- La difficulté est de savoir si le tempérament correspond bien à ces « rôles » joués... Le tempérament est d'abord une base organique spécifique, il reste immuable. Il semble que Satir nous parle plutôt d'un étrange « jeu de masques », d'un double jeu/Je associé au tempérament... Celui-ci reste toujours en base arrière/mineure... Ce qui est « montré » est plus du domaine de l'ego ; le tempérament se prend pour... mais l'incongruence est flagrante voire répulsive (Loi d'Attraction...). L'aspect « rôle bloqué » est bien expliqué et nous reviendrons peut-être sur ces notions de dissociation, « peau du lion de Némée »... 
- Pourtant, la rencontre d'un ego/rôle dominant qui joue notre polarité refoulée (donc tempérament) est considérée « attractive » ; on comprend mieux ici cette astuce de commercial qui consiste à « mimer » dans un premier temps la posture/verbal de l'autre pour, peu à peu, prendre le dessus... 
- Chacun devrait donc être capable de retrouver son « vrai » tempérament et d'abandonner certains rôles... Attention toutefois à ces demandes/évaluations d'humilité qui tendent souvent à la soumission. 
Mieux vaut, à l'instar d'Élodie Mielczareck, savoir identifier tous les rôles pour – tel un caméléon – pouvoir s'adapter aux situations. Le secret est bien dans la distinction : savoir jouer un rôle/être dominé par un rôle...   
- Se pose dès lors le problème du Blâmeur – ou du Connard selon Élodie – qui serait in fine le rôle/évolution ultime de toutes les catégories... Ego/fonction dominante... La notion de la 5e catégorie de l'Égalisateur (dont nous verrons qu'il peut être dit metteur en scène, projectionniste, thérapeute...) est alors intéressante ; on a là une double-figure d'une même catégorie fonction dominante/Égalisateur... Secret du « 5e élément » ? Mystère du 11 et du 3 ? Socialement, l'Égalisateur semble proche du N°2 ou 1 mais de fait, il peut correspondre à toute fonction dominante... Saura-t-il faire sortir la polarité inverse de l'autre de ses gonds, faire « cracher les flammes » du Blâmeur jusque là caché dans/derrière le tempérament/baleine ? Tout est simplement notion de conscience du truc dans la relation soi-autre... Quelle est l'utilisation/évocation des sensoriels et points de vue dans cette tuerie/mascarade sociale ?  
- Quid enfin de l'enfant intérieur, du Soi, du centre immuable, dont la place a peut-être été prise par ce double-jeu de dupes égalisateur/blâmeur. C'est lui le véritable 5e élément, encore faut-il le trouver.
   
Je vous invite à découvrir les portraits séparés de ces 4 catégories notés par les lettres du système MBTI. À l'instar des numéros de l'ennéagramme pour les typologies finales, ils sont la base des tempéraments. N/Intuition/Blâmeur – T/Pensée/Rationnel – S/Sensation/Suppliant – F/Sentiment/Distracteur...   




Base 4 – les 4 Fonctions de Jung

Base 4 – Fonctions de Jung

Base 4 fondamentale pour nos recherches en typologies, la « roue des fonctions » de Jung est the support pour les tempéraments. Elle coïncide assez bien avec les 4 types de Virginia Satir. La difficulté est de distinguer la « roue des fonctions » des orientations dominante et auxiliaires « fixes ». Le degré de « science » dans le travail de Jung, par rapport à l'interprétation des traditions antiques dont l'alchimie, pose aussi question... On retrouve le même phénomène chez Pavlov – grand rationnel scientiste – féru des tempéraments d'Hippocrate. 

Psychologie et alchimie

  Source :  - Psychologie et Alchimie. Jung. Représentation schématique des 4 fonctions de la conscience. On a admis ici que la pensée était la fonction principale ; c'est pourquoi elle est au milieu de la partie claire du cercle alors que le sentiment, la fonction inférieure, occupe la partie sombre. Les 2 fonctions auxiliaires sont en partie claires et en partie sombres.
Si nous nous représentons les fonctions de la conscience comme disposées dans un cercle, la fonction la plus différenciée est en général porteuse du Moi ; une fonction auxiliaire lui est tout aussi régulièrement attachée. D'autre part, la fonction inférieure – dite « mineure » – est inconsciente et, par suite, projetée dans un non-moi ; une fonction auxiliaire lui est également attachée. Il n'est pas impossible que 4 « personnes » puissent représenter les 4 fonctions en tant que composantes de la personnalité totale, inconscient inclus. Cette totalité est composée du Moi et du non-Moi ; c'est pourquoi le centre du cercle, exprimant la totalité, ne serait pas le Moi mais le Soi... Le centre avec le cercle est une allégorie de la nature divine.  
- L'Homme et ses Symboles. Jung (même schéma plus un deuxième où la sensation est en haut ; la roue des 4 fonctions « tourne » donc dans l'ensemble « fixe » clair/sombre...). La « boussole » de la psyché est une manière jungienne d'envisager les gens. Chaque point de la boussole a un point opposé. Chez l'homme qui pense, le sentiment sera moins développé. Bien entendu il y a des chevauchements en chaque individu ; dans une personne qui agit d'après ses sensations, les côtés pensant et sentant seront presque aussi développés et l'intuition sera le pôle opposé/faible...  Ces 4 types fonctionnels correspondent aux 4 moyens grâce auxquels notre conscience parvient à s'orienter par rapport à l'expérience.
- La sensation/perception sensorielle révèle que quelque chose existe.
- La pensée révèle ce que c'est (nom). 
- Le sentiment dit si c'est agréable ou pas... 
- L'intuition révèle d'où provient la chose et ce vers quoi elle tend. 
Ces 4 critères, qui définissent 4 types de comportements, ne sont que des points de vue. Ils n'ont rien de dogmatique mais leur caractère fondamental en fait des critères convenables pour une classification. 
Les 4 fonctions de la conscience symbolisent aussi le besoin d'orientation psychique de l'individu. Elles lui donnent la possibilité d'interpréter les impressions qui lui parviennent de l'intérieur et de l'extérieur. Grâce à ces fonctions, il comprend et assimile son expérience ; il peut réagir. 
Dans l'Art, le cercle a parfois 8 rayons qui expriment le chevauchement réciproque des 4 fonctions de la conscience qui donne naissance à 4 autres fonctions intermédiaires ; par exemple la pensée peut être colorée par le sentiment et celui-ci tendre vers la sensation... 

Interprétation
- Bien comprendre que, pour la pensée de jung, la position des fonctions sur le cercle/roue est immuable. 2 fonctions s'opposent, 2 sont plus ou moins auxiliaires... La base 4 MBTI est donc déjà « autre chose » puisque les fonctions peuvent s'y permuter ; on sort du jeu d'enfants, on rentre dans la pensée dite complexe...
- Comme toujours, avec Jung, il en dit beaucoup et pas assez... Il nous faudra préciser par ailleurs le rôle des fonctions « fixes » auxiliaires, majeure/mineure, Moi/non-Moi... Comprendre qu'un individu peut être « éclaté » entre plusieurs fonctions ou que plusieurs individus peuvent former un ensemble plus ou moins harmonieux (voir Virginia Satir). 
- Attention aux 8 rayons (une interprétation de Von Franz) qui rejoignent les 4 qualités – froid, sec, chaud, humide – des 4 éléments/humeurs... Il y a un piège si on les transpose sur la base 12 qui nous intéresse... Les 4 qualités sont peut-être plus à rapprocher des 4 « saisons », des ensembles pouvant contenir 3 rythmes typologiques... C'est ici la limite de Jung ; plutôt que de trouver un tertium entre introverti et extraverti, pour passer à 12, il reste à 8 types...
- Tout est dit... Plutôt qu'une longue interprétation, un tableau de premières concordances nous permettra d'y voir déjà plus clair dans les bases 4...   

Tempérament     Jung              Satir                 Mielczareck      Perception    MBTI
Lymphatique Pensée Rationnel Vigilant Auditif     T
Bilieux Intuition     Blâmeur Conquérant Visuel        N
Nerveux Sensation Suppliant Pragmatique Kinesthésie     S
Sanguin Sentiment Distracteur Syntonique (secret)     F

- Désormais s'ajouteront donc, à nos bases et numéros, 4 tempéraments avec leurs descriptions. On comprend qu'il existe 3 types/numéros par tempérament ; celui-ci est leur « socle commun ». Plutôt que de rajouter les descriptions à tel ou tel numéro, il semble plus judicieux de créer des libellés en plus. Bien distinguer les tempéraments « communs » des typologies finales... Pour ce faire, je n'utiliserai pas le terme traditionnel mais uniquement sa lettre MBTI : T/thinking, N(?)/intuition, S/sensation, F/feeling... 

samedi 25 mars 2023

Base 4 – la croix des éléments

la croix des éléments

Source : La Tradition hermétique. Julius Evola.
La croix est alors « croix des 4 éléments » ; feu en haut, terre en bas, à droite l'air, à gauche l'eau...

Croix des 4 éléments

Interprétation : Le cherchant pourra s'interroger sur la pertinence des oppositions qui ne sont pas ici celles habituelles du feu et de l'eau, ni de la terre face à l'air… Un des secrets de l'Alchimie est de pouvoir interpréter ces textes de façon holistique par rapport aux interactions humaines... La roue/croix des 4 « éléments » serait alors aussi celle du fonctionnement d'une typologie. Pour notre interprétation, je présente même un deuxième schéma « inversé » selon la tradition d'une célèbre Base 10. 

Psychologie des 4 éléments

Imaginons un type psychologique face à nous, son ego en bandoulière... La terre représente le tempérament avec ce qui pourrait être son « caractère »/feu secret... Les 3 autres éléments sont le « ciel des philosophes » plus connus sous leurs déclinaisons de la tria prima. Dans cet ensemble pourrait « tourner » la roue sensorielle des 4 fonctions de Jung, selon la préférence du sujet, mais ceci complique l'affaire... Contentons de cette « sphère des fixes » sans rien rajouter d'autre que la maxime suivante :

Si le fixe tu sais dissoudre
Et le dissous faire voler
Puis le volant fixer en poudre
Tu as de quoi te consoler 
 

Base 4 – la croix des éléments