jeudi 27 avril 2023

Tertium – Égalisateur de Satir

Tertium – catégorie Égalisateur de Virginia Satir

 5e catégorie qui relève plus de ses disciples que de Virginia Satir même, l'Égalisateur est souvent le rôle du thérapeute. Nous avons vu que, dans le principe des 4 catégories, le thérapeute devait non seulement être capable de savoir identifier et interpréter les tempéraments mais surtout pouvoir « dominer » avec congruence la fonction dominante du patient pour que celui-ci « bascule » dans sa polarité opposée/ faible/mineure afin de pouvoir l'intégrer... 
Si l'Égalisateur est dit affirmé, en opposition du Suppliant non-affirmé, c'est bien que, quelque part, il joue une sorte de rôle de Blâmeur/N « acceptable »... En plus d'affirmé, nous pourrions le dire symétrique (une clef comportementale bien expliquée par l'excellent Stéphane André, sur laquelle nous reviendrons peut-être) en opposition cette fois avec le Distracteur dont il prend volontiers la place pour conserver le Blâmeur dans l'interaction, voire créer un triangle de Karpman... Le double jeu Égalisateur/ Blâmeur (mystère des numéros 3 et 11) est un des secrets de l'Art. Comprendre que si la colère caricaturale du Blâmeur définit au départ cette catégorie N, on a affaire le plus souvent à un Conquérant qui domine intelligemment... Les 3 niveaux d'évolution et le sensoriel ne seront pas développés puisqu'il s'agit de ceux du Blâmeur, voire de l'utilisation consciente des attributs des autres fonctions. 

Catégorie Égalisateur de Virginia Satir

Tertium – Catégorie Égalisateur de Virginia Satir :
Dit aussi « Distracteur congruent », Niveleur/Leveler, thérapeute, ami, grand ami, frère, metteur en scène, projectionniste, Monsieur Loyal, coach américain... Plus que de savoir jouer les autres rôles, il est surtout celui qui a conscience de l'interaction globale pour « mettre en scène ». C'est un affirmé, à l'inverse du Suppliant non-affirmé, qui sait appliquer la « balance émotionnelle » à tout un chacun. Il instaure son but d'égalisation à un problème mutuel. Il a peu de chances de voir son estime de soi menacée car ses mots, tons, mouvements corporels et expressions faciales donnent tous le même message... C'est ce comportement très communicatif qui est utilisé pour résoudre les conflits. 
On distingue l'Égalisateur grâce à ses réactions congruentes en temps réel. Toute autre réaction serait le résultat de sentiments négatifs sous forme de mot/action non-congruente. Le comportement de l'Égalisateur est le plus efficace pour « trouver des solutions ». Body-posture pour communiquer ce que l'on pense, intention positive, comportement flexible en communication.
→ Établir un rapport avec l'autre avant d'essayer de l'influencer... Sa flexibilité lui permet d'utiliser, si besoin, la « version positive »/congruente des 4 autres comportements. Son objectif est de montrer son harmonie intérieure par la congruence afin de se connecter aux autres et d'agir en fonction des situations. Centré, calme, congruence verbale et non-verbale, « enracinement au sol » (N°12), symétrie et souplesse, relativise sans arrogance.    

Interprétation : on pourra se reporter aussi à la maîtrise du Caméléon – d'Élodie Mielczareck – et, plus sagement, aux écrits des anthropologues/sociologues sur la question de leur propre « place » au sein d'une interaction... Le risque est bien d'identifier l'Égalisateur à un sage pour ne pas dire guru... Cette figure idéale est bien celle du Surmoi, de l'Animus, de « l'homme qui sait » (sur laquelle nous reviendrons un jour), et il n'est pas toujours aisé de la distinguer du Rationnel. C'est mieux qu'un N°2 même si, dans le civil, l'Égalisateur est aussi un homme avec ses pulsions... À l'instar de Franck Cochoy – la captation des publics – ayons conscience qu'un loup peut en cacher un autre... Le Blâmeur est le « masque » idéal pour l'Égalisateur ou vice versa ; il s'agit bien de la double facette d'une même personnalité. On le distinguera également du N°7 « héros » dont l'Égalisateur aimerait bien prendre la place... De fait, si on se réfère à certaines typologies comme celles de Dane Rhudyar, l'Égalisateur serait de l'ordre d'un N°8 évolué dont le tempérament de base est bien N ; voire d'un N°1 qui se prend pour le N°7... À l'instar de la colère du Blâmeur où tous les types peuvent sombrer, l'Égalisateur serait-il l'évolution idéale pour chaque typologie ? Triste évolution en vérité...   Ici s'achève – à priori – le volet des catégories de Satir.

Les rois du cirque

On comprend dès lors que l'Égalisateur est un « niveau au-dessus » par rapport à la Base des 4 tempéraments. Il est le « lien » qui permet de passer du Blâmeur/Antagoniste à « l'Ami », de la Base 4 à la Base 3. Il est le thérapeute initié qui sait d'autant mieux « piloter » une interaction qu'il joue avec ces deux facettes. Il est le Tertium non datur de la dualité extraversion/introversion de Jung et pour cause... De fait, il ne prend pas tant la place du Blâmeur que du « Rôle égoïque » inconsciemment imité par l'Autre...  sa valence inverse selon l'expression de Virginia Satir, son Ombre selon Jung... C'est ce « clignotement » permanent – entre miséricorde et rigueur... – qui fait la force et la complexité du personnage polarisant...  Nous ne nous étendrons pas plus avant sur ces jeux d'interaction passionnants qui sortent du cadre de ce blog.  L'Égalisateur/Ami est implicitement ce que nous recherchons tous – il peut bien sûr être une femme... –, ce à quoi nous restons attachés au fond de nous-mêmes. Il est le grand secret du « Commerce » ; le Maître susceptible de nous analyser pour répondre à nos attentes et besoins par un produit/prestation qu'il saura nous vendre... De fait, il peut correspondre à un Type si celui-ci est « évolué » pour ne pas dire fonction dominante... La difficulté sera de ne pas confondre ce clignotement bien/mal de l'Égalisateur avec la dualité extraverti/introverti... de ne pas le confondre avec le Rationnel/Vigilant propre à jouer l'Extraverti conformiste... Nous reviendrons là-dessus. 

Attraction is not a choice

 


S – Suppliant de Satir

S – catégorie Suppliant de Virginia Satir

 Voici le tempérament S, pour la Sensation du MBTI tirée des travaux de Jung. Le Nerveux de la Tradition... Là aussi, nous avons plutôt affaire à une catégorie caricaturale de Virginia Satir mais pertinente pour commencer à étudier les tempéraments. Rappelons que Virginia utilisait ces rôles en thérapie ; par leur simplicité, il est facile de les apprendre et de les « jouer », de comprendre ces comportements de l'intérieur pour mieux les identifier et ne pas y succomber. La thérapeute insiste aussi sur le fait de bien ressentir les sensations internes/sentiments propres à ces rôles. Ce travail acquis, associé aux recherches récentes d'Élodie Mielczareck, donnera au cherchant plus qu'un savoir ; la connaissance par la pratique...

Catégorie Suppliant de Virginia Satir


S – Catégorie Suppliant de Virginia Satir :
- Verbal : mots qui marquent l'accord. Tout ce que tu veux... Je suis juste ici pour te faire plaisir... Mots qui flattent l'autre, s'excuse... Oui... (ne sait pas dire Non...). Voix gémissante et haletante, manque d'air pour parler normalement (air plus vicié en bas). Qualificatifs genre si, seulement, simplement, même... Utilisation du conditionnel et du subjonctif. Malformations sémantiques type lecture de pensée... 
- Langage corporel : corps qui « supplie », impression d'être sans aucun recours. Rabaissé, un genoux à terre, corps tressaillant, tend la main comme un mendiant... À terre/bas avec tête vers le ciel/haut...  
- Sentiment : impression interne de ne pas exister, de ne servir à rien, d'être « mort »/inutile sans l'autre, surtout Blâmeur... 

Essaye toujours de faire plaisir, n'oppose jamais de contradiction. Ne peut rien faire pour son propre bien, a toujours besoin de l'approbation d'un autre. Interpréter ce rôle donne vite la nausée... Se perçoit comme un bon à rien absolu. Manger sur une table est déjà une chance pour lui. Reconnaissant envers tout le monde. Si quelque chose se passe mal, se sent forcément responsable. Accepte toute critique dirigée à son encontre. Reconnaissant envers toute personne qui lui adresse la parole même si c'est négatif... Ne demande jamais rien. Attendre est la meilleure stratégie ; les réponses viendront (ou pas)... Mielleux, martyr, flagorneur (flatte bassement)... Croyances négatives type Ne t'impose pas... C'est égoïste de demander des choses dans ton intérêt... 

Autres sources glanées à propos du Suppliant et du type sensation/kinesthésique :
- Verbal : sait mentir avec congruence. Voix suppliante qui monte en fin de phrase. Tendance à parler lentement car aime comprendre ce qu'il pense.   
- Langage corporel : transmet un message de « non importance »... Semble plié, agenouillé. Touche facilement... Interaction directe et physique avec l'environnement. Se tient au plus près des gens. Respiration lente et basse.
- Sentiment : discrédite/méprise de fait sa valeur et son estime de soi. Refoule ses émotions. Souvent émotif et irrationnel. 

Le Suppliant est dit aussi Placating pour se soumettre/se calmer... Antithèse du Blâmeur. Délègue son pouvoir à un autre. Cette mascarade (l'humilité est ici propitiation) est un acte apprécié dans la plupart des familles et cultures... Bien comprendre que se soumettre est différent de l'attention congruente de « plaire » (le coach américain vous développerait ici des pages sur la valeur, le « prix » et autre bouclier...)... On se « calme » toujours au dépend de sa propre valeur... et, de fait, montrer que quelque chose ne va pas chez nous « attire » le blâme (c'est le but social de la plupart des évaluations...). 
Non-affirmé à l'inverse de l'Égalisateur affirmé (5e type que nous associerons donc au Blâmeur). Son principal souci est de savoir comment les autres le perçoivent (le Blâmeur aussi d'ailleurs...). Pour maintenir la paix, il accepte le blâme des autres. Cette dévalorisation lui fait refouler sa colère. Peur de s'affirmer pour ne pas blesser. Peut aller jusqu'à l'intention positive de « supplier » pour que l'autre ne se mette pas en colère ou pour se faire aimer. Sensible qui aide, prend soin des autres (véritablement, pas comme le N°2).
Le kinesthésique préfère qu'on soit près de lui plutôt que loin (inverse du Blâmeur/visuel). Il a besoin de sentir/toucher pour comprendre. Aime imaginer globalement en 3 dimensions (holisme, rêve du N°10). Sensible à son corps et à son ressenti, il réagit aux gratifications et au contact le concernant. Apprend en agissant, bougeant, touchant... Privilégie son confort plutôt que son apparence. Évolué, peut paraître décontracté et mettre à l'aise les autres, sa voix est chaude (on passe là plus aux numéros 4 et 12...).  N'aime pas qu'on lui dise tu n'es pas assez sensible...  

- Prédicats kinesthésiques : « sentir », ressentir, énergie, « sens », terre, contact, toucher, palper... Appuyer, cogner, taper, frotter, caresser, tâter, serrer, presser, écorcher, érafler, piquer, planter, chatouiller, enlacer, « prendre », saisir... Flairer, embaumer, parfumer, exhaler, empester, puer... Saveur, goûter, déguster, manger... Poids, choc, cœur, peau, main, pied... Encaisser, les pieds sur terre, prendre en main...    
- Objets renforçateurs : toute matière froide, sèche, chaude, humide... Tout objet à caresser... ou, inversement, toute association visuo-kinesthésique avec des pointes, épines, lames, textures... Objet/nourriture à goûter ou sentir... Colle, plumes, mousse, magnets, huile de massage, beurre de cacao... 
- Situations de kinesthésie : comme dirait le coach américain ; confort first... Jeux de mains... Bronzer, se baigner, se rouler, se frotter... Tu brûles... non, là tu refroidis... Toucher, se faire toucher... 
- Système d'entrée : Kinesthésique (KOG : toucher, odorat, goût...). 
- Système de Représentation : Prend ses décisions en fonction de ce qu'il ressent ; en fonction du plaisir/déplaisir (Sentiment), éprouve une sensation d'où « naît » un état d'âme puis une émotion...
- Système de sortie : émotion → action... 

Interprétation : Toute réaction de « limitation » semble propice à générer celle de la colère du Blâmeur... Paradoxe ; savoir qu'à terme cette colère use, elle laisse place à un vide/dépression qui se traduira bien par le comportement inverse du Suppliant... Si un individu peut effectivement avoir une tendance innée à l'un des 4 tempéraments, tôt ou tard, s'il ne peut pas jouer aussi sa polarité faible, il se retrouve bloqué malgré lui dans son ego/fonction dominante... Il passera alors par les phases Blâmeur puis Suppliant... Pourtant, le tempérament Suppliant existe bien d'abord en tant que tel « naturellement »... À quelle typologie correspond-il le plus ? C'est là le mystère du numéro 10... Je ne l'ai pas encore totalement percé mais une célèbre base 10 le « sort » d'une ligne d'orientation pour le rajouter à une autre... De façon plus globale, le Suppliant serait-il simplement « l'état amoureux » de chacun d'entre nous ? Le Needy du coach américain ?    


mercredi 26 avril 2023

Base 3 – Extraversion & Introversion

Base 2 – Extraversion et introversion de Jung

 Base primordiale pour notre travail en typologie et tempéraments, les deux orientations Extraversion et Introversion sont connues mais peut-être pas toujours bien comprises... Je donnerai ici d'abord des sources et définitions avant de proposer une interprétation avec un 3e élément implicite. 

Typpes psychologiques

 Source : définitions types selon la plupart des sites MBTI...
- Extraverti : sociable, expansif, stimulé par ce qui se passe dans le monde extérieur, besoin d'interaction avec les autres, dynamique, plutôt orienté vers l'action... 
- Introverti : réservé, tranquille, aime comprendre le monde avant de l'aborder, préfère écouter, aime être seul, plutôt orienté vers la réflexion, pense avant d'agir... 

Source : d'après Jung lui-même...
Les deux types généraux se distinguent par leur attitude vis-à-vis de l'objet (autre).
- Extraverti : attitude « positive », s'oriente d'après l'objet auquel il se rapporte. Tendance à augmenter la valeur de l'objet. Souvent ouvert, enjoué et aimable, d'un abord facile, en « accord »...  
- Introverti : attitude abstractive, veut enlever la libido à l'objet dont il semble vouloir se prémunir contre sa puissance. Nature fermée, difficilement pénétrable, souvent ombrageuse...

Jung développe bien entendu plus avant les particularités de ces deux attitudes qui ne concernent pas tant des gens isolés que des types généraux (pour ne pas dire des influences collectives...). Cette opposition fondamentale est toujours visible dans toutes les couches de la population selon une « cause inconsciente instinctive » qui aurait des antécédents biologiques... Ce que l'un – l'Extraverti – réalise par de multiples relations, se dépense/répand dans tout, l'autre le fait par un monopole (spécialisation), économie d'énergie... Un « renversement » du type trouble son équilibre psychologique et peut provoquer un profond épuisement (et Jung de développer les deux orientations selon les aspects conscient et inconscient). Autres de ses précisions à apporter :

- Extraverti : se soumet aux circonstances, pensant que c'est le mieux, s'oriente d'après ces faits extérieurs. Pense, sent, agit (3), en accord immédiat avec les exigences des conditions objectives. L'objet joue ici un rôle plus important que son opinion objective personnelle ; son « être intime » cède devant les nécessités extérieures. Si elles changent, sa conduite morale change aussi sans que « l'habitus d'ensemble » ne se modifie... Ainsi un Extraverti peut être inséré dans un « style » mais se trouver, en même temps, dans une situation anormale quant aux lois générales de la vie... Savoir distinguer ici l'insertion de l'adaptation ; l'insertion marque les bornes du type Extraverti qui doit sa « normalité » du fait qu'il exécute ce dont son entourage a momentanément besoin... Il fait ce qu'on attend de lui... 
Extraversion : acte de transfert de l'intérêt du sujet à l'objet. Elle peut être passive, si l'objet l'obtient par force en attirant l'intérêt du sujet qui sera conditionné par l'objet...
 
- Introverti : reste persuadé que l'on peut tenter autre chose (que la norme), se réserve une opinion qui se glisse entre lui et la donnée objective. Cette opinion empêche l'action de devenir donnée objective. L'Introverti voit certes les conditions extérieures mais donne la prépondérance aux déterminantes subjectives. L'excitation sensorielle d'un objet est d'abord reçue par une ligne de conduite de perception. Il s'appuie sur une constellation subjective que l'objet extérieur fait naître en lui, forme d'une réserve du Moi. L'Extraverti pourra juger cette attitude égoïste, égocentrique... mais, de fait, le monde est aussi bien « tel qu'il m'apparaît ». Ne pas refouler le subjectif...
Introversion : rapport « négatif » du sujet à l'objet ; l'intérêt se retire de celui-ci pour revenir vers le sujet. Le sujet n'accorde à l'objet qu'une importance secondaire. L'introversion est dite passive quand le sujet est incapable de ramener à l'objet la libido qui s'en retire... 

Jung précise enfin, à propos du « problème des types » , que certaines généralités sont nécessaires si l'on veut classifier et clarifier les matériaux psychologiques. La distinction relativement simple extravertie/ introvertie aboutit à la confrontation de deux individus. S'ils appartiennent au même type, ils pourront collaborer en harmonie ; s'ils sont différents, ils se heurteront assez rapidement. 
L'Extraverti adopte toujours le point de vue de la majorité, l'Introverti le rejette par principe. Cette opposition explique que ce qui est valorisé par l'un est dévalorisé par l'autre. Freud considère l'Introverti comme maladivement occupé par lui-même mais l'introspection est une haute valeur pour la connaissance de soi... Au-delà de ces deux évidences de comportement, Jung a décliné aussi 4 fonctions fondamentales par lesquelles la conscience s'oriente par rapport à l'expérience. Car si les événements extérieurs provoquent la prédominance de l'extraversion ou de l'introversion, ils favorisent aussi la prédominance d'une de ces 4 fonctions. Si, dans un premier temps, Jung avait confondu la fonction Pensée avec l'Introverti, et la fonction Sentiment avec l'Extraverti, cette conception s'est avérée insoutenable dans la catégorisation de ses 8 types psychologiques... 

Le buzz, les copines !

Interprétation : On l'aura compris, les premières définitions style MBTI ne peuvent satisfaire la connaissance complète du concept Intro/Extra... Jung annonce même que chaque individu, pour son équilibre, est amené à « compenser » son orientation par un peu de l'autre... Des précisions s'imposent pour sortir de la distinction simpliste Extra/sympa et Intro/timide donc égoïste... Ce sont pourtant encore celles communément admises – même en Psychologie de la Personnalité contemporaine – avec focalisation sur l'Extraversion comme modèle social d'excellence, notamment en Entreprise... 

La question semble ici porter sur le vocabulaire ; un mot ne désigne pas tant une chose qu'une certaine « idée sociale »... Les termes Extraverti et Introverti seraient-ils les mieux choisis pour expliquer ces concepts ? Complément d'enquête : 
- L'Extraverti, enthousiaste, va vers l'autre mais est donc conformiste... Jung le dit, cette « insertion » peut aller jusqu'à l'anormal quant aux lois générales de la vie... Pour ceux qui n'ont pas toujours pas compris, cela signifie que l'Extraverti serait l'archétype « monsieur tout le monde » qui tourne le variateur électrique de l'expérience de Milgram parce qu'une autorité lui demande...
À l'inverse l'Introverti ne serait pas tant celui qui a pris du recul pour éviter la dérive collective que l'individu – opportuniste – qui saura, seul, profiter de certaines occasions pour son intérêt personnel. 
- Les termes Accord et Désaccord – parfois repris par la PNL – seraient-ils plus judicieux ? Le Désaccord, « contre » par principe, irait comme un gant à l'Introverti ; c'est mal le connaître car « faire valoir sa différence » n'empêche pas son implication à l'expérience, les Hypnotiseurs savent ainsi le déceler à coup sûr... Les termes Accord/Désaccord – plus aptes à désigner le Suppliant et le Blâmeur – ne rendent pas compte non plus de « l'orientation » judicieuse entre sujet et objet...
- Pourrait-on aussi définir les deux types primordiaux par Objectif/Extra et Subjectif/Intro ? L'orientation est ici conservée ; le type objectif se baserait sur des faits concrets extérieurs et le subjectif sur des opinions plus personnelles, voire des croyances, en filigrane de ses observations... Mais on a là une inversion des processus riche de sens ; le Rationnel objectif serait un Extraverti et le Sentiment subjectif, un Introverti !

La meilleure image que j'ai trouvée pour clarifier ce dernier paradoxe est celle des deux clowns blanc et rouge (d'autres traditions vous parleront peut-être de colonnes, de rigueur et de miséricorde...). Juste adopter ici une base fixe tirée de la croix des éléments : Rationnel/pensée/clown blanc à gauche et Distracteur/sentiment/clown rouge à droite... Le spectacle des deux clowns plaît parce que le spectateur s'identifie, inconsciemment, à deux facettes de sa personnalité. Le problème n'est pas de savoir s'il est l'un ou l'autre puisqu'il est les deux, certes plus ou moins... Au final, il ne s'agira pas tant d'opposer deux individus que de « scinder » une seule personnalité entre ses contradictions ou besoins... Rappelons que, pour son équilibre, un individu doit savoir « compenser » grâce à cette balance émotionnelle... Principe des deux activités/comportements différents selon les moments d'un cycle : travaille le jour, s'amuse la nuit... Réside en ville, passe ses vacances à la mer... On aurait bien là une explication pertinente du truc, facilement applicable en items d'observations pour la démarche empirique de terrain.

Reste cependant le mystère de la Base 3, quid du Tertium non datur ? Du grand Jung ! et pour cause, le Pape reste invisible... Il est celui qui prend la place de l'ego/fonction dominante du sujet pour « travailler » avec ces deux fonctions auxiliaires Extra/Intro plus en retrait... Celle du « Jour », où l'individu est dans l'obligation sociale collective... Celle de la « Nuit », où il sera autorisé à plus se préoccuper de lui-même... (Attention, ces significations peuvent s'inverser selon les Traditions. La Nuit peut être l'absence de forme/individualité au profit du collectif/nominalisation – la Nuit, tous les chats sont gris – et le Jour l'Éveil qui « fabrique » des formes transportables dans un char/brouette...).
On ne pourrait vraiment atteindre la partie introvertie qu'avec « l'accord » de l'extravertie...
Ce principe connu, ne surtout pas chercher à définir – comme Jung – des typologies de la tradition selon ces deux seuls critères car, à l'instar de l'ennéagramme ou même du scientifique Pavlov, il y en a bien 3... Face à nous, un individu sera « plutôt » en désaccord/ego, puis en accord de plus en plus croissant jusqu'au Suppliant... Nous reviendrons sur ces idées de « niveaux ».       


N – Blâmeur de Satir

N – catégorie Blâmeur de Virginia Satir

 Si le MBTI associe bien les autres lettres aux initiales des fonctions de Jung – S/sensation, T/thinking, F/feeling  – quid de N pour « intuition »?... Choix hautement symbolique ? N que j'associe ici au bilieux, blâmeur, conquérant... Il sera temps de voir, avec d'autres sources, des tempéraments plus « mesurés ». Nous développerons ici le portrait du Blâmeur mais il correspond aussi à la fonction dominante, une des 3 Orientations, en cohabitation de l'Égalisateur comme 2 Bills (deux biles, avec ça les adeptes de la langue des oiseaux font leur semaine...), deux soleils dont l'un est bien noir/antagoniste. Mystère des n° 3, 11, 1... 

Catégorie Blâmeur de Virginia Satir

N – Catégorie Blâmeur de Virginia Satir :
- Verbal : utilisation des quantifieurs universels tout, chaque, n'importe quel, toujours... Utilisation des questions négatives Pourquoi ne fais-tu pas... ? Comment se fait-il que tu ne puisses pas... ? Violations de type cause-effet... Mots qui marquent le désaccord ; Qu'est-ce qui ne va pas avec toi ? Tu ne fais jamais les choses comme il faut... Voix sévère, compacte, forte et stridente. Commence souvent ses phrases par Tu ne fais jamais... Tu fais toujours... ou des questions type Pourquoi tu... ? dont les réponses n'auront aucune importance... Voix évoquant un mineur en train de pelleter du charbon... Insultes... 
- Langage corporel : attitude qui commande. « Crispation » au niveau des muscles et des organes. Tension artérielle qui augmente. Fait valoir ses gros bras. Respire de manière superficielle, crispée et saccadée, voire retient son souffle avec les muscles de la gorge très tendus. Colères aux yeux exorbitées, nez saillant, visage rouge.
- Sentiment : peut succomber à l'abattement (polarité inverse du Suppliant) : Je suis seul et je n'y arrive pas

Le Blâmeur est un condamnateur, un dictateur, un chef. Il agit avec supériorité et semble dire à l'autre Sans toi, tout se passerait bien... Aussi bruyant que tyrannique. Critique tout, rabaisse. Il parfait son rôle en pointant un doigt accusateur vers les autres... Plus apte à en imposer qu'à découvrir et résoudre. Critique le monde entier. Renforce sa position par des croyances type Ne laisse personne te rabaisser... N'agis pas comme un lâche...

Autres sources glanées à propos du Blâmeur et du type visuel :
- Verbal : truffé de généralisations et opérateurs modaux de nécessité type devoir/falloir. Utilise abondamment le vous/tu... Il a plus d'imagination visuelle que de vocabulaire, difficulté d'exprimer des idées avec des mots... Parle vite selon les « images en mouvement » (cette double fonction est un des fondamentaux de la Tradition...) dans sa tête. Propos décousus mais pas pour lui qui passe rapidement d'un point à l'autre selon sa « vue d'ensemble » de la situation globale... Voix haut perchée.
- Langage corporel : appuie son discours par un ton de voix fort et gestes accusateurs ou de colère. Engagé. Le visuel préfère qu'on soit loin de lui plutôt que près. Se place en fonction de ce qu'il voit (et pour être vu). Plus distrait par une activité visuelle que par un bruit. Tendance à se reculer de l'interlocuteur pour privilégier le mode visuel. Importance du menton pointé/relevé... 
- Sentiment : dissimule un sentiment de solitude derrière son masque. En réalité, se sent « sans valeur », non-aimé, en colère à l'idée de ne pas obtenir ce qu'il souhaite (jaloux ou peur de se faire doubler/ dominer). 
 
Son comportement recherche la faute et n'accepte jamais qu'il en soit responsable. Toujours en train de blâmer quelqu'un d'autre. C'est souvent lui qui initie le conflit. Petit tyran qui accuse pour se faire considérer puissant. Trouve un « point faible » (ah, la fameuse évaluation point fort/point faible...) pour intimider et nier sa responsabilité. Ne s'excuse jamais. S'en prend principalement au Suppliant.
Le rat est visuel (mais peut aussi être associé au N°4). Le visuel a tendance a être organisé ; il est propre et soigné pour « bien paraître ». Attend la même chose en retour. Utilise la visualisation pour se rappeler des choses et prendre des décisions, pour acquérir une perception de la situation. Aime les interactions où il voit les autres et leurs réactions. Ne se rappelle pas les instructions verbales mais comprend bien avec un plan, schéma, image... Se souvient plus des visages que des noms (peut utiliser « l'astuce Chirac » : C'est comment votre nom déjà ?... Non, je sais que vous vous appelez... nom ou prénom selon la réponse mais je voulais dire, votre... nom/prénom non donné c'est comment déjà ?...). 

- Prédicats visuels : voir, regarder, surveiller, admirer, épier, scruter, focaliser... œil, coup d'œil, clin d'œil... Vue, évidemment, visible/invisible, clair (c'est clair...), perspective, paysage, mirage, objectif... Lumière, lucide, net/flou, vie en rose... 
- Objets renforçateurs : ampoule, lampe, « soleil », lunettes, jumelles, miroir, images, écrans, cinéma, appareil pour projection, appareils et objectifs photo/video... Objet/vêtement où l'harmonie des couleurs domine...
- Situations visuelles : colin-maillard, mettre l'œil à l'œilleton, devine ce que j'ai dans ma poche... 
- Système d'entrée : visuel. Sensible au vous avez vu ?...
- Système de représentation : Traitement de l'information par identification (image) et position dans l'espace (n'hésite pas à faire de « l'holisme » devant lui avec ses mains).  
- Système de sortie : Privilégie la forme et la couleur (autre doublon). 
 
Interprétation : si le tandem Blâmeur/Suppliant représente le dilemme dominant/dominé, désaccord/accord (pour Satir, c'est la polarité la plus fréquente...), il est clair qu'en terme d'ego affiché, c'est le Blâmeur qui l'emporte... Il est aussi la fonction dominante de la base des 3 orientations. 

mardi 25 avril 2023

F – Distracteur de Satir

F – Catégorie Distracteur de Virginia Satir

Deuxième lettre F pour désigner la catégorie Distracteur de Virginia Satir. F comme feeling pour le Sentiment de Jung, le tempérament sanguin... 
Le Distracteur est peut-être la catégorie la plus sympathique des 4. C'est lui qui « disparaît » du triangle de Karpman générateur de tension. Lui qui disparaît de certaines thérapies de Satir alors que le sentiment est la base de tous ses contextes... Si les sensoriels VAK s'appliquent sans problèmes à la triade NTS, quid de F ? C'est là un mystère, donné dans de trop rares sources, que je pense avoir percé. Il est un des éléments indiquant que – de l'alchimie à la PNL – ce sont toujours un peu les mêmes choses qui sont rabâchées dans les écrits alors que d'autres, mêmes simples, sont tues... C'est ainsi et il serait stupide de ma part de « donner la perle au pourceau ». Le sensoriel du Distracteur ne sera donc pas développé. 

Catégorie Distracteur de Virginia Satir

F – Catégorie Distracteur de Virginia Satir :
- Verbal : ici les mots n'ont pas d'importance et sont dépourvus de sens. Utilise de fait les syntaxes des 3 autres catégories avec une alternance rapide. Utiliserait peu les pronoms (attention, « l'imitation » est caractéristique de la fonction dominante de tous les types, pas que du Distracteur. Disons que lui peut en avoir plusieurs...). Ne répond jamais de manière pertinente... Voix chantante mais qui sonne faux par rapport aux mots qu'il emploie. Peut passer de l'aigu au grave d'autant que sa Raison n'est centrée sur rien...  
- Langage corporel : anguleux, non présent à lui-même. Toupie asymétrique et tournoyante. Ne sait pas où il va, ne se rend pas compte qu'il est arrivé quelque part... Tout le corps est agité, surtout les bras, jambes, bouche... Genoux serrés de façon exagérée et asymétrique, fesses ressorties, épaules recroquevillées avec bras ballants...  
- Sentiment : le verbalise par Personne ne fait attention à moi... Je n'ai ma place nulle part... Vertige, déséquilibre...

Quoique le Distracteur fasse ou dise, c'est toujours hors propos de ce que les autres sont en train de réaliser...  Toujours hors-sujet, ignore les questions qu'on lui pose... Réagit en posant ses propres questions sur un sujet différent... Enlève des peluches imaginaires sur les vêtements des autres, dénoue leurs lacets... Ce rôle peut paraître d'abord comme un soulagement mais génère bientôt une terrible sensation de solitude et de futilité... La stratégie du Distracteur est alors de continuer dans cette « fuite » dynamique aux mouvements rapides... (c'est ici aussi la limite des préceptes du « coach américain », de la motivation joyeuse, où le démarchage fun peut vite être suspect et usant...). Il contribue à renforcer sa position par des croyances du style : Ne sois pas sérieux, profite de la vie ! (carpe diem). Qu'est-ce que ça peut bien faire ?... 

Autres sources glanées à propos du Distracteur... :
- Verbal : aime parler des choses à faire/suggestions, dit des blagues... Allons en ville... Où est le problème ?... Tout le monde s'en fout... 
- Langage corporel : Mouvement permanent. Hyperactif, instable, asymétrique. Cherche l'attention des autres mais évite le contact avec les yeux/regard. Sait utiliser le comportement des autres en plus du sien, notamment le Blâmeur et le Rationnel. 
- Sentiment : sait utiliser diverses émotions, de la colère à la culpabilité, pas tant pour manipuler que pour « éviter » le sentiment de l'autre. Face à un risque, se dissocie de ses émotions. 

Appelé aussi Distractor/Irrelevant... Souvent confondu avec un « être amusant » ou clownesque (clown rouge), c'est l'antithèse du raisonnable/Rationnel. Tentative continue pour distraire, détourner l'attention des gens envers les sous-entendus/évolution d'une discussion. Il peut changer ses idées et faire plusieurs choses en même temps (homme/femme orchestre...). Besoin des autres pour compenser sa solitude ou inaptitude. Change de sujet si stress/risque... « S'échappe » par des remarques ou commentaires hors propos. Sait montrer qu'il n'est pas concerné. Sa stratégie – surtout face un sujet fort – consiste à ignorer la menace sans montrer sa faiblesse et sa responsabilité ; détourne l'attention, se met en mouvement – quitte à bousculer – pour prendre la tangente. Toujours prêt à fuir mais aussi à combattre si besoin, action → réaction... 

Interprétation : certaines sources associent une 5e catégorie – l'Égalisateur – au Distracteur en tant que thérapeute, metteur en scène... La différence fondamentale de ce 5e type est sa symétrie par rapport à l'asymétrie du Distracteur... Je pense qu'il vaut mieux associer l'Égalisateur à « l'autre face » du Blâmeur. On comprend cependant que le thérapeute puisse vouloir se positionner consciemment à la « place » du Distracteur car quid alors de cette partie du patient ? De sa possibilité de « fuite » s'il ne peut plus jouer ce rôle ? Où est passé cet air/aur, fonction transcendante ? Terrible « logique » de l'Égalisateur dans la croix des éléments où le feu est désormais bien opposé à l'eau... 

T – Rationnel de Satir

T – catégorie Rationnel de Virginia Satir

Première « lettre » présentée dans la découverte directe des Tempéraments, le T/thinking/pensée du MBTI désigne ici le « rationnel » des 4 catégories de Virginia Satir. À l'instar des descriptions de l'ennéagramme qui « fondent » nos 12 typologies, les catégories de Satir seront la « base » de nos 4 tempéraments. La difficulté ne sera pas tant d'identifier ici quelques typologies parmi les 12, chez qui cette base est le plus souvent faible/mineure pour ne pas dire refoulée, que de la voir surgir chez d'autres qui jouent ce rôle de façon dominante... Les catégories de Satir correspondent à des comportements non-congruents...
D'ailleurs, cette distinction importe peu pour l'instant ; donnons juste les sources et descriptifs du tempérament même avant de mieux comprendre ses 3 orientations passibles. Satir distingue, pour chacun des 4 tempéraments, ses mots/verbal, son langage corporel, ses sensations internes/sentiments. Nous conserverons ces « 3 niveaux » pour chaque descriptif de lettres. 

Catégorie Rationnel de Virginia Satir

T – Catégorie Rationnel de Virginia Satir :
- Verbal : mots ultra-rationnels. Si l'on observait les choses avec minutie, on pourrait remarquer les mains, usées par le travail, d'une personne dans cette pièce... Supprime le plus souvent les indices référentiels/noms/objets, même pour lui : Je vois → Tel qu'on peut le voir... Machin me perturbe → Machin est perturbant...  Tendance à la généralisation : ça, cela, les gens... et à la nominalisation (verbe devenu nom abstrait sans indice référentiel) : frustration, stress, tension... Voix ennuyeuse et monotone. Emploie souvent des mots longs et compliqués. Voix rationnalisante par inflexions mornes, son étouffé. Cherche en permanence le mot approprié. 
- Langage corporel : rationalise et commente. Je suis calme, détaché et serein... Ressent la sécheresse, souvent la fraîcheur... Rigide, colonne vertébrale comme une baguette d'acier, minerve en fer... Corps, bouche, mains le plus souvent immobiles... Pas bouger... Aucune sensation ne se manifeste au-dessous de la boite crânienne. 
- Sentiment : Je me sens vulnérable... Évite de montrer ses émotions. Indifférent. 

Poli, raisonnable, sans aucun semblant d'émotion apparent. Calme, genre de calculatrice/dictionnaire vivant... Forme de dissociation. Réagit par le langage avec son verbal spécifique, même s'il n'est pas toujours sûr de ce qu'il dit... Donne l'impression d'être intelligent... Évite de faire des erreurs... Ce qu'il y a de « triste » dans ce rôle, c'est qu'il semble représenter un objectif idéal pour beaucoup de gens... 

Autres sources glanées à propos du Rationnel et du type auditif :
- Verbal : réduit le pattern de communication à lui et l'autre. Professe des jugements de valeur. Utilise des références et des citations ; comparaison n'est pas raison... Ultra descriptif. Prédicats sonores : Pas assez d'écoute... Ce serait bien de pouvoir être entendu... Vous entendez ? le silence... J'aime le bruit blanc de l'eau (synesthésie pour le scotcher...). C'est agréable cette musique... C'est quoi ce bruit ? Voix claire et précise, parole modérée. 
- Langage corporel : se place en fonction du son/écoute. Extérieur calme, cool, « réfléchi », raisonnable... Distant, figé voire sidéré. Visage inexpressif, mains repliées sur lui (mais fait un effort pour la photo...). Respiration sans précision. Position de la tête/menton légèrement de côté... Tendance à tendre l'oreille, difficile d'établir un contact visuel avec lui.  
- Sentiment : cache ses émotions pour masquer sa vulnérabilité. Souvent froid et insensible alors qu'un feu émotionnel brûle en lui (mais n'est pas le n°3...). Sensible au changement du ton de voix.  

Le chien est plus sonore que visuel... Aussi dénommé super-raisonnable, ordinateur/computor... Antithèse du Distracteur. Ici être (trop) raisonnable signifie n'avoir de respect que pour le contexte au niveau des seules données (surface) et de la logique (N°11). Le rationnel ne s'autorise pas, et n'autorise pas les autres, à se focaliser sur le sentiment.  
Il est un véritable « reflet » des règles sociales et pense que la « maturité » signifie ne pas bouger, regarder, toucher ou ressentir des émotions... Ses jugements de valeur – sans sources – impliquent le plus souvent une acception générale... Oriente l'attention sur les faits plutôt que les aspects émotionnels.
Se détourne des émotions et montre sa valeur en érudition et « pensée juste ». Centré sur la logique. 
Ne comprend pas si on le questionne sur son sentiment de bien-être/mal-être. 
Perçoit, se représente, se rappelle facilement des instructions verbales... Apprend en écoutant et en posant des questions. Aime la discussion et privilégie le verbal (téléphone) à l'écrit. Aime discuter des problèmes, apprécie la rétro-action de l'autre sur ses idées/paroles. Besoin d'être entendu... Facilement distrait par le bruit. Doué pour la parole et l'explication. 
- Prédicats sonores : oreille, dire, parler, entendre, écouter, aiguiser, sonner, tinter, résonner, crier, hurler, gueuler, susurrer, murmurer, déchirer, froisser, crisser, bruits d'animaux/beugler, audible, fausse note, harmonie, mélodie, chant... 
- Objets renforçateurs : trompette, instruments de musique surtout à vent, radio, sonotone, sifflet, clochette, sonnerie, « pavillon »/écouteurs, micro, stéthoscope, appareil à enregistrer, bip, masque/objet qui empêche/favorise plus ou moins la parole/son...   
- Situations sonores : Jeux verbaux type ni oui-ni non... Formules qui surprennent type Bonjour (nous en reparlerons...) vos papiers !... nom-prénom... Siffler/chantonner un air connu... Imiter, jouer avec deux qualités de voix... Pousser à l'acuité auditive... 
- Système d'entrée : sonore/verbal
- Système de représentation : traitement de l'information par identification et qualité/intensité.
- Système de sortie : logique... 

Interprétation : Il y aurait beaucoup à dire sur le concept « travailler avec le Rationnel », mystérieux clown blanc extraverti, ou l'hyper-rationnalité de l'Égalisateur, orientations à ne pas confondre avec le tempérament rationnel...   

lundi 24 avril 2023

Base 4 – Catégories de Virginia Satir

Base 4 – catégories de Virginia Satir

Voici une de mes bases 4 préférées, tant par sa simplicité que la pertinence des relations de ses éléments. Il est difficile d'en trouver les sources, perdues dans les mauvaises traductions de la PNL Grinder/ Bandler... Elle est parfois complètement absente de certaines traductions des ouvrages de Satir qui lui préfèrent le « triangle familial ». Attention, vous présenter les 4 types de Virginia Satir ne sous-tend pas que j'adhère à toutes ses méthodes « thérapeutiques »... Virgie est en effet une des premières adeptes de la thérapie dite familiale avec « jeux de rôles » où les gens se touchent, pleurent et remercient... Je vous laisse chercher sur Youtube ces moments délicieusement kitchs. On pourrait rire, tant qu'on reste non-conscient de la propagation du truc à nos entreprises et territoires à partir des années 1990... 

Base 4 efficace

Source : Virginia Satir propose d'abord 4 composantes initiales de structure de référence pour « contenir des sentiments » :
- Sentiments du patient.
- Sentiments des autres.
- Contexte.
- Sentiments du patient à propos de ses sentiments. 
Ces 4 composantes surviennent chacune selon les 3 représentations passé, présent, futur... telles que le patient se les représente dans le présent. Toutes ces catégories l'aident à développer des structures de références complètes (jargon PNL). Le thérapeute peut aussi les remettre en question... faire « rejouer l'expérience ». Souvent, le patient exprime ici des généralisations limitantes, des structures de référence contradictoires, ou « parties conflictuelles », qui génèrent de l'incongruence (langage corporel inapproprié par rapport au verbal/intention). Le thérapeute devra aider à leur intégration. 
Ce cadre thérapeutique mis en place, Virginia Satir a donc identifié 4 catégories ou « positions de communication » que les gens adoptent lorsqu'ils sont soumis à un stress/risque. Chaque catégorie est caractérisée par sa syntaxe/verbal, langage corporel, sensations internes/sentiments (3 niveaux...). Ces catégories sont celles du Suppliant, Blâmeur, Rationnel, Distracteur... 
Virginia suggère de s'entraîner à savoir jouer ces 4 positions physiques pendant une minute avant d'observer ce que cela provoque chez nous (sentiment). Ne pas laisser le surplus mental prendre le dessus sur le ressenti... Retrouver des sensations internes/sentiments déjà vécus dans le passé... avant de se relâcher pour retrouver sa liberté de mouvement. Se rendre alors compte que les sensations internes ont changé... 
Satir pense que ces modes de communication se développent tôt durant l'enfance. Pour faire face au monde complexe et menaçant dans lequel il évolue, l'enfant utilise l'un d'eux. Mais, après avoir passé plus de temps à l'utilisation d'un de ces moyens, il ne parvient plus à faire la distinction entre sa manière de réagir, son estime de soi et sa personnalité (base 3...). 
L'utilisation de n'importe lequel de ces 4 modèles de réaction contribue à renforcer un sentiment de faible estime de soi chez l'individu. Certains types d'attitudes sont tellement répandus dans notre société qu'ils renforcent ces modèles de communication inculqués depuis nôtre plus jeune âge par nos parents.   
D'autre part, Virginia a noté que la distribution de ces catégories/systèmes de représentation était similaire à des « polarités ». La distribution la plus fréquente dans les « couples »/parents est visuel/Blâmeur contre kinesthésique/Suppliant (l'autre couple de polarités est Rationnel avec Distracteur). On trouve ainsi chez chacun de nous une polarité forte/majeure et une faible/mineure... Si le thérapeute interprète la polarité forte de manière plus convaincante/congruente, surtout si le patient est déjà train de l'exprimer, il peut déclencher chez celui-ci la polarité faible inverse ; le patient change de polarité... Bien comprendre que si le thérapeute se contente d'essayer de convaincre par quelques conseils, le patient le perçoit comme interprétant sa polarité la plus faible... Celui-ci se retrouve alors bloqué dans l'interprétation unique de la polarité opposée (forte). 
Plus précisément, lorsque deux personnes entrent en contact – principe d'appariement – alors qu'elles ont des polarités opposées, chacun perçoit l'autre comme interprétant sa polarité la plus faible... Là aussi, l'autre se retrouve « bloqué » dans sa polarité dominante... Ne pouvant exprimer/endosser pleinement sa polarité mineure, il ne peut mener à bien son processus d'intégration. L'un peut même finir par avoir besoin que l'autre continue à interpréter sa polarité mineure... Dans un couple, cela génère d'abord une relation stable ; chacun compte sur l'autre pour interpréter sa relation faible... S'ils ont un enfant, celui-ci les prend comme modèles. Il s'identifie plus à l'une de ces contradictions avec laquelle il construit sa polarité dominante, et l'autre en faible (il prend donc le schéma d'un des deux parents). Cependant, les parents peuvent succomber à un « jeu de yo-yo » où, parfois, l'un basculera dans sa polarité faible/dominante de l'autre. S'il est suffisamment convaincant/congruent, l'autre basculera aussi vers sa polarité secondaire, stabilisant ainsi le système... Ce basculement de polarités est un des mouvements possibles de la « danse du stress familial/collectif » où les personnes prisent au piège ont rarement conscience de la récurrence de leur comportement. Ici le choix de l'enfant devient déroutant ; il peut faire un amalgame de polarités avec incongruences... Il peut aussi décider que les véritables informations sont transmises par un sensoriel/catégorie unique, obstrue donc les autres et perd des moyens pour entrer en contact avec le monde/autres...
Enfin Virginia Satir nous indique que celui qui reçoit un message d'un interlocuteur n'est pas forcément tenu à un sentiment d'accord ou de désaccord (principe de la disfonction). Il peut aussi demander à l'autre de clarifier/qualifier son message (3e principe dit fonctionnel, autre position d'interaction). 
D'autres sources PNL vont jusqu'à citer une 5e catégorie ; celle de l'Égalisateur, ou affirmé/(congruent), alors que le Suppliant est dit non-affirmé...   

Interprétation : Il est clair (noter cette formule du visuel/blâmeur...) que la connaissance des catégories de Satir et de leur contexte – basé sur le sentiment – apporte de l'eau à notre moulin des tempéraments... Les 4 composantes initiales sentimentales peuvent elles être associées en « points de vue » à chaque catégorie ? On comparera les polarités avec la roue des fonctions de Jung. Virginia ne s'attarde pas sur les aspects introverti/extraverti, rationnel/irrationnel ; elle nous dévoile tout de go le mystère du basculement de la « valence inverse » que beaucoup voudraient voir refoulée à jamais... Elle nous dévoile les perceptions des fonctions...
- Si la polarité majeure semble bien correspondre à la fonction dominante de Jung, attention de ne pas associée la polarité « secondaire »/mineure à la fonction secondaire/auxiliaire de Jung... Seules comptent ici les oppositions.
- La difficulté est de savoir si le tempérament correspond bien à ces « rôles » joués... Le tempérament est d'abord une base organique spécifique, il reste immuable. Il semble que Satir nous parle plutôt d'un étrange « jeu de masques », d'un double jeu/Je associé au tempérament... Celui-ci reste toujours en base arrière/mineure... Ce qui est « montré » est plus du domaine de l'ego ; le tempérament se prend pour... mais l'incongruence est flagrante voire répulsive (Loi d'Attraction...). L'aspect « rôle bloqué » est bien expliqué et nous reviendrons peut-être sur ces notions de dissociation, « peau du lion de Némée »... 
- Pourtant, la rencontre d'un ego/rôle dominant qui joue notre polarité refoulée (donc tempérament) est considérée « attractive » ; on comprend mieux ici cette astuce de commercial qui consiste à « mimer » dans un premier temps la posture/verbal de l'autre pour, peu à peu, prendre le dessus... 
- Chacun devrait donc être capable de retrouver son « vrai » tempérament et d'abandonner certains rôles... Attention toutefois à ces demandes/évaluations d'humilité qui tendent souvent à la soumission. 
Mieux vaut, à l'instar d'Élodie Mielczareck, savoir identifier tous les rôles pour – tel un caméléon – pouvoir s'adapter aux situations. Le secret est bien dans la distinction : savoir jouer un rôle/être dominé par un rôle...   
- Se pose dès lors le problème du Blâmeur – ou du Connard selon Élodie – qui serait in fine le rôle/évolution ultime de toutes les catégories... Ego/fonction dominante... La notion de la 5e catégorie de l'Égalisateur (dont nous verrons qu'il peut être dit metteur en scène, projectionniste, thérapeute...) est alors intéressante ; on a là une double-figure d'une même catégorie fonction dominante/Égalisateur... Secret du « 5e élément » ? Mystère du 11 et du 3 ? Socialement, l'Égalisateur semble proche du N°2 ou 1 mais de fait, il peut correspondre à toute fonction dominante... Saura-t-il faire sortir la polarité inverse de l'autre de ses gonds, faire « cracher les flammes » du Blâmeur jusque là caché dans/derrière le tempérament/baleine ? Tout est simplement notion de conscience du truc dans la relation soi-autre... Quelle est l'utilisation/évocation des sensoriels et points de vue dans cette tuerie/mascarade sociale ?  
- Quid enfin de l'enfant intérieur, du Soi, du centre immuable, dont la place a peut-être été prise par ce double-jeu de dupes égalisateur/blâmeur. C'est lui le véritable 5e élément, encore faut-il le trouver.
   
Je vous invite à découvrir les portraits séparés de ces 4 catégories notés par les lettres du système MBTI. À l'instar des numéros de l'ennéagramme pour les typologies finales, ils sont la base des tempéraments. N/Intuition/Blâmeur – T/Pensée/Rationnel – S/Sensation/Suppliant – F/Sentiment/Distracteur...   




N°1 – typologie pensée introvertie de Jung

N°1 – type pensée introverti de Jung

Continuons  d'explorer la typologie originale du N°1. Ce n'est que peu à peu, en empilant les références par rapport au numéro, qu'une étrange cohérence se fera. Le penser introverti de Jung reste fidèle à la description de l'ennéagramme. Si celui-ci réprime sa colère, Jung préfère dire qu'il oriente sa pensée vers sa personne. Il a tendance à moins se fier aux objets extérieurs qu'à ses représentations internes. Pourtant, sur ma base 10, il n'est pas du côté des Introvertis... Il est au centre, « fixe », et on comprend ici les limites des typologies de Jung qui ignore la Base 3... Si la tradition place bien la pensée en base mineure pour le N°1, c'est visiblement une autre fonction dominante qu'il « affiche » ; celle du Tertium pour ne pas dire d'un Blâmeur/N... 1 est un chef mais il n'est pas pour autant le leader flamboyant N°7. Le plus souvent, il est un « petit chef », un calife/2 qui voudrait être calife à la place du calife... Parfois aimé par ses proches/équipe, il est surtout le fusible idéal ; conscient d'être à la « place dangereuse » pour ne pas dire sur un siège éjectable... Retord, il restera au centre alors que d'autres tomberont autour, quitte à être parfois mal aimé. C'est souvent d'abord un coopté, la « personne idéale », dont on sait que, faute de réelle compétence, il maintiendra la pression et ne ternira pas l'image de ses prédécesseurs. Plus âgé, il cooptera à son tour...  La sphère de 1 est une des plus étranges à comprendre ; celle de l'amertume et en même temps de la ténacité. Celle de la frustration, de la privation, à mettre en rapport avec son grand complémentaire 2 et l'Intelligence sociale.

Typologie n°1 Pensée introverti de Jung

N°1 – Type pensée introvertie de Jung :
Il suit ses idées – les rétrécie – vers l'intérieur. Celles-ci ne surgissent pas de la donnée objective mais du fond subjectif. Toujours tendance à approfondir voire à dissimuler. Paraît froid/inflexible voire poli/ embarrassé car sait qu'il a tendance à faire sentir à l'objet/(l'autre) que son sujet lui est supérieur... Pour lui, l'objet souffre toujours de son « abandon » d'où son manque d'urbanité qui contraste avec sa vraie nature. 
- Se fâche si les idées exposées ne progressent pas d'elles-mêmes ; les autres n'ont qu'à se plier à cette vérité. Ne sait pas se concilier avec la concurrence. Entêté et peu influençable. Comme il pense trop à ses problèmes, il les complique ; ce qui est « clair » pour lui ne l'est pas trop pour les autres... Style lourd, travail laborieux, se surestime... Protesté dans son travail par des polémiques hargneuses et stériles, il est jugé orgueilleux voire aigri. Peut passer pour tranchant et autoritaire mais plus on l'approche et plus s'améliorera son jugement ; ses proches l'estime (inverse de 8...). 
- S'il discerne le caractère « anodin » d'un objet, devient très accessible aux « éléments inférieurs » qui le saisissent depuis l'inconscient (savoir traduire ici le junguien : salace qui se pince le nez... Attitude importante à comprendre pour suivre l'évolution du type que nous développerons plus tard). Plus son type se renforce, plus ses idées gagnent en profondeur et ne peuvent s'exprimer... Le Langage brutal et l'émotivité/(colère) peuvent alors remplacer ce qui manque. « L'influence étrangère », qu'extérieurement il repoussait, l'attaque alors de l'intérieur (par les égouts de la ville...). 
- Ignore la mentalité/ (parole) de ses élèves (1 est aussi l'archétype du Professeur). Il ne recule devant rien pour développer une idée même si elle est dangereuse, subversive, hérétique, voire blessante... Mais si cette idée/(théorie) devient réalité, l'anxiété le gagne (Syndrome d'Einstein). Maladroit, il aboutit souvent à l'inverse de ce qu'il cherchait. 
- Peut se laisser exploiter/brutaliser si on ne le gêne pas dans la poursuite de ses idées. Celles-ci peuvent devenir empoisonnées d'amertume condensée d'autant que son isolement avec le dehors le mine. Peur des influences magiques et de l'autre sexe. Volontiers victime de femmes ambitieuses ou célibataire enfantin et misanthrope.  

Base 4 – les 4 Fonctions de Jung

Base 4 – Fonctions de Jung

Base 4 fondamentale pour nos recherches en typologies, la « roue des fonctions » de Jung est the support pour les tempéraments. Elle coïncide assez bien avec les 4 types de Virginia Satir. La difficulté est de distinguer la « roue des fonctions » des orientations dominante et auxiliaires « fixes ». Le degré de « science » dans le travail de Jung, par rapport à l'interprétation des traditions antiques dont l'alchimie, pose aussi question... On retrouve le même phénomène chez Pavlov – grand rationnel scientiste – féru des tempéraments d'Hippocrate. 

Psychologie et alchimie

  Source :  - Psychologie et Alchimie. Jung. Représentation schématique des 4 fonctions de la conscience. On a admis ici que la pensée était la fonction principale ; c'est pourquoi elle est au milieu de la partie claire du cercle alors que le sentiment, la fonction inférieure, occupe la partie sombre. Les 2 fonctions auxiliaires sont en partie claires et en partie sombres.
Si nous nous représentons les fonctions de la conscience comme disposées dans un cercle, la fonction la plus différenciée est en général porteuse du Moi ; une fonction auxiliaire lui est tout aussi régulièrement attachée. D'autre part, la fonction inférieure – dite « mineure » – est inconsciente et, par suite, projetée dans un non-moi ; une fonction auxiliaire lui est également attachée. Il n'est pas impossible que 4 « personnes » puissent représenter les 4 fonctions en tant que composantes de la personnalité totale, inconscient inclus. Cette totalité est composée du Moi et du non-Moi ; c'est pourquoi le centre du cercle, exprimant la totalité, ne serait pas le Moi mais le Soi... Le centre avec le cercle est une allégorie de la nature divine.  
- L'Homme et ses Symboles. Jung (même schéma plus un deuxième où la sensation est en haut ; la roue des 4 fonctions « tourne » donc dans l'ensemble « fixe » clair/sombre...). La « boussole » de la psyché est une manière jungienne d'envisager les gens. Chaque point de la boussole a un point opposé. Chez l'homme qui pense, le sentiment sera moins développé. Bien entendu il y a des chevauchements en chaque individu ; dans une personne qui agit d'après ses sensations, les côtés pensant et sentant seront presque aussi développés et l'intuition sera le pôle opposé/faible...  Ces 4 types fonctionnels correspondent aux 4 moyens grâce auxquels notre conscience parvient à s'orienter par rapport à l'expérience.
- La sensation/perception sensorielle révèle que quelque chose existe.
- La pensée révèle ce que c'est (nom). 
- Le sentiment dit si c'est agréable ou pas... 
- L'intuition révèle d'où provient la chose et ce vers quoi elle tend. 
Ces 4 critères, qui définissent 4 types de comportements, ne sont que des points de vue. Ils n'ont rien de dogmatique mais leur caractère fondamental en fait des critères convenables pour une classification. 
Les 4 fonctions de la conscience symbolisent aussi le besoin d'orientation psychique de l'individu. Elles lui donnent la possibilité d'interpréter les impressions qui lui parviennent de l'intérieur et de l'extérieur. Grâce à ces fonctions, il comprend et assimile son expérience ; il peut réagir. 
Dans l'Art, le cercle a parfois 8 rayons qui expriment le chevauchement réciproque des 4 fonctions de la conscience qui donne naissance à 4 autres fonctions intermédiaires ; par exemple la pensée peut être colorée par le sentiment et celui-ci tendre vers la sensation... 

Interprétation
- Bien comprendre que, pour la pensée de jung, la position des fonctions sur le cercle/roue est immuable. 2 fonctions s'opposent, 2 sont plus ou moins auxiliaires... La base 4 MBTI est donc déjà « autre chose » puisque les fonctions peuvent s'y permuter ; on sort du jeu d'enfants, on rentre dans la pensée dite complexe...
- Comme toujours, avec Jung, il en dit beaucoup et pas assez... Il nous faudra préciser par ailleurs le rôle des fonctions « fixes » auxiliaires, majeure/mineure, Moi/non-Moi... Comprendre qu'un individu peut être « éclaté » entre plusieurs fonctions ou que plusieurs individus peuvent former un ensemble plus ou moins harmonieux (voir Virginia Satir). 
- Attention aux 8 rayons (une interprétation de Von Franz) qui rejoignent les 4 qualités – froid, sec, chaud, humide – des 4 éléments/humeurs... Il y a un piège si on les transpose sur la base 12 qui nous intéresse... Les 4 qualités sont peut-être plus à rapprocher des 4 « saisons », des ensembles pouvant contenir 3 rythmes typologiques... C'est ici la limite de Jung ; plutôt que de trouver un tertium entre introverti et extraverti, pour passer à 12, il reste à 8 types...
- Tout est dit... Plutôt qu'une longue interprétation, un tableau de premières concordances nous permettra d'y voir déjà plus clair dans les bases 4...   

Tempérament     Jung              Satir                 Mielczareck      Perception    MBTI
Lymphatique Pensée Rationnel Vigilant Auditif     T
Bilieux Intuition     Blâmeur Conquérant Visuel        N
Nerveux Sensation Suppliant Pragmatique Kinesthésie     S
Sanguin Sentiment Distracteur Syntonique (secret)     F

- Désormais s'ajouteront donc, à nos bases et numéros, 4 tempéraments avec leurs descriptions. On comprend qu'il existe 3 types/numéros par tempérament ; celui-ci est leur « socle commun ». Plutôt que de rajouter les descriptions à tel ou tel numéro, il semble plus judicieux de créer des libellés en plus. Bien distinguer les tempéraments « communs » des typologies finales... Pour ce faire, je n'utiliserai pas le terme traditionnel mais uniquement sa lettre MBTI : T/thinking, N(?)/intuition, S/sensation, F/feeling... 

samedi 8 avril 2023

N°3 – typologie sentiment introverti de Jung

Numéro 3 – sentiment introverti de Jung

Première typologie lancée sur le « 2e tour des 12 », première typologie de Jung présentée. Pour l'heure, il s'agit de montrer que la typologie du sentiment introverti s'inscrit bien à la suite du N°3 de l'Ennéagramme... Je vous laisse constater. Savoir que le psychanalyste suisse a réalisé ce portrait à partir d'une expérience, et d'un ressenti personnel, qui semble être une désillusion amoureuse...    

Quel heart of glass, cette Debbie Harry

N° 3 – type sentiment introverti de Jung
« Méfie-toi de l'eau qui dort » est le titre que l'on pourrait donner à la présentation de ce type « plutôt féminin » d'après Jung. Silencieuse, peu abordable, dissimulée/(camouflée) sous un masque enfantin ou banal. Cette mélancolique (nous dirions plutôt « saturnienne ») ne paraît point, ne se met point en avant, ou plutôt son vrai mobile reste dans l'ombre. Sous un dehors harmonieux, agréable, d'une égale humeur sympathique, elle ne cherche pas à provoquer, ni à influencer. 
Ici le sentiment est « pauvre » et l'objet/autre « sent » continuellement combien on le sous-estime (ce qu'il lui aurait fallu, à mon Carl Gustav, c'est un bon coach américain...). Mais de fait, si ce sentiment n'est pas extensif, il est intensif ; il s'est développé en profondeur... Cette « pitié intensive » est fermée à toute expression mais atteint une profondeur passionnée. La misère du monde s'y fige... 
Ce sentiment intensif, par excès, peut parfois exploser (coup de tête !) et conduire à un acte ahurissant, quasi-héroïque... Le regard aveugle de l'extraverti ne peut croire qu'il existe sous ce dehors froid des forces invisibles. Ce malentendu est un poids (G?) dans la vie de ce type. 
La véritable préoccupation de ce sentiment est difficile à soupçonner. Ce but peut être contenu en « religiosité secrète dissimulée » ou en formes poétiques protégées (journal intime, jardin secret... Entends-tu déjà les gros sabots du coach américain ; Toi et moi, on va se trouver un costume de bonne sœur et de moine et on ira serrer la main à tous ceux qu'on croise...). Si cela ne semble pas gêner l'objet, il en transpire une « influence dominatrice » difficile à définir... (allez, un petit effort...). 
De telles femmes peuvent insuffler cette passion en secret à leurs enfants (quelles Bene-Gesserits...). Un sentiment d'oppression/étouffement accable alors l'entourage et ce type acquiert une « mystérieuse puissance » qui fascine surtout les extravertis. Cette puissance provient des « images inconscientes ressenties » que le conscient attribue au moi et détourne de sa véritable origine...
Alors apparaît l'indifférence – froideur –, voire de l'insensibilité envers le bonheur/malheur de l'autre, car son intérêt est porté vers elle, son sujet/moi... Aucune participation aux émotions de l'objet/autre. 
D'abord elle « tempère » (la véritable Tempérance est le N°2), repousse, refroidit, par jugement sentimental négatif ; froide indifférence, distance... Si l'enthousiasme de l'objet continue, apparaît la « supériorité critique » qui brise tout élan et repousse de sa meurtrière froideur... Rejet énergétique de toute passion. 
La pensée peut finir par se projeter dans l'objet. Le sujet égocentrique éprouve ainsi la puissance et l'importance  de « l'objet dévalorisé ». Mais la conscience du sujet commence aussi à sentir ce que ce pensent les autres... Il s'en suit alors une paranoïa voire de la vulgarité (réaction). Pour se protéger encore, le sujet intrigue, soupçonne, épie (grande caractéristique du N°3), fait des coups bas... Cela peut aboutir, chez elle, à une névrose, neurasthénie, anémie/maigreur...    

vendredi 7 avril 2023

N°5 – Ennéagramme

Numéro 5 de l'ennéagramme

Je ne suis pas peu fière de vous présenter le dernier numéro – 5 – de cette première série de 12 car c'est le mien (je ne devrais pas vous le dire...). « Porter l'évaluation » sur autrui, même sous forme de jeu, est quelque chose qui peut être lourd de conséquences... Cela reste ici une « fiction », un jeu d'images... On passe dans le domaine de l'archétype... Je ne développerai pas plus avant ces théories d'égrégores mais il est vrai que certains théoriciens du « chaos » – heureux temps Internet des années 2000 – ont parfois bien analysé le truc. Nous sommes conditionnés par des structures à l'orientation unique : la PNL de consultants cherche à nous faire « préciser » des formes et nos « projections » seraient forcément dues à notre état interne... Juste savoir que ces orientations peuvent se doubler ou s'inverser ; cogiter pour préciser une forme en soi, c'est peut-être laisser à l'extérieur plus de pouvoir « oppressif » à l'évaluateur... Projeter consciemment une image/évaluation peut bien entendu générer chez l'autre aussi un état interne... Au jeu des identifications, penser trouver son type psychologique a donc une double conséquence : se rassurer benoitement sur soi, être confronté à ses propres travers et défauts... Les diseuses de bonne aventure connaissent le truc par cœur. Le N°5 est précisément celui qui tente rationnellement de comprendre tout ça. 

Type n°5 ennéagramme
    

Type N°5 de l'Ennéagramme :
- Évitement : le monde intrusif et « polluant », les relations sociales, être « affecté », partage des connaissances, d'être sans ressources... 
- Recherche : la compréhension du monde et des phénomènes, la connaissance, une « maison »/domaine de pensée, l'intimité, l'isolation psychique (complémentaire de 9), la compétence par accumulation de systèmes et connaissances... 
- Fixation : l'extérieur est cause de dangers, angoisse, donc chercher à comprendre.
- Évolution : Nihiliste, prostré, effrayé... - Rêveur radical, ressource... - Expert, penseur...  

Solitaire isolé à l'angoisse extériorisée. Se retire du monde pour le comprendre. Distant, peu impliqué... Surutilise sa capacité analytique/pensée logique et méprise les autres centres émotifs/sentimentaux et instinctifs... Ne remet pas en cause ses convictions et croyances. Comportement supérieur, froid (ou plutôt « sec » pour le distinguer de 3), distant... Cérébral et perceptif, 5 se défend contre le monde intrusif en se réfugiant dans son esprit. Il peut être provocateur et cynique. Il distille par bribes ou dissertations interminables... Il rompt toute chaîne associative/flux en pensées compartimentées pour tenter de garder le contrôle de l'ensemble. 
Une partie de 5 n'est pas vraiment présente et il ne la partage pas ou qu'avec quelques happy-few « de la maison »... Il pense que l'interaction sociale draine son énergie  d'autant qu'il est facilement affecté. Pour préserver son ego, il dresse une frontière/limite entre soi et l'autre ; il isole son cœur/sentiment de sa tête/pensée... 5 est celui qui « entend » les sentiments et les pensées inexprimées car son ego est très poreux à l'environnement (éponge, comme 12). Il « sent » ce qui est sous la surface/caché (ce qui le différencie de l'autre cérébral, le N°11). Le problème, c'est qu'il attend « logiquement » la même chose en retour de la part des autres... Il sera donc toujours surpris de l'écart de perception de l'autre par rapport à lui... Il pense que l'eau apportée au moulin de l'irrationnel de l'autre (9...) fausse toute logique ; il fera donc preuve d'avarice... À l'instar de la « paresse » de 9, le vice de l'avarice a ici un sens caché ; il s'agit de la rétention d'information... (l'avarice matérielle est attribut du N°2, l'opposite de 5). 
5 peut alors devenir misanthrope, voire ermite... (Serait-il « l'ermite de 6 » ? Les rapports entre 5 et 6, chien et chat, sont à la fois conflictuels et fusionnels).   

Base 3 – l'Ennéagramme

Base 9 de l'enneagramme

Cette Base principale – l'Ennéagramme de Georges Gurdjieff – est un des fondements de ce blog en ce qui concerne les typologies finales. L'idée, ici, est de partir des 9 types pour trouver des analogies avec les descriptifs d'autres traditions. Nous n'évoquerons pas les polémiques de dérive ou d'utilisation managériale du système... Les plus perspicaces annoncent qu'on ne gagne rien avec l'ennéagramme et que n'importe quelle structure pourrait jouer le même rôle... Ce blog tente d'ailleurs d'expliquer les incohérences ou dynamiques de « Bases fixes » par rapport à des typologies fluctuantes. La valeur d'interprétation de l'ennéagramme est faible tant qu'on ne réussit pas à l'associer à d'autres références pour l'enrichir en symboles. Il reste cependant une base idéale pour commencer à travailler par analogies. Il faut bien sûr comparer, adapter, tester, afin que chacun construise une carte qui lui corresponde jusqu'à sa prochaine adaptation... Inutile non plus de chercher une ridicule référence sumérienne ou tibétaine au truc... Dans la lignée anthroposophique, l'exotisme fait vendre. Toutefois, rappelons que les bonnes références orientales – chez des auteurs comme Tucci ou Evola – ont le mérite de susciter des comparaisons inédites avec ce que les écrits de la tradition occidentale taisent. On raconte que, dans ce jeu cognitif, les senteurs venues d'ailleurs favorisent parfois les intuitions... La célèbre figure géométrique est juste donnée comme illustration mais ne sera pas utilisée. Pour ma part, j'ai fait cadrer les 9 types sur une célèbre Base 10 plus apte à nous présenter les « niveaux »/centres où l'on peut associer 3 types. Après quelques principes sources de l'ennéagramme, je donnerai une interprétation du truc. 

Base 9 de typologie

Principes de l'Ennéagramme :
Il ne décrit pas tant les comportements que les motivations sous-jacentes qui  les provoquent.
- Chaque type est d'abord piloté par une compulsion d'évitement inconsciente qui génère un mécanisme de défense typique. Cette compulsion est généralement suivie d'une motivation/recherche opposite voire d'une qualité/valeur/vertu que le type aimerait associer à son estime de soi (cet ensemble forme bien une Base 3). Enfin chaque type possède une fixation de l'ego qui peut faire naître une passion/vice qu'il doit savoir surmonter s'il veut évoluer vers sa vertu/valeur. 
- Les types se divisent selon 3 formes d'intelligence/centres :
     - Instinct, propice à l'action : 8, 9, 1. Sensoriel, moment présent, gestion de la colère.
     - Émotion, propice au sentiment : 2, 3, 4. Ressenti, expérience du passé, honte.
     - Mental, propice à la réflexion : 5, 6, 7. Rationnel, anticipation du futur, planification, vision, peur.
- Pour chaque centre, les 3 types ont des orientations différentes :
     - 8, 2, 5 extériorisent, expriment.
     - 1, 4, 7 intériorisent, répriment.
     - 9, 3, 6 voudraient faire les deux sans y arriver, refoulent. 
Voici un tableau récapitulatif (parmi la pléthore de références) pour chaque type :

Type     Évite       Recherche Fixation Passion/Vice Vertu
1 colère qualité perfection critique compliment
2 avoir besoin     engagement flatterie manipulation    aide/don
3 échec réussite gloire mensonge vérité
4 banalité différence nostalgie gourmandise modération
5 vacuité connaissance     recul avarice renseignement
6 déviance droiture/zèle suspicion abandon soutien/confort
7 souffrance joie de vivre planification    plaisir/excès renoncement
8 faiblesse force vengeance violence soin
9 conflit tranquillité rêverie paresse éveil/action

- Chaque type possède bien les 3 centres mais, lors des situations critiques, un seul est aux commandes ; un autre sert de « support intermédiaire », le troisième est refoulé/inadapté. Connaître l'ennéagramme permettrait donc d'identifier les types d'individus selon leurs fonctionnements « automatiques » mais aussi d'agir sur soi. Savoir utiliser les centres et leurs orientations selon les situations.
- La « disparition » d'un centre et/ou d'une orientation procure un « grand vide » que le type s'empressera d'essayer de combler (nous verrons aussi la Base 3 Santé-Argent-Relation)... Parfois, les versions diffèrent : le centre instinctif serait associé au passé et l'émotionnel au présent... Des auteurs proposent aussi des analogies entre les centres et le neuro-mythe des 3 cerveaux... La plupart des « besoins » sont liés au manque de reconnaissance, d'estime de soi, à la peur des situations négatives, aux 3 émotions peur, honte, colère...
- Plus intéressant, les orientations peuvent être associées au « focus d'Attention », ce qui n'est pas sans rappeler l'énergie introvertie/extravertie de Jung.

Interprétation :
- L'originalité de l'ennéagramme reste bien la Base 3, la cohérence 3 centres x 3 orientations... Peut-on oser une symbolique numérique – façon Aik-Bekar – pour enrichir symboliquement les 9 types ?
- On comprend que les 3 types 9, 3, 6 sont « inadaptés » parce qu'ils agissent sous l'influence d'un moment de stress. Les autres types aussi d'ailleurs mais leurs comportements sont peut-être moins réactifs. Plutôt que de tenter de définir 3 centres pour chaque type, d'autant qu'on manque de références, bien analyser la triple orientation et trouver celle caractéristique d'un type. 
- La connaissance d'autres « traditions de niveaux » nous aide-t-elle à mieux définir les centres ? Le « mental » ne serait pas tant l'aspect logique et rationnel habituel que la volonté de planification, stratégie d'éveil, « liste des choses à faire » comme dirait le coach américain... L'émotion serait en 2e niveau avant l'instinct/réaction, plus profond. 
- Comment mieux interpréter les orientations ? L'un exprime, le 2e réprime, le 3e refoule... Plutôt que « d'imaginer » des comportements physiques, ces 3 réalités peuvent elles déjà s'énoncer par le seul biais du langage ? Exemple pour le centre mental 5,7,6 → Compulsion « éviter la peur » : 5 exprime j'ai peur. 7 réprime en disant je suis confiant. 6 refoule, je n'ai pas peur... Et pour la « planification » propre au centre entier : 5 dit j'ai tout planifié. 7 surenchérit, j'arrive. 6 refoule, je n'ai rien préparé... 
Ces orientations auraient-elles un lien avec la suite/rythme 3 mutation/fixation/cardinal-impulsion de la Base 12 zodiacale ? Mutation exprime, fixation réprime donc fait l'inverse, Impulsion/refoule, nie, ne pas... (ces hypothèses d'orientations sont encore à préciser et vérifier). Ainsi, par « niveaux logiques » et avec une simple question d'orientation, on pourrait commencer à atteindre une typologie... 
- La grande absente de l'ennéagramme est la Base 4 mais faire cadrer les 8 types de Jung avec 8 types de l'Ennéagramme me semble chose possible ; premières richesses analogiques. Par exemple, le N°9 serait l'Intuition introvertie... La difficulté est d'essayer d'établir des liens entre les 3 centres de chaque type et les 4 fonctions de Jung. Nous verrons qu'il faut travailler avec 2 structures différentes qui se chevauchent, l'une mobile et l'autre fixe, selon le principe de la croix/roue des éléments  et son ternaire fixe...  
- Finalement, c'est comme si l'ennéagramme ignorait volontairement la Base 4, celle du Tempérament,
pour ne conserver non pas 3 orientations mais plutôt 3 niveaux d'interaction différents ; ce qui complique encore la chose... L'ennéagramme ne dit pas tout... Mais, en regardant encore l'organisation du tableau ci-dessus, on cerne quand même quelques principes. Triade évite-fixation-recherche : la fixation comme un « char » dont l'évitement et la recherche seraient les cheveaux non-cadencés. Reste le vice et la vertu comme 2 « pilotes», feux follets contraires...  

           

N°11 – type dodécagénaire

Numéro 11 dodécagénaire Voici le N°11, dernier numéro hors ennéagramme, avec 10 et 12, présenté dans ce premier « tour des 12 ».
Comme déjà annoncé, c'est un numéro qui, pour moi, n'est pas tant complexe que mystérieux. Si tous les types ont aussi vocation à se « doubler », c'est particulièrement vrai pour celui-ci. Cependant, le « mystère du 11 » est au-delà de cette division, dans un tertium non datur invisible... S'il est 3 numéros 11 à distinguer, il s'agit d'un « double volage » dont la dualité créative est générée par le 3e même... ceci à son insu. Nous ne décrirons pour commencer que le type double étrangement « juvénile » malgré la mutation/vieillesse du numéro. Il tend déjà au « cardinal »/jeunesse...

Type zodiacal n°11

Type N°11 zodiacal :
- Évitement : Focalisation, spécialisation, arrêt...
- Recherche : Balayer et arroser large... Mobilité, cérébralisation...
- Fixation : Comédie, Voyage (court)...
- Évolution : Divisé intérieur, volatil (singe)... - Dandy libertin, brillant... - Vieillard léger juvénile semblable aux enfants... 

Qui est-il l'ami N°11 ? Barbault nous dit qu'il serait le plus « rapide » et changeant... Toujours en mouvement et en relation avec le milieu ambiant. Nature « adolescente » pour échange, correspondance, communication, interprétation, cérébralisation... Primarité et ampleur du champ de conscience/attention qui n'est « projeté » qu'en surface large des choses, pour de courts instants. Parce qu'il n'insiste pas sur la saisie et l'approfondissement des objets, il n'en reçoit qu'une faible trace d'impression... Léger, ne pèse pas plus qu'un fil, et vit en l'air... Humeur voyageuse et changeante, y compris en amour, volage. Infidèle qui rompt facilement. Il est fait pour le « dégagement ». Il est le roseau qui plie, adaptable. 
Arlequin multicolore ou aux couleurs changeantes, comédien, caméléon (comme 3), touche-à-tout espiègle, jouant sa vie ou vivant son jeu (le secret du N°11 est dans ce genre d'anadiplose...)... Il est partout et nul part, poursuit plusieurs itinéraires à la fois, avec plusieurs cordes à son arc. C'est un virtuose des relations, du jeu, avec de grandes aptitudes pour écrire, parler, adapter, transmettre, interpréter, traduire, échanger... Improvisation verbale. Soyons désinvoltes (Distracteur)... 
Mais s'il se prend à toute chose qu'il caresse, il ne les possède pas. Brillant mais superficiel. Reste influençable par paresse (N°9) et versatilité. Grand adepte des « liens de l'esprit », besoin de relations (ce qui le différencie de l'autre type cérébral, le N°5). Il prend conscience de son entourage mais le choix est difficile : rester ou partir pour évoluer ? Difficulté réelle à se fixer, à trouver son port d'attache (volatil). C'est l'entourage qui doit le sécuriser pour qu'il puisse vivre sa « condition solaire »... Sinon il restera en proie à la division intérieure voire à la bipolarité. Tout est dualité chez ce numéro, comme 2 bras/mains/ poumons... Inspir/expir... Comme 2 Jumeaux androgynes, les Dioscures, Castor & Pollux, dont le tertium Barbault nous fait le coup des « opposés complémentaires »... Il arrive qu'une de ces polarités domine l'autre même si elles coexistent sur deux plans différents (Jeckyll & Hyde). Pour Barbault, il s'agit carrément des N°3 et 12... (je préfère les associer anonymement pour chaque type selon la dénomination Vice & Vertu de l'ennéagramme). 
- Type Castor/N°12 (Vice/Anima) : Énergie femelle, nerveux (et sanguin), plus émotif qu'actif, sensibilité instable, constamment en mouvement pour recherche de nouveaux sentiments et émotions. Passions décousues et changeantes, fantasque, vagabond affectif, qui aime l'atmosphère fiévreuse de la recherche d'un présent intense et ravissant... Mais vite tiraillé par des impulsions successives.
- Type Pollux/N°3 (Vertu/Animus/Surmoi) : Énergie mâle, sanguin (en fait bilieux). Grande présence d'esprit mais sans âme, vit et agit d'après sa pensée. Curieux, pratique, habile, opportuniste, inventif ironique, sarcastique, spirituel au cœur sec...      

Base 4 – la croix des éléments