lundi 24 avril 2023

Base 4 – Catégories de Virginia Satir

Base 4 – catégories de Virginia Satir

Voici une de mes bases 4 préférées, tant par sa simplicité que la pertinence des relations de ses éléments. Il est difficile d'en trouver les sources, perdues dans les mauvaises traductions de la PNL Grinder/ Bandler... Elle est parfois complètement absente de certaines traductions des ouvrages de Satir qui lui préfèrent le « triangle familial ». Attention, vous présenter les 4 types de Virginia Satir ne sous-tend pas que j'adhère à toutes ses méthodes « thérapeutiques »... Virgie est en effet une des premières adeptes de la thérapie dite familiale avec « jeux de rôles » où les gens se touchent, pleurent et remercient... Je vous laisse chercher sur Youtube ces moments délicieusement kitchs. On pourrait rire, tant qu'on reste non-conscient de la propagation du truc à nos entreprises et territoires à partir des années 1990... 

Base 4 efficace

Source : Virginia Satir propose d'abord 4 composantes initiales de structure de référence pour « contenir des sentiments » :
- Sentiments du patient.
- Sentiments des autres.
- Contexte.
- Sentiments du patient à propos de ses sentiments. 
Ces 4 composantes surviennent chacune selon les 3 représentations passé, présent, futur... telles que le patient se les représente dans le présent. Toutes ces catégories l'aident à développer des structures de références complètes (jargon PNL). Le thérapeute peut aussi les remettre en question... faire « rejouer l'expérience ». Souvent, le patient exprime ici des généralisations limitantes, des structures de référence contradictoires, ou « parties conflictuelles », qui génèrent de l'incongruence (langage corporel inapproprié par rapport au verbal/intention). Le thérapeute devra aider à leur intégration. 
Ce cadre thérapeutique mis en place, Virginia Satir a donc identifié 4 catégories ou « positions de communication » que les gens adoptent lorsqu'ils sont soumis à un stress/risque. Chaque catégorie est caractérisée par sa syntaxe/verbal, langage corporel, sensations internes/sentiments (3 niveaux...). Ces catégories sont celles du Suppliant, Blâmeur, Rationnel, Distracteur... 
Virginia suggère de s'entraîner à savoir jouer ces 4 positions physiques pendant une minute avant d'observer ce que cela provoque chez nous (sentiment). Ne pas laisser le surplus mental prendre le dessus sur le ressenti... Retrouver des sensations internes/sentiments déjà vécus dans le passé... avant de se relâcher pour retrouver sa liberté de mouvement. Se rendre alors compte que les sensations internes ont changé... 
Satir pense que ces modes de communication se développent tôt durant l'enfance. Pour faire face au monde complexe et menaçant dans lequel il évolue, l'enfant utilise l'un d'eux. Mais, après avoir passé plus de temps à l'utilisation d'un de ces moyens, il ne parvient plus à faire la distinction entre sa manière de réagir, son estime de soi et sa personnalité (base 3...). 
L'utilisation de n'importe lequel de ces 4 modèles de réaction contribue à renforcer un sentiment de faible estime de soi chez l'individu. Certains types d'attitudes sont tellement répandus dans notre société qu'ils renforcent ces modèles de communication inculqués depuis nôtre plus jeune âge par nos parents.   
D'autre part, Virginia a noté que la distribution de ces catégories/systèmes de représentation était similaire à des « polarités ». La distribution la plus fréquente dans les « couples »/parents est visuel/Blâmeur contre kinesthésique/Suppliant (l'autre couple de polarités est Rationnel avec Distracteur). On trouve ainsi chez chacun de nous une polarité forte/majeure et une faible/mineure... Si le thérapeute interprète la polarité forte de manière plus convaincante/congruente, surtout si le patient est déjà train de l'exprimer, il peut déclencher chez celui-ci la polarité faible inverse ; le patient change de polarité... Bien comprendre que si le thérapeute se contente d'essayer de convaincre par quelques conseils, le patient le perçoit comme interprétant sa polarité la plus faible... Celui-ci se retrouve alors bloqué dans l'interprétation unique de la polarité opposée (forte). 
Plus précisément, lorsque deux personnes entrent en contact – principe d'appariement – alors qu'elles ont des polarités opposées, chacun perçoit l'autre comme interprétant sa polarité la plus faible... Là aussi, l'autre se retrouve « bloqué » dans sa polarité dominante... Ne pouvant exprimer/endosser pleinement sa polarité mineure, il ne peut mener à bien son processus d'intégration. L'un peut même finir par avoir besoin que l'autre continue à interpréter sa polarité mineure... Dans un couple, cela génère d'abord une relation stable ; chacun compte sur l'autre pour interpréter sa relation faible... S'ils ont un enfant, celui-ci les prend comme modèles. Il s'identifie plus à l'une de ces contradictions avec laquelle il construit sa polarité dominante, et l'autre en faible (il prend donc le schéma d'un des deux parents). Cependant, les parents peuvent succomber à un « jeu de yo-yo » où, parfois, l'un basculera dans sa polarité faible/dominante de l'autre. S'il est suffisamment convaincant/congruent, l'autre basculera aussi vers sa polarité secondaire, stabilisant ainsi le système... Ce basculement de polarités est un des mouvements possibles de la « danse du stress familial/collectif » où les personnes prisent au piège ont rarement conscience de la récurrence de leur comportement. Ici le choix de l'enfant devient déroutant ; il peut faire un amalgame de polarités avec incongruences... Il peut aussi décider que les véritables informations sont transmises par un sensoriel/catégorie unique, obstrue donc les autres et perd des moyens pour entrer en contact avec le monde/autres...
Enfin Virginia Satir nous indique que celui qui reçoit un message d'un interlocuteur n'est pas forcément tenu à un sentiment d'accord ou de désaccord (principe de la disfonction). Il peut aussi demander à l'autre de clarifier/qualifier son message (3e principe dit fonctionnel, autre position d'interaction). 
D'autres sources PNL vont jusqu'à citer une 5e catégorie ; celle de l'Égalisateur, ou affirmé/(congruent), alors que le Suppliant est dit non-affirmé...   

Interprétation : Il est clair (noter cette formule du visuel/blâmeur...) que la connaissance des catégories de Satir et de leur contexte – basé sur le sentiment – apporte de l'eau à notre moulin des tempéraments... Les 4 composantes initiales sentimentales peuvent elles être associées en « points de vue » à chaque catégorie ? On comparera les polarités avec la roue des fonctions de Jung. Virginia ne s'attarde pas sur les aspects introverti/extraverti, rationnel/irrationnel ; elle nous dévoile tout de go le mystère du basculement de la « valence inverse » que beaucoup voudraient voir refoulée à jamais... Elle nous dévoile les perceptions des fonctions...
- Si la polarité majeure semble bien correspondre à la fonction dominante de Jung, attention de ne pas associée la polarité « secondaire »/mineure à la fonction secondaire/auxiliaire de Jung... Seules comptent ici les oppositions.
- La difficulté est de savoir si le tempérament correspond bien à ces « rôles » joués... Le tempérament est d'abord une base organique spécifique, il reste immuable. Il semble que Satir nous parle plutôt d'un étrange « jeu de masques », d'un double jeu/Je associé au tempérament... Celui-ci reste toujours en base arrière/mineure... Ce qui est « montré » est plus du domaine de l'ego ; le tempérament se prend pour... mais l'incongruence est flagrante voire répulsive (Loi d'Attraction...). L'aspect « rôle bloqué » est bien expliqué et nous reviendrons peut-être sur ces notions de dissociation, « peau du lion de Némée »... 
- Pourtant, la rencontre d'un ego/rôle dominant qui joue notre polarité refoulée (tempérament ?) est considérée « attractive » ; on comprend mieux ici cette astuce de commercial qui consiste à « mimer » dans un premier temps la posture/verbal de l'autre pour, peu à peu, prendre le dessus... 
- Chacun devrait donc être capable de retrouver son « vrai » tempérament et d'abandonner certains rôles... Attention toutefois à ces demandes/évaluations d'humilité qui tendent souvent à la soumission. 
Mieux vaut, à l'instar d'Élodie Mielczareck, savoir identifier tous les rôles pour – tel un caméléon – pouvoir s'adapter aux situations. Le secret est bien dans la distinction suivante : savoir jouer un rôle/être dominé par un rôle...   
- Se pose dès lors le problème du Blâmeur – ou du Connard selon Élodie – qui serait in fine le rôle/évolution ultime de toutes les catégories... Ego/fonction dominante... La notion 5e catégorie de l'Égalisateur (dont nous verrons qu'il peut être dit metteur en scène, projectionniste, thérapeute...) est alors intéressante ; on a là une double-figure d'une même catégorie fonction dominante/Égalisateur... Secret du « 5e élément » ? Mystère du 11 et du 3 ? Socialement, l'Égalisateur semble proche du N°2 ou 1 mais de fait, il peut correspondre à toute fonction dominante... Saura-t-il faire sortir la polarité inverse de l'autre de ses gonds, faire « cracher les flammes » du Blâmeur jusque là caché dans/derrière le tempérament/baleine ? Tout est simplement notion de conscience du truc dans la relation soi-autre... Quelle est l'utilisation/évocation des sensoriels et points de vue dans cette tuerie/mascarade sociale ?  
- Quid enfin de l'enfant intérieur, du Soi, du centre immuable, dont la place a peut-être été prise par ce double-jeu de dupes Égalisateur/Blâmeur ? C'est lui le véritable 5e élément, encore faut-il le trouver.
   
Je t'invite à découvrir les portraits séparés de ces 4 catégories notés par les lettres du système MBTI. À l'instar des numéros de l'Ennéagramme pour les typologies finales, ils sont la base des Tempéraments. N/Intuition/Blâmeur – T/Pensée/Rationnel – S/Sensation/Suppliant – F/Sentiment/Distracteur...   




Base 4 – la croix des éléments