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lundi 6 mai 2024

Base 3 : Rationnel, irrationnel, et après ?

Rationnel et Irrationnel

 Bonjour chez vous, salut à toi. Il me semblait intéressant de te proposer une notion importante, avant de basculer dans le MBTI, sur le grand schisme Rationnel/Irrationnel. Pourquoi ai-je mis cette dualité en Base 3 ? Parce qu'à l'instar de l'autre dichotomie Extraverti/Introverti, déjà étudiée, tu verras qu'ici aussi un Tertium s'impose...

Oui, le sujet est populaire

Rationnel : Que nous dit Jung himself ? → Ce qui est « conforme à la Raison »... Attitude dont le principe est de modeler la Pensée, le Sentiment, et l'Action (3 principes...) conformément à des valeurs objectives (qui s'imposent à l'esprit sans interprétation, jugement, affect...). L'attitude qui permet de reconnaître cette Valeur n'est pas tant l'œuvre de l'Individu qu'un résultat social. La plupart des valeurs objectives – dont la Raison elle-même – sont des Complexes transmis depuis toujours. Principe de la contrainte/nécessité qui permet à l'organisme vivant de réagir et de s'adapter à son milieu, comme l'œil à la lumière... On peut parler d'une Raison métaphysique préexistant dans l'Univers. Des complexes représentatifs se sont peu à peu organisés pour constituer les valeurs objectives. Ainsi, les Lois de la Raison, désignent et règlent l'attitude moyenne adaptée ou « juste ». Tout ce qui correspond à ces Lois est rationnel, tout ce qui ne l'est pas est irrationnel...
Pour Jung, les Fonctions rationnelles sont la Pensée et le Sentiment (Axe Jugement/J du MBTI). Elles sont influencées par la « délibération réfléchie » en coïncidence avec les Lois de la Raison (comparaison pour/contre, vrai/faux, pour la Pensée et choix-nuance, aime/aime pas, voire ni-ni, pour le Sentiment...). La Pensée tend à la sélection logique des parties de l'Objet, le Sentiment à leurs rapports et qualités.

Irrationnel : Jung emploie ce mot pour désigner, non pas ce qui est contraire à la Raison mais ce qui est en dehors d'elle... Pour lui, l'Irrationnel est ce que l'on ne peut pas motiver par la Raison. Le plus souvent, il s'agit d'un fait élémentaire non-contestable ; la Lune est le satellite de la Terre... Pour Jung, il s'agit bien  d'un fait irrationnel puisqu'il n'amène aucune réflexion. Idem, le hasard est un fait irrationnel ; il « advient » même si on peut toujours expliquer sa cause après coup... L'Irrationnel complique toujours l'explication raisonnable... De fait, l'explication entièrement rationnelle d'un Objet réel est une utopie ou un idéal non-atteint...  
Les Fonctions irrationnelles – Intuition et Sensation –  (Axe Perception/P du MBTI) n'ont pour but qu'une « Perception pure ». Elles doivent être le plus possible dénuées de Rationnel (filtre...) pour pouvoir arriver à une Perception complète de tout ce qui arrive. Si l'Irrationnel ne peut pas être objet de science, il est cependant important pour une Psychologie pratique d'en apprécier les phénomènes. Beaucoup de problèmes ne demandent pas de solutions logiques mais, au contraire, irrationnelles... (c'est comme ça et pi c'est tout...).  

Fonctions de Jung, ou pas

Interprétation : Comparaison n'est pas Raison... L'esprit critique (donc rationnel) que tu es ne manquera pas, déjà, de souligner que la valeur objective rationnelle s'impose ici par « jugement »... Premier paradoxe. Je t'invite immédiatement à aller consulter le travail de François Recanati – sur la structure des contenus mentaux – si tu veux vraiment approfondir ces questions. De fait, nous retrouvons la même psychose qu'avec le schisme Extra/Intro déjà étudié ; quelle Langue parle-t-on ? Un mot a-t-il toujours le même sens ? Jung s'amuse à valider sa pensée scientifique en énonçant des choses simples de façon compliquée ; le MBTI ne fera pas mieux. J'aimerai te proposer l'inverse...
Son Irrationnel psychologique est un pied-de-nez linguistique ; le Psychanalyste suisse ne réhabilite pas tant  le vrai sens du mot « irrationnel » – fait incontestable – qu'il vient perturber ton esprit standard sur le sens commun de ce mot... Comment, tu ne savais pas ? Te voilà pour le coup déjà prisonnier de la « ligne rationnelle » ; tu n'es pas en fonction dominante irrationnelle... Devines qui y est ? Pierre Bourdieu aurait aimé...
Curieusement, contrairement à la dualité Intro/Extra que Jung renonce à associer aux fonctions Pensée/Sentiment, il valide les termes Rationnel/Irrationnel pour des couples de fonctions. Les Myers-Briggs (MBTI) renforceront le truc par les Axes Perception/P et Jugement/J... Est-il possible de tenter une autre interprétation ? Peut-être...

Notre Croix des éléments fixe, ci-dessus, n'est pas la Roue des fonctions mobile...  Celle-ci tourne dans celle-là. Est-il judicieux d'appliquer tous ces termes aux places fixes plutôt qu'aux fonctions ? 
- Face à toi (en bas sur l'image), feu blanc, l'Irrationnel non-contestable ou, mieux, l'Hyper-rationnel, le Surmoi, l'Ego, le Tertium... Ange un peu trop blanc... Le Stratège en Action justement. Parce qu'il maîtrise à la perfection son plan, il laisse court désormais à son intuition ou, plutôt, à l'analyse et synthèse perpétuelle du déroulé de ton cogito à toi. Il t'invite juste à passer en état modifié de conscience pendant que lui reste en Éveil...
- Ensuite, vient bien notre Extraverti conformiste ; « place » idéale pour le Rationnel de Satir (fonction Pensée) mais pas que... Plus Clown blanc qu'Ange... Type inhibé dirait Pavlov. 
- Vient après notre Introverti, place idéale pour le Distracteur ou l'Excité, Clown rouge, mais ce n'est pas encore la grande explosion irrationnelle...  
Cet ensemble de 3, ou « Ciel des Philosophes », est bien une « unité rationnelle » avec plusieurs niveaux de Suggestibilité (sur lesquels nous reviendrons)... Chacune de nos Typologies a une préférence pour l'une de ces 3 places, ou Orientations, qu'il ne faut pas, ici, compliquer par les notions de Fonctions dominante, auxiliaire, tertiaire... Selon nos modèles, une des 3 est préférée...  
- Enfin le Ça, Fripon, feu noir, la fonction inférieure, vraiment « irrationnelle » pour le coup, dans le sens commun de pas raisonnable du tout... Si la fonction Hyper-rationnelle est mal « jouée », par celui qui n'en a pas l'hyper-conscience mais reste juste en « imitation » d'un autre Tertium, elle peut s'intervertir brusquement avec cet Irrationnel qui surgit, tel le Diable de sa Boite... Boite qui n'est autre que la base physiologique corporelle du Tempérament en pleine sensation sensorielle... Cette dichotomie des 2 feux, polarisés et polarisants, clignotés et clignotants, l'un noir et l'autre blanc, pourra même parfois se retrouver « côte à côte » – Ange & Démon – comme dans le Tandem du Triangle de Karpman ou lors de la tension entre les N°2 et N°3... Mais cet Ange est faux ; sauras-tu où est le vrai Soi ? 
Ce que j'aimerai te faire comprendre, c'est qu'il existe en vérité 3 Rationnels ; l'un d'eux est assez difficile à distinguer de la paire Pensée/Sentiment, de cet axe dit du Jugement que je préfère d'ailleurs en paire Extra/Intro. Il est l'Irrationnel non-contestable de Jung, l'Hyper-rationnel, le Tertium non datur

 

Tertium non-datur

samedi 30 décembre 2023

Base 3 - la théorie de Dani-Dan

Identifier l'orientation psychologique du Tertium

 Hello les amis, cela faisait longtemps... Promis, 2024 verra la reprise des profils psychologiques que vous affectionnez mais, pour l'heure, encore un peu de base de 3 :
- Celle-ci demeure difficile à trouver puisque ces Orientations permettent le lien entre les 4 Tempéraments et les 12 Typologies. Non pas difficile à trouver en pratique mais d'abord à théoriser comme si les traditions voulaient conserver cette base jalousement secrète... Ses items sont pourtant simples mais parfois injustement mêlés aux 4 – comme dans le travail d'Élodie Mielczareck – ou volontairement tronqués des 12. Pourtant, pour qui les connaît, ils sont invariables et preuves tangibles de ces réalités. 
- Nous l'avons déjà vu, la base 3 se cache souvent derrière la dualité et son Tertium demeure caché. Tertium d'autant plus coriace à appréhender qu'il peut être double ou se confondre à une des deux parties de la dualité... 
- Bientôt un déséquilibre apparaitra dans l'étoffement des 12 types puisqu'ils sont basés sur les 9 de l'Énnéagramme et les 8 typologies de Jung. Il sera bien temps d'essayer d'enrichir tout le système, par les 16 du MBTI par exemple, mais, pour l'heure, les sources des N° 10, 11, 12 ne sont données que par les modèles dodécagénaires. Afin d'enrichir cette première base Barbault/Decaumont, il me semblait intéressant de les confronter à un autre auteur que nous nommerons Dani-Dan...

Du Yin et du Yang

 
- Pour comprendre certaines descriptions de ces profils, il faut donc connaître la théorie générale de Dani, grand précurseur de l'énergisme... Ces thèses occultes sulfureuses, connues depuis longtemps en Occident puis réactivées fin XIXe, début XXe, ne nous reviendront socialement validées que par la case du Coach américain dont Dani-Dan est un maillon essentiel. Thèses qui constituent quand même désormais le fond de commerce d'une bonne partie de l'économie dite psychologique voire du système social général...
- À l'instar des préceptes d'Alain Fienkielkraut, il ne s'agit pas de brandir triomphalement la trouvaille du secret de cette supercherie, de dénoncer ce qui détruit le monde dont nous héritons, mais de faire un don pédagogique pour mieux analyser et se protéger de ces actions mentalistes. Paul Ricoeur aurait aimé. Oui, une partie de l'humanité – sous couvert pseudo-initiatique – est tentée d'en entuber une autre... Oui, il existe bien une autre façon de se positionner par rapport à ce dualisme fabriqué et entretenu (des Jésuites aux Maoïstes), une façon de trouver soi-même une réalité à ne pas révéler... 

La Théorie de Dani-Dan se décline entre 2 forces, celle du Jour et celle de la Nuit, même réalité selon 2 points de vue différents :

Nuit
Énergie rassemblante qui réunit des Personnalités, voire des groupes, ensemble. Accentue les valeurs sociales collectives. Passif. 

Le sujet/soleil est ici étoile parmi d'autres.

Il ressent l'interaction comme une action cyclique avec ses moments de « sacrifice », don. 

« Corps » constitué, base-racine fondamentale même au niveau de l'inconscient collectif. 
Activité onirique nocturne ; conditionné passivement à la nature, acceptation. Fonctionne selon ses Instincts même si Intellectuel standard. Soumis malgré lui (ou par conformisme) aux alternances plus/moins.


Jour
Énergie personnalisante, force les abstractions à prendre forme, à se concrétiser. Actif.

Le sujet/soleil est ici centre d'un système séparé.

Ce moindre tout jouit d'un ordre interne harmonique tant qu'il n'est pas troublé par une impulsion d'identification à un plus grand tout. Il interprète cette interaction comme manque et souffrance. 

« Travail » diurne. L'individu ne « signifie » que dans un rapport à d'autres/collectif. Résistance active au rythme naturel des alternances donc soumis malgré lui au conditionnement de la nature. Fonctionne par Intuition. 


Comprendre qu'il y a toujours ces 2 forces en toute situation, 2 possibilités d'un même fait.  Ce n'est pas Nuit ou Jour mais plus ou moins l'une et l'autre... Rien n'est que d'une polarité ; ce qui change, ce sont les proportions de la combinaison. Ainsi Collectif/Autres et Personnalité/Je sont deux polarités de l'expérience. Cette interpénétration constante plus/moindre est la Vie. Si déclin d'un pôle, augmentation de l'autre. Quand l'un domine, l'autre n'est pas tant inexistant que latent, intériorisé, « négatif » (mystère du % ...). 
D'après Dani, plus la valeur Jour/Personnalité tendra vers « l'éthique » – dualisme bien/mal – plus elle sera égoïque... Cela finit par générer une autre partie de la Personnalité qui est « malfaisante » en dehors du champ de l'objectivité, dans l'inconscient, dans l'irrationnel...  
Chercher à exprimer son expérience organique – sentiment et sensation – sur un plan plus apte à exprimer la Conscience – Langage – c'est déjà mêler ces 2 directions d'énergies... Plus le Langage tendra vers le rationnel/logique, plus il tendra vers l'Ego (fonction dominante). 
L'homme est le champ ou passent ces 2 courants par alternances de victoire/défaite. 

base 3 des typologies


Le Sage (Tertium) est celui qui sait observer le Conscient et l'Inconscient qui s'interpénètrent. Il découvre le sens qui naît des pulsions qui naissent des excès de ce jeu rythmique, pulsions produites par nos motivations inconscientes aux énergies étrangères à la morale/raison... Il comprend le puzzle éparpillé du chaos où chaque pièce peut s'ajuster aux autres selon un Tout qui leur donne un sens global. Il se sent intégral et non-divisé. Il n'est pas un être conditionné par les 2 forces de la nature mais par l'Esprit. Équilibre silencieux. La nature transcendée, l'Esprit peut se dévoiler.   

Interprétation : Si Dani-Dan développe plus avant le jeu de ces forces sur les moments de cycles, le parallèle avec notre base 3 classique Extraverti/Introverti est déjà évident. 
- Pour Dani, malgré les polarités qui doivent s'équilibrer, il ne semble pas y avoir de collectif mauvais/ égoïque. Le « problème » vient toujours de l'Individu/Jour/Conscience/Raison pure... Certes il avoue que la « moindre intégration » n'est pas absolue, et peut agir à l'intérieur d'un plus grand tout en interaction intéressante, mais, tôt ou tard, même une purification lumineuse consciente génère de fait, en sens opposé, une manifestation de ténèbres aussi pure... 
- Le Sage n'est pas celui qui évalue le jugement bien/mal mais analyse si une réaction se fait en conscience ou par instinct inconscient et je ne développerai pas le volet social de cette pensée... Lorsque Dani-Dan écrit sa théorie, il n'est pas encore dans l'ère du Verseau (humour...). On comprend surtout ici que le balancement – ou le déséquilibre – entre Extraversion-Nuit et Introversion-Jour peut générer des réactions. Ce que l'un fait inconsciemment quand le sujet focalise son attention sur l'autre dans le cadre d'un jeu de Langage... La PNL invite ainsi à préciser des formes, l'hypnotiseur place entre 2 réalités subjectives puis constate les premiers signes  d'un changement... 
- Mais, ce qui nous intéresse, dans cette base 3 typologique, c'est comment identifier le Tertium ? Est-il un Sage – praticien PNL ou hypnotiseur... –  non-décelable dans le civil ? Identifier l'Initié n'est pas mon propos ; en dehors de sa routine Get it done, le praticien est un humain comme un autre, avec ses phases « nuit » et « jour »... Sa routine est praticable par celui qui la connaît, peu importe son tempérament, orientation ou typologie... Non, façon Erving Goffman, ce qui nous intéresse, c'est l'identification du Tertium en tant que tel.

tria prima ilustration

- Nous savons déjà que celui-ci est ambivalent, « clignote » volontiers, perçu comme un Sage par les uns, comme un Pervers par les autres... Si l'Extraverti et l'Introverti sont donc des êtres conditionnés par la nature – chacun à leur façon – quid du Tertium ? Serait-il conditionné par l'Esprit ? Comme dirait Dani, la plupart du temps « rien n'arrive » mais nous dirons quand même qu'il est aussi un être sujet à la réaction, de 2 façons possibles :
- Par Instinct, par expression directe inconsciente ; un son sort... un geste trahit... Crise irrationnelle ou conflit inattendu... Excès de nuit... Sens de l'expérience par Instinct interne, événement passé.
-  Perturbation malgré son organisation selon des événements réguliers et prévisibles, excès de jour, surconscience. Sens de l'expérience par Intuition, anticipation du futur.  
- Attention, faire cadrer les moments d'un cycle, équilibres variés des forces, avec les typologies peut être sujet à des analyses paradoxales.
- Le plus « nuit »/9 est certes rêveur mais paradoxalement lucide... rejeté par les collectifs. 
- Le plus « jour »/10 est le plus irrationnel, « négatif », contagion collective... 
- 3, moment d'équilibre, voit surgir l'Instinct mais intériorise le plus souvent la réaction. Libre-arbitre médusé... 
- 6, moment d'équilibre, reçoit l'éclair d'une Intuition mais la projette en « danger » à objectiver ou personne idéale/Animus à capter.  
Nous développerons peut-être une autre fois l'aspect rationnel/irrationnel de Jung pour tenter de mieux préciser cette étude. 
 
 
  



jeudi 19 octobre 2023

Base 3 - Identifier l'orientation psychologique

Identifier l'orientation psychologique

 Premier « tuto » pour commencer à pratiquer l'observation participante en psychologie de la personnalité ; identifier la préférence d'orientation d'un sujet. Si ce premier module paraît à priori caricatural, il permet néanmoins de bien comprendre le sens des orientations ; sortes de filigranes par dessus les tempéraments. C'est bien ce double phénomène qui permet d'atteindre une typologie finale. Chaque orientation – déjà donnée avec l'Extraverti/Intraverti et l'Égalisateur – sera mieux précisée en temps voulu.

La roue des fonctions

Considérons ici la croix des éléments fixe où le « ciel » (en bas) représente les 3 orientations – plus abstraites que les tempéraments – dont un sujet dispose. La source du truc est tirée des excellentes pratiques de ce que je nomme globalement le « Coach américain » (le plus célèbre reste Milton Erickson...) agrémentée de notions tirées d'ouvrages universitaires en psychologie de la personnalité. 

- Feu/Égalisateur : Ckeck list du Get it done... Liste des choses à faire... Laver la voiture, aller à la banque, à la laverie... Sujet en Action avec une Stratégie, droit au but, propre à son tempérament. Peut « imiter » un Blâmeur/Conquérant mais n'est pas Égalisateur qui veut... Contrôle, Fixation voire Focalisation, Réaction si entrave au bon déroulement de ce processus... Propre aux typologies 7, 1, 12, 4. 

- Eau/Approbation sociale : Adaptation et conformisme quant au regard des autres/famille/amis/ autorité/société... Extraverti paradoxal. Doute permanent voire Évitement du Danger. Que pensent mes amis ? Dois-je m'habiller ainsi ? Dois-je être/faire... ? Sensible à tous les messages conflictuels/double-contrainte que les médias/citations envoient... Propre aux typologies 2, 8, 5, 11.

- Air/Automatismes : le souci de distinction par Introversion est piloté par des croyances du type j'aime/j'aime pas... Choix fait à partir de généralisations devenues croyances. Acceptation/plein accord ou Rejet. Habitude à être attiré/repoussé par ces critères et classifications subjectifs. Temps d'évaluation par flânerie ou expression directe. Propre aux typologies 10, 3, 9, 6.

Les items quant au langage/verbalisation – en sus de la préférence sensorielle propre au tempérament – et gestes corporels typiques seront aussi à préciser. Le Coach américain aime classer ces orientations en « niveaux » jusqu'au jardin subconscient et profond (Terre) où le sujet, ouvert aux suggestions, peut imaginer sereinement ses fantasmes. On peut considérer les orientations comme une échelle de suggestibilité pour qui connaît les éléments de langage appropriés. Ces orientations ne sont pas tant observables dans une interaction directe avec le sujet que par une observation neutre dans le champ social ; juste se poser la question Qu'est-ce que le sujet est en train de faire ?  


mercredi 26 avril 2023

Base 3 – Extraversion & Introversion

Base 2 – Extraversion et introversion de Jung

 Base primordiale pour notre travail en typologie et tempéraments, les deux orientations Extraversion et Introversion sont connues mais peut-être pas toujours bien comprises... Je donnerai ici d'abord des sources et définitions avant de proposer une interprétation avec un 3e élément implicite. 

Typpes psychologiques

 Source : définitions types selon la plupart des sites MBTI...
- Extraverti : sociable, expansif, stimulé par ce qui se passe dans le monde extérieur, besoin d'interaction avec les autres, dynamique, plutôt orienté vers l'action... 
- Introverti : réservé, tranquille, aime comprendre le monde avant de l'aborder, préfère écouter, aime être seul, plutôt orienté vers la réflexion, pense avant d'agir... 

Source : d'après Jung lui-même...
Les deux types généraux se distinguent par leur attitude vis-à-vis de l'objet (autre).
- Extraverti : attitude « positive », s'oriente d'après l'objet auquel il se rapporte. Tendance à augmenter la valeur de l'objet. Souvent ouvert, enjoué et aimable, d'un abord facile, en « accord »...  
- Introverti : attitude abstractive, veut enlever la libido à l'objet dont il semble vouloir se prémunir contre sa puissance. Nature fermée, difficilement pénétrable, souvent ombrageuse...

Jung développe bien entendu plus avant les particularités de ces deux attitudes qui ne concernent pas tant des gens isolés que des types généraux (pour ne pas dire des influences collectives...). Cette opposition fondamentale est toujours visible dans toutes les couches de la population selon une « cause inconsciente instinctive » qui aurait des antécédents biologiques... Ce que l'un – l'Extraverti – réalise par de multiples relations, se dépense/répand dans tout, l'autre le fait par un monopole (spécialisation), économie d'énergie... Un « renversement » du type trouble son équilibre psychologique et peut provoquer un profond épuisement (et Jung de développer les deux orientations selon les aspects conscient et inconscient). Autres de ses précisions à apporter :

- Extraverti : se soumet aux circonstances, pensant que c'est le mieux, s'oriente d'après ces faits extérieurs. Pense, sent, agit (3), en accord immédiat avec les exigences des conditions objectives. L'objet joue ici un rôle plus important que son opinion objective personnelle ; son « être intime » cède devant les nécessités extérieures. Si elles changent, sa conduite morale change aussi sans que « l'habitus d'ensemble » ne se modifie... Ainsi un Extraverti peut être inséré dans un « style » mais se trouver, en même temps, dans une situation anormale quant aux lois générales de la vie... Savoir distinguer ici l'insertion de l'adaptation ; l'insertion marque les bornes du type Extraverti qui doit sa « normalité » du fait qu'il exécute ce dont son entourage a momentanément besoin... Il fait ce qu'on attend de lui... 
Extraversion : acte de transfert de l'intérêt du sujet à l'objet. Elle peut être passive, si l'objet l'obtient par force en attirant l'intérêt du sujet qui sera conditionné par l'objet...
 
- Introverti : reste persuadé que l'on peut tenter autre chose (que la norme), se réserve une opinion qui se glisse entre lui et la donnée objective. Cette opinion empêche l'action de devenir donnée objective. L'Introverti voit certes les conditions extérieures mais donne la prépondérance aux déterminantes subjectives. L'excitation sensorielle d'un objet est d'abord reçue par une ligne de conduite de perception. Il s'appuie sur une constellation subjective que l'objet extérieur fait naître en lui, forme d'une réserve du Moi. L'Extraverti pourra juger cette attitude égoïste, égocentrique... mais, de fait, le monde est aussi bien « tel qu'il m'apparaît ». Ne pas refouler le subjectif...
Introversion : rapport « négatif » du sujet à l'objet ; l'intérêt se retire de celui-ci pour revenir vers le sujet. Le sujet n'accorde à l'objet qu'une importance secondaire. L'introversion est dite passive quand le sujet est incapable de ramener à l'objet la libido qui s'en retire... 

Jung précise enfin, à propos du « problème des types » , que certaines généralités sont nécessaires si l'on veut classifier et clarifier les matériaux psychologiques. La distinction relativement simple extravertie/ introvertie aboutit à la confrontation de deux individus. S'ils appartiennent au même type, ils pourront collaborer en harmonie ; s'ils sont différents, ils se heurteront assez rapidement. 
L'Extraverti adopte toujours le point de vue de la majorité, l'Introverti le rejette par principe. Cette opposition explique que ce qui est valorisé par l'un est dévalorisé par l'autre. Freud considère l'Introverti comme maladivement occupé par lui-même mais l'introspection est une haute valeur pour la connaissance de soi... Au-delà de ces deux évidences de comportement, Jung a décliné aussi 4 fonctions fondamentales par lesquelles la conscience s'oriente par rapport à l'expérience. Car si les événements extérieurs provoquent la prédominance de l'extraversion ou de l'introversion, ils favorisent aussi la prédominance d'une de ces 4 fonctions. Si, dans un premier temps, Jung avait confondu la fonction Pensée avec l'Introverti, et la fonction Sentiment avec l'Extraverti, cette conception s'est avérée insoutenable dans la catégorisation de ses 8 types psychologiques... 

Le buzz, les copines !

Interprétation : On l'aura compris, les premières définitions style MBTI ne peuvent satisfaire la connaissance complète du concept Intro/Extra... Jung annonce même que chaque individu, pour son équilibre, est amené à « compenser » son orientation par un peu de l'autre... Des précisions s'imposent pour sortir de la distinction simpliste Extra/sympa et Intro/timide donc égoïste... Ce sont pourtant encore celles communément admises – même en Psychologie de la Personnalité contemporaine – avec focalisation sur l'Extraversion comme modèle social d'excellence, notamment en Entreprise... 

La question semble ici porter sur le vocabulaire ; un mot ne désigne pas tant une chose qu'une certaine « idée sociale »... Les termes Extraverti et Introverti seraient-ils les mieux choisis pour expliquer ces concepts ? Complément d'enquête : 
- L'Extraverti, enthousiaste, va vers l'autre mais est donc conformiste... Jung le dit, cette « insertion » peut aller jusqu'à l'anormal quant aux lois générales de la vie... Pour ceux qui n'ont pas toujours pas compris, cela signifie que l'Extraverti serait l'archétype « monsieur tout le monde » qui tourne le variateur électrique de l'expérience de Milgram parce qu'une autorité lui demande...
À l'inverse l'Introverti ne serait pas tant celui qui a pris du recul pour éviter la dérive collective que l'individu – opportuniste – qui saura, seul, profiter de certaines occasions pour son intérêt personnel. 
- Les termes Accord et Désaccord – parfois repris par la PNL – seraient-ils plus judicieux ? Le Désaccord, « contre » par principe, irait comme un gant à l'Introverti ; c'est mal le connaître car « faire valoir sa différence » n'empêche pas son implication à l'expérience, les Hypnotiseurs savent ainsi le déceler à coup sûr... Les termes Accord/Désaccord – plus aptes à désigner le Suppliant et le Blâmeur – ne rendent pas compte non plus de « l'orientation » judicieuse entre sujet et objet...
- Pourrait-on aussi définir les deux types primordiaux par Objectif/Extra et Subjectif/Intro ? L'orientation est ici conservée ; le type objectif se baserait sur des faits concrets extérieurs et le subjectif sur des opinions plus personnelles, voire des croyances, en filigrane de ses observations... Mais on a là une inversion des processus riche de sens ; le Rationnel objectif serait un Extraverti et le Sentiment subjectif, un Introverti !

La meilleure image que j'ai trouvée pour clarifier ce dernier paradoxe est celle des deux clowns blanc et rouge (d'autres traditions vous parleront peut-être de colonnes, de rigueur et de miséricorde...). Juste adopter ici une base fixe tirée de la croix des éléments : Rationnel/pensée/clown blanc à gauche et Distracteur/sentiment/clown rouge à droite... Le spectacle des deux clowns plaît parce que le spectateur s'identifie, inconsciemment, à deux facettes de sa personnalité. Le problème n'est pas de savoir s'il est l'un ou l'autre puisqu'il est les deux, certes plus ou moins... Au final, il ne s'agira pas tant d'opposer deux individus que de « scinder » une seule personnalité entre ses contradictions ou besoins... Rappelons que, pour son équilibre, un individu doit savoir « compenser » grâce à cette balance émotionnelle... Principe des deux activités/comportements différents selon les moments d'un cycle : travaille le jour, s'amuse la nuit... Réside en ville, passe ses vacances à la mer... On aurait bien là une explication pertinente du truc, facilement applicable en items d'observations pour la démarche empirique de terrain.

Reste cependant le mystère de la Base 3, quid du Tertium non datur ? Du grand Jung ! et pour cause, le Pape reste invisible... Il est celui qui prend la place de l'ego/fonction dominante du sujet pour « travailler » avec ces deux fonctions auxiliaires Extra/Intro plus en retrait... Celle du « Jour », où l'individu est dans l'obligation sociale collective... Celle de la « Nuit », où il sera autorisé à plus se préoccuper de lui-même... (Attention, ces significations peuvent s'inverser selon les Traditions. La Nuit peut être l'absence de forme/individualité au profit du collectif/nominalisation – la Nuit, tous les chats sont gris – et le Jour l'Éveil qui « fabrique » des formes transportables dans un char/brouette...).
On ne pourrait vraiment atteindre la partie introvertie qu'avec « l'accord » de l'extravertie...
Ce principe connu, ne surtout pas chercher à définir – comme Jung – des typologies de la tradition selon ces deux seuls critères car, à l'instar de l'ennéagramme ou même du scientifique Pavlov, il y en a bien 3... Face à nous, un individu sera « plutôt » en désaccord/ego, puis en accord de plus en plus croissant jusqu'au Suppliant... Nous reviendrons sur ces idées de « niveaux ».       


vendredi 7 avril 2023

Base 3 – l'Ennéagramme

Base 9 de l'enneagramme

Cette Base principale – l'Ennéagramme de Georges Gurdjieff – est un des fondements de ce blog en ce qui concerne les typologies finales. L'idée, ici, est de partir des 9 types pour trouver des analogies avec les descriptifs d'autres traditions. Nous n'évoquerons pas les polémiques de dérive ou d'utilisation managériale du système... Les plus perspicaces annoncent qu'on ne gagne rien avec l'ennéagramme et que n'importe quelle structure pourrait jouer le même rôle... Ce blog tente d'ailleurs d'expliquer les incohérences ou dynamiques de « Bases fixes » par rapport à des typologies fluctuantes. La valeur d'interprétation de l'ennéagramme est faible tant qu'on ne réussit pas à l'associer à d'autres références pour l'enrichir en symboles. Il reste cependant une base idéale pour commencer à travailler par analogies. Il faut bien sûr comparer, adapter, tester, afin que chacun construise une carte qui lui corresponde jusqu'à sa prochaine adaptation... Inutile non plus de chercher une ridicule référence sumérienne ou tibétaine au truc... Dans la lignée anthroposophique, l'exotisme fait vendre. Toutefois, rappelons que les bonnes références orientales – chez des auteurs comme Tucci ou Evola – ont le mérite de susciter des comparaisons inédites avec ce que les écrits de la tradition occidentale taisent. On raconte que, dans ce jeu cognitif, les senteurs venues d'ailleurs favorisent parfois les intuitions... La célèbre figure géométrique est juste donnée comme illustration mais ne sera pas utilisée. Pour ma part, j'ai fait cadrer les 9 types sur une célèbre Base 10 plus apte à nous présenter les « niveaux »/centres où l'on peut associer 3 types. Après quelques principes sources de l'ennéagramme, je donnerai une interprétation du truc. 

Base 9 de typologie

Principes de l'Ennéagramme :
Il ne décrit pas tant les comportements que les motivations sous-jacentes qui  les provoquent.
- Chaque type est d'abord piloté par une compulsion d'évitement inconsciente qui génère un mécanisme de défense typique. Cette compulsion est généralement suivie d'une motivation/recherche opposite voire d'une qualité/valeur/vertu que le type aimerait associer à son estime de soi (cet ensemble forme bien une Base 3). Enfin chaque type possède une fixation de l'ego qui peut faire naître une passion/vice qu'il doit savoir surmonter s'il veut évoluer vers sa vertu/valeur. 
- Les types se divisent selon 3 formes d'intelligence/centres :
     - Instinct, propice à l'action : 8, 9, 1. Sensoriel, moment présent, gestion de la colère.
     - Émotion, propice au sentiment : 2, 3, 4. Ressenti, expérience du passé, honte.
     - Mental, propice à la réflexion : 5, 6, 7. Rationnel, anticipation du futur, planification, vision, peur.
- Pour chaque centre, les 3 types ont des orientations différentes :
     - 8, 2, 5 extériorisent, expriment.
     - 1, 4, 7 intériorisent, répriment.
     - 9, 3, 6 voudraient faire les deux sans y arriver, refoulent. 
Voici un tableau récapitulatif (parmi la pléthore de références) pour chaque type :

Type     Évite       Recherche Fixation Passion/Vice Vertu
1 colère qualité perfection critique compliment
2 avoir besoin     engagement flatterie manipulation    aide/don
3 échec réussite gloire mensonge vérité
4 banalité différence nostalgie gourmandise modération
5 vacuité connaissance     recul avarice renseignement
6 déviance droiture/zèle suspicion abandon soutien/confort
7 souffrance joie de vivre planification    plaisir/excès renoncement
8 faiblesse force vengeance violence soin
9 conflit tranquillité rêverie paresse éveil/action

- Chaque type possède bien les 3 centres mais, lors des situations critiques, un seul est aux commandes ; un autre sert de « support intermédiaire », le troisième est refoulé/inadapté. Connaître l'ennéagramme permettrait donc d'identifier les types d'individus selon leurs fonctionnements « automatiques » mais aussi d'agir sur soi. Savoir utiliser les centres et leurs orientations selon les situations.
- La « disparition » d'un centre et/ou d'une orientation procure un « grand vide » que le type s'empressera d'essayer de combler (nous verrons aussi la Base 3 Santé-Argent-Relation)... Parfois, les versions diffèrent : le centre instinctif serait associé au passé et l'émotionnel au présent... Des auteurs proposent aussi des analogies entre les centres et le neuro-mythe des 3 cerveaux... La plupart des « besoins » sont liés au manque de reconnaissance, d'estime de soi, à la peur des situations négatives, aux 3 émotions peur, honte, colère...
- Plus intéressant, les orientations peuvent être associées au « focus d'Attention », ce qui n'est pas sans rappeler l'énergie introvertie/extravertie de Jung.

Interprétation :
- L'originalité de l'ennéagramme reste bien la Base 3, la cohérence 3 centres x 3 orientations... Peut-on oser une symbolique numérique – façon Aik-Bekar – pour enrichir symboliquement les 9 types ?
- On comprend que les 3 types 9, 3, 6 sont « inadaptés » parce qu'ils agissent sous l'influence d'un moment de stress. Les autres types aussi d'ailleurs mais leurs comportements sont peut-être moins réactifs. Plutôt que de tenter de définir 3 centres pour chaque type, d'autant qu'on manque de références, bien analyser la triple orientation et trouver celle caractéristique d'un type. 
- La connaissance d'autres « traditions de niveaux » nous aide-t-elle à mieux définir les centres ? Le « mental » ne serait pas tant l'aspect logique et rationnel habituel que la volonté de planification, stratégie d'éveil, « liste des choses à faire » comme dirait le coach américain... L'émotion serait en 2e niveau avant l'instinct/réaction, plus profond. 
- Comment mieux interpréter les orientations ? L'un exprime, le 2e réprime, le 3e refoule... Plutôt que « d'imaginer » des comportements physiques, ces 3 réalités peuvent elles déjà s'énoncer par le seul biais du langage ? Exemple pour le centre mental 5,7,6 → Compulsion « éviter la peur » : 5 exprime j'ai peur. 7 réprime en disant je suis confiant. 6 refoule, je n'ai pas peur... Et pour la « planification » propre au centre entier : 5 dit j'ai tout planifié. 7 surenchérit, j'arrive. 6 refoule, je n'ai rien préparé... 
Ces orientations auraient-elles un lien avec la suite/rythme 3 mutation/fixation/cardinal-impulsion de la Base 12 zodiacale ? Mutation exprime, fixation réprime donc fait l'inverse, Impulsion/refoule, nie, ne pas... (ces hypothèses d'orientations sont encore à préciser et vérifier). Ainsi, par « niveaux logiques » et avec une simple question d'orientation, on pourrait commencer à atteindre une typologie... 
- La grande absente de l'ennéagramme est la Base 4 mais faire cadrer les 8 types de Jung avec 8 types de l'Ennéagramme me semble chose possible ; premières richesses analogiques. Par exemple, le N°9 serait l'Intuition introvertie... La difficulté est d'essayer d'établir des liens entre les 3 centres de chaque type et les 4 fonctions de Jung. Nous verrons qu'il faut travailler avec 2 structures différentes qui se chevauchent, l'une mobile et l'autre fixe, selon le principe de la croix/roue des éléments  et son ternaire fixe...  
- Finalement, c'est comme si l'ennéagramme ignorait volontairement la Base 4, celle du Tempérament,
pour ne conserver non pas 3 orientations mais plutôt 3 niveaux d'interaction différents ; ce qui complique encore la chose... L'ennéagramme ne dit pas tout... Mais, en regardant encore l'organisation du tableau ci-dessus, on cerne quand même quelques principes. Triade évite-fixation-recherche : la fixation comme un « char » dont l'évitement et la recherche seraient les cheveaux non-cadencés. Reste le vice et la vertu comme 2 « pilotes», feux follets contraires...  

           

mercredi 29 mars 2023

Base 3 : le Triangle de Karpman

Triangle de Karpman

Base 3 importante, le triangle de Karpman reste une forme implicite des interactions sociales, même à deux. Sa connaissance est fondamentale en principe d'interaction – façon Erving Goffman – selon les habitudes langagières des gens quant à leur place à une situation... Base d'éveil capitale pour commencer en pratique, pour observer des « situations holistiques » riches de sens. Même en sociologie, susciter chez l'autre une interprétation, quant à une situation, reste un prétexte pour qu'il nous parle implicitement de lui-même, à son insu... Attention, le Triangle de Karpman ne correspond pas aux 3 Orientations d'un individu ; explication ci-après. 

Digne de la sociolgie D'Erving Goffman

Source : Wikipedia... Le concept de ce « triangle dramatique » fut d'abord publié en 1968 dans le cadre d'une analyse des contes de fées... Cette relation typique entre 3 Personnages – Victime, Persécuteur, Sauveur – serait un schéma social « autonome » (nous verrons qu'il était déjà connu...). Dans une Interaction à 2, celui qui joue plus ou moins consciemment, un des 3 rôles, tend à faire interpréter à l'autre un des rôles restant... Cette communication est dite « perturbée » puisque les protagonistes n'expriment plus leurs idées ni leurs émotions. Cette connaissance permet de comprendre le mécanisme générant les conflits.   

- Victime : rôle pour attirer l'attention à soi... Espoir d'attirer un Sauveur mais peut faire venir un Persécuteur... Pauvre de moi, sentiment d'oppression, absence de solution et de plaisir... Pensée négative, plainte, « souffre »... 

- Persécuteur : Colère, autorité, rigide, blâme, oppresse et insiste sur la « faute » de la Victime. Le Persécuteur peut être « implicite » ; facteur négatif qui contraint à l'état de Victime. Type virus, addiction, maladie, usure du temps/matériel, fatalité... (nous verrons aussi une célèbre Base 3 Santé/Argent/Relation... ). 

- Sauveur : Rôle gratifiant et narcissique qui va jusqu'à « attendre » un Persécuteur pour mieux profiter de son rôle... Peut, à l'inverse, se sentir coupable de non-intervention. Laissez-moi vous aider... Ce sauvetage est négatif car il autorise la Victime à échouer, à rester dépendante... Cette préoccupation pour aider autrui peut être une façon de fuir ses propres problèmes... 

Les exemples de corrélations du triangle de Karpman sont nombreuses, peuvent concerner des individus ou des groupes/minorités... Au départ, cette situation est souvent le fait d'une Victime ( qui se plaint d'un Persécuteur ) cherchant un Sauveur... Chacun répond alors selon des besoins égoïstes non-exprimés plus ou moins inconscients. Chacun a une préférence/identification naturelle pour un rôle mais, une fois dans le triangle, tous sont amenés à y jouer tous les rôles... Ce jeu et ses « gains sociaux »  serait tellement ancré dans nos habitudes que nous y entrons volontiers malgré les sentiments parasites qu'il procure... 
Ces rôles seraient aussi dus à des parties de notre Moi plus ou moins motivées par diverses dynamiques de sabotage... De fait le triangle apparaît lorsqu'une partie focalise l'attention, prédomine, prend le pouvoir et stimule/fait résonner d'autres parties d'autres individus... 
Il existerait une 4e partie, empathique et sereine (Soi ?), médiatrice intérieure, pour trouver l'harmonie... Des auteurs préconisent parfois l'ajout de ce 4e Personnage « juge » pour réussir à sortir du triangle mais ce « carré maléfique » nécessite plus de pédagogie et ne semble pas empêcher non plus la permutation des rôles... 

Interprétation :
- Le Triangle de Karpman n'est donc pas la triade de l'Orientation psychologique car manque l'Égalisateur/Tertium. La Victime est bien le Suppliant, facilement identifiable, absent de la triade de l'Orientation ou « ciel des éléments ». Mais alors, qu'est-ce donc que ce Triangle de Karpman ?
- Cette théorie tend à confronter holistiquement 2 parties pour en générer une 3e... Le plus souvent, évoquer un problème/persécution tend à stigmatiser un Persécuteur et fait chuter l'autre en Victime. Jeu subtil pour le Tertium justement, Sauveur implicite, qui aime faire révéler ce qui est caché... Encore faut-il savoir susciter cette dualité Victime/Persécuteur. De fait, c'est plus facile de contraindre l'autre au rôle de Victime si l'on est 2... Cela se vérifie socialement, depuis longtemps, par la Stratégie des 2 Flics ;  la Victime est « tannée » par un flic-persécuteur parfois temporisé par un flic-sauveur qui apporte réconfort et café... Selon la théorie de Dani-Dan, cette balance polarisée devrait naturellement faire naître chez la Victime une réaction ou, mieux, des aveux...
- Savoir que les théories de la Personnalité présentent souvent, désormais, le schéma Extraversion/ Introversion en Sauveur/Persécuteur... La Victime ne pouvant pas jouer ces 2 Orientations, elle est condamnée à rester Victime ou à « s'énerver » en Blâmeur qui crache du feu...  

 

- Si le Triangle de Karpman n'est pas la 2e ligne des Orientations, peut-il correspondre à la triade du sommet de la Tetraktys ? À priori non, puisque cette tierce sommitale des traditions ne pourrait se résumer à un vulgaire schéma d'interaction sociale... À moins que...  On peut être pris de vertige en tentant cette interprétation. Selon ma modélisation symbolique sur une célèbre Base 10, la Victime pourrait bien être le N°12... Victime tragique en relation avec le numéro 10 (ce dernier restant le vrai archétype de la Victime suppliante...). Ici 12 est Ouranos/Uranus que le Persécuteur, N°3/Chronos/ Saturne/Janus Bifrons, « émascule » ; explosion, ciel étoilé... Le (faux) Sauveur serait alors le N°2 ; Extraverti qui « joue » au Tertium ou plutôt qui joue 2 rôles à la fois (associé avec 11) ; Loup déguisé en Grand-Mère...
- De fait, Le N°12 n'a rien demandé et subit une évaluation à la « M le Maudit » ; taureau victime dans l'arène...  Le « Persécuteur désigné »/N°3 n'a rien demandé non plus et serait celui qui, dans un « entourage », reste distant, hautain, sans vraiment agir (ici l'émasculation dont on l'accuse = frustration/oubli...). N°3 mouton noir lui-aussi vite condamné par la vindicte populaire pour sa non-participation, pointé du doigt en archétype du Pervers narcissique alors que ce Zèbre n'y est pour rien... Toute cette manipulation sociale vient bien du N°2, faux Sauveur et véritable PN...
- Mais que représentent ces 3 parties pour un seul individu ? Typologie finale et mystère du « double-caractère » ; Ego et Ombre, Surmoi et Ça, Vertu et Vice... C'est pourtant simple, après la balance extraverti/introverti doit « surgir » le vice... À toi de le tempérer par sa vertu en une nouvelle balance qui est donc déjà d'un niveau supérieur ; le corps est dépouillé, le roi est nu... Le bisou. 

   





Base 4 – la croix des éléments