lundi 30 septembre 2024

N°4 : Sensation extra MBTI

N°4 : Sensation extra MBTI

Il nous faut désormais compléter nos 12 typologies par leurs suppléments MBTI. Pour la roue des fonctions jungienne de ce système, le type proposé correspond à la Fonction dominante/haut (notre Orientation Tertium). Rappelons qu'ici nos Tempéraments/ fonctions sont parfois différents ; c'est bien le Numéro qui, pour nous,  compte comme seule typologie finale... Les descriptions MBTI des huit « fonctions cognitives » sont conformes à celles de Jung ; elles débutent donc huit de nos 12 typologies. Les quatre restantes sont « choisies » parmi les seize du MBTI selon nos aperceptions. Ces choix ne sont pas arbitraires et je tenais à te préciser ici notre Méthode ; des mots, phrases, peuvent parfois symboliquement t'en dire plus... Une première hypothèse serait de penser que les typologies de systèmes bidons ne sont que des descriptifs barnum où chacun peut bien y mettre ce qu'il veut... Mais, « pour qui sait lire », des pépites peuvent néanmoins éclairer ton Intuition pour des aperceptions réussies... Peu importe de savoir si des textes de maîtres, même repris par des novices, masquent à demi-mot – véritable langue des oiseaux – ces concepts. Peu importe de savoir si, a contrario, des Archétypes se glissent d'eux-mêmes dans ces descriptifs... Disons, qu'avec le temps et la pratique, tu sauras toi aussi, peu à peu, quand et d'où un texte « parle »... Ce travail n'est pas figé ni définitif ; il s'attache simplement à « créer du sens ». Je t'invite aussi à consulter chaque lettre NTFS pour retrouver toutes les correspondances MBTI. Je suis contente de pouvoir commencer à te présenter ces faits en rapport avec notre N°4, un Distracteur/Sanguin/Sentiment Lettre F.  

Distracteur tertium

Type Sensation extraverti du MBTI :
Il aime voir, entendre, goûter, toucher et sentir, le monde autour de lui. Il agit sur des données concrètes, là et maintenant (rappelons que la Sensation concerne toutes les perceptions sensorielles mais que nous lui attribuons in fine, toujours, une composante kinesthésique). Il se fie au présent et laisse aller les choses, sent le contexte immédiat, détecte les changements et opportunités pour l'Action (bel aspect Tertium du « bon plan »). Il accumule des expériences et recherche rapidement les réactions visibles et données pertinentes ; il reconnaît « ce qui est » (ici et maintenant). Orienté vers le monde qui l'entoure, il est donc fermement rattaché au monde physique qu'il peut intimement connaître. Il est attentif aux nuances de couleurs et de sons, aux formes, goûts, textures, au nombre et au placement des objets... Il ressent toutes les choses de la Vie pleine de détails ; ce qu'il mange, où il mange, avec qui il mange, sur quelle chaise il s'assoit, quelle voiture il conduit et quels vêtements il porte. Tout est perçu consciemment. Quand il entre dans une pièce, il remarque combien de personnes sont présentes et quel est le style du mobilier.
Ce type aime avoir beaucoup de personnes autour de lui ; il offre son affection avec un grand sourire et une grande étreinte « hors norme ». Il est franc, souvent généreux avec son argent ( le 10 casanier sera plus fauché ) qu'il peut « gaspiller » au restaurant (c'est sa tournée...). Les aliments lui procurent une grande joie. Pas de problèmes d'argent ; il sait combler les besoins des rencontres sociales ( 6 le jalouse ?). Excellent raconteur (de blagues...), il se souvient des détails et les revit pour le compte de son public qu'il aime avoir avec lui. Plus il y a de monde pour l'entendre, mieux c'est. Chez lui, on trouve d'ailleurs toujours un minimum de 2 ou 3 personnes qui font juste un saut, prennent un café, un morceau de tarte, avec la sensation qu'ils peuvent rester... Le Sensation extra n'est pas forcément pressé ; disons qu'il vit surtout dans l'instant présent de « ce qui arrive ». L'instant de la chose est ce qu'il y a de plus important pour lui.
- Soutenu par son Sentiment (ESFP), il sera très ouvert ; on sait vite s'il est triste ou bouleversé. Il peut pleurer sur son sort, dans tes bras... Il se fie d'instinct aux gens et les aime mais, bafoué, se sent trahi. 
- Soutenu par la Pensée (ESTP), il excelle à se souvenir des faits et des chiffres ; bon concocteur de « recettes », dosages, réglages... que ce soit en cuisine, photo, artisanat, ambiance... Fermement accroché au tangible, le Sensation extra se fixe sur le travail physique à faire sans être distrait par d'autres possibilités de la situation.  
- Il excelle également à s'occuper des enfants, notamment très jeunes. Les bébés doivent en effet être nourris, changés, baignés, habillés, faire leur rot, et être chatouillés... Forme de Sensation totale que ce Type affectionne naturellement, sainement et spontanément, avec une bonne énergie (Interprétation ci-après)...
- Quand la Sensation extravertie est bien équilibrée, l'Intuition introvertie (opposite) peut s'accompagner ici d'un intérêt pour le parapsychologique. Si la Sensation est mal équilibrée, l'Intuition est alors peu développée ; elle peut être oppressive, multiplier les peurs et prémonitions désastreuses.

Type ESFP : L'Interprète... vaut pour Amuseur, Drôle, Boute-en-train, Comédien... 
Vit le moment présent et expérimente intensément son existence. Aime être avec d'autres et apprécie le Confort matériel. Laisse rarement les conventions établies interférer avec sa vie et avec ses plans. Il trouve toujours des manières créatives de satisfaire ses besoins et ceux des autres. Excellent « équipier » en sport, ou au travail, il est concentré sur l'achèvement de sa tâche avec un maximum de plaisir et un minimum de conflit (ce Tertium partage bien les deux tendances recherche/évite...). Actif, il prend plaisir aux nouvelles expériences, approche les choses « sur le tas », apprend davantage par l'action et l'expérimentation que par l'étude et la culture. Il développe ses connaissances en interagissant avec son environnement. Il n'apprécie pas la théorie ni les explications écrites. 
Pour l'enfant ESFP, les écoles traditionnelles peuvent constituer un cadre difficile mais il peut être efficace dans les sujets d'études qui l'intéressent, surtout si ceux-ci l'autorisent à interagir avec les autres. Observateur, pratique, réaliste, l'ESFP prend des décisions en vertu de ses propres standards et Valeurs (c'est bien pour nous un Distracteur/Sentiment...). Il sympathise naturellement avec les autres, attentif au monde qui l'entoure. Fin observateur du Comportement humain, il « sent » rapidement ce qui arrive aux autres et répond à leur besoin. Efficace pour mobiliser et régler des problèmes précis. Généreux, optimiste et persuasif, il est à son aise dans les relations interpersonnelles. En situation de conflit, il joue souvent le rôle de Médiateur. Peut négliger les effets à long terme ou les conséquences de ses actes. Bien que pratique dans sa façon de raisonner (pour nous, c'est bien un type Jugement), il déteste la routine et préfère se laisser porter par le « flux » des choses. Apprend plus par l'expérience concrète surtout si plus axé sur la Sensation que l'Intuition. Très joueur...    

Type ESTP : Le Promoteur... Entrepreneur innovant... Pragmatique... vaut pour Vendeur... 
Sensation extraverti qui, aussi, apprend sur le tas et vit dans le moment présent... Ouvert aux situations, il préfère résoudre directement les problèmes plutôt que de passer du temps à discuter. C'est le type le plus efficace pour Influencer. Ici « Promouvoir » consiste à manœuvrer l'Autre pour l'amener à la position que l'on désire... Sous son apparence concrète, utilitaire et active, il peut opérer de manière « lisse » parce que ceci est naturel à ses yeux... Il connaît tout ce qui est important pour lui, plein de ressources, animé par un tempérament sémillant... Il sait ce qu'il faut faire et où est l'Action (Lieu de l'Action selon Goffman...). Il aime s'impliquer, amener des personnes avec lui. Il sait Vendre ; lui-même et ses idées, ses produits... Drôle, charmant, sophistiqué, enthousiaste, convaincant, excellent Vendeur... Dramatique et débonnaire, il est aussi très doué pour amener les autres à se confier. Peut parfois, également, être considéré comme imprévisible voire fauteur de trouble...    

Interprétation :
- Les deux moutures ESF/TP ne prennent même pas la peine de détailler un semblant de différence Sentiment/Pensée de leurs profils MBTI... Tu l'as dans le premier descriptif du Sensation extra général. De fait, ces types sont très proches et bien conformes à notre N°4...
- Une chose à savoir – trop peu développée ici mais présente –, c'est que la « sphère du 4 » est celle d'une certaine idée de Confort ; un des premiers besoins de Maslow... Associer ces besoins aux sphères des Tertiums est capital dans notre travail. Le Coach américain – très friand du N°4 – te dirait même Confort first... Plus que le lieu de l'action dont il raffole, 4 dispose toujours d'au moins un lieu de confort et peut en identifier dans la plupart des situations... Son flux/flow (autre pépite quant à sa sphère) peut alors opérer, paraître naturel voire improvisé...   
- L'allusion à l'attrait naturel des Bébés est intéressante pour toutes les fois où cette évidence t'apparaîtra en situation jeune parent, ou de leur renfort. Je préfère voir cette situation comme une pure perle symbolique ; le « Beau Bébé », c'est notre N°1... c'est le Ça... l'individu dans sa splendeur, le besoin d'Appartenance et de Valeur sociale, le « Client idéal » pour notre Vendeur 4 (et l'on comprend mieux ici le génie de certains duos comiques...). Cette relation est intéressante car 4 n'en est que le Médiateur ; il « branche » 1 – ou 7 via un trampolino – directement sur le Producteur 12 ; la Mère productrice idéale... Il biberonne... Attention, la relation 2/10 n'est pas loin... Mais 4 n'est pas le Fournisseur 2, il n'a pas besoin de créer une dépendance... Souvent, même, 4 sera lui aussi victime de 2, de ses produits frelatés, notamment quand celui-ci remplace 12... Notre Médiateur fait alors office de Passeur, de rabatteur, entre les horribles collectifs du cadre institutionnel/bourgeois 9 et du club de 2 (tout cela est très bien décrit par Clouscard notamment)...   
- Le N°4 a toujours cette faconde ringarde et insupportable ; paradoxe, ce mauvais Comédien de Province ou Amateur (la distinction Comédien/Acteur est celle de 4/7...) est une typologie faussement sympathique... Mais, quoiqu'on dise, même en milieu populaire, il conserve une certaine finesse et Sentiment que 1 n'a pas. Mieux, à l'instar de 8, il peut avoir un véritable destin singulier. Quoiqu'il arrive, il reste/redevient « libre » ;  il pourra toujours, à un moment donné, « rebrancher » la donne sur le vrai Producteur 12 ou en trouver un autre, idéal... Bien comprendre ce côté « tombé du ciel » ou du camion... Mieux, dans le Triangle de Karpman – où 3 complexifie encore le truc –, notre N°4 est peut-être bien la clef du mystère de 11, la grande Éminence invisible... Sa « place » de Tertium – à priori vide – relève alors de la Connaissance... Grâce à lui, dans le clignotement de 2 et 3, la complémentarité des contraires 12 et 1 se produit... Et ceci est valable pour toutes les typologies. Pouvoir identifier un 4, c'est à coup sûr être capable de cartographier tout un système...
- On comprend mieux dès lors la timide allusion à son côté imprévisible voire fauteur de trouble... 4 peut soudain devenir le leader des « Gilets jaunes » (rapport avec 5 et 10) ou un véritable Garibaldi rouge, défenseur des petits Producteurs... 4 peut être le « vrai » Franc-maçon ; celui qui, in extremis, trouvera encore une solution... Il permettra un Passage, une évolution, une échappée belle, une envolée, surtout si c'est la curée du système de 2, la rafle de 8, la décadence de 1, ou l'Empire de 9... Nous verrons que d'autres systèmes développent mieux cet aspect de sa typologie.    
- La figure de « l'Inventeur », le Géo-trouvetout, est plus de l'ordre de 5. Parfois des systèmes prêtent ce fait à 4, opposite complémentaire de l'Intuitif 7... Mystère de la relation des sphères 4 et 5... En vérité, 4 n'invente rien ; bon Distracteur, il s'adapte et c'est déjà pas mal...
- Un dernier mot, enfin,  sur son aspect parapsychologique qui, négatif, peut devenir oppressif ou multiplier les peurs et prémonitions désastreuses... Cette véritable pépite symbolique confirme certaines analogies de notre système où, effectivement, 4 n'est pas qu'un Bateleur... Il peut être aussi le Dynamiteur final qui – façon puzzle – fait peuter la Band of brothers/sisters de 2, l'Empire cristallisé de 9, la Maison 12... Il assure ainsi – souvent fatalement hélas – une véritable « redistribution » voire une renaissance. 


vendredi 13 septembre 2024

Type Intuition de Jung/MBTI

Type Intuition de Jung/MBTI

Coucou, voici le dernier des quatre pour illustrer les fonctions jungiennes & MBTI par rapport à notre système. Équivalent de notre Tempérament colérique, Lettre N pour... ? Il semble bien que ce Type/fonction cultive naturellement un mystère jusque dans la lettre non explicité qui le représente. Nous avons déjà évoqué ces non-précisions pour l'Irrationnel dont il fait partie avec le type Sensation. Attention, dans la double croix des éléments, N/Colérique n'est pas forcément le plus apte à représenter l'Orientation Tertium. Nous parlons bien ici du seul Tempérament qui, à l'instar des autres fonctions, peut tourner dans la structure fixe de nos Orientations. 

Fonction intuition

Type intuition de Jung
De in pour dans et tueri pour voir. Fonction fondamentale de la psyché qui transmet la perception de « tout » ; objets externes et internes, ainsi que leurs rapports, par voie inconsciente. Bien que l'Intuition ne soit ni Sensation sensorielle, ni Sentiment, ni Déduction, elle peut se manifester sous ces trois formes. Elle nous présente subitement un contenu – forme définitive – sans que nous puissions comprendre et dire comment il s'est constitué ; appréhension instinctive. Fonction irrationnelle, comme la Sensation, dont les contenus sont des données qui ont toujours un caractère déduit ou plutôt produit. Pour nombre de Philosophes, c'est la forme suprême de la Connaissance. De même que la Sensation a la certitude de sa base physique, l'Intuition l'a de son Inconscient toujours disponible... Ces manifestations sont donc le plus souvent subjectives mais peuvent parfois être objectives, par Pensée et Sentiment dus à la perception d'un Objet dont l'intention est « subliminale » (Devine qui vient dîner ce soir ? ...). Selon la part qu'y prend la Sensation, l'Intuition est concrète (fameuse association visio-kinesthésique) ou abstraite. Concrète, elle transmet des perceptions sur la réalité des choses ; abstraite, elle donne la perception de « rapports idéels » qui – contrairement à l'Intuition concrète et à la Sensation abstraite – a besoin d'un élément directif, Volonté ou Intention ( grand rapport de l'Intuition à l'Intention ; passage au Tertium... Ce n'est donc pas le Sentiment que le Coach américain rend forcément volatil et ceci est la clef d'un grand mystère). L'Intuition, comme la Sensation (axe Perception/P), est un trait caractéristique de la psychologie du Primitif, ou de l'Enfant, contrebalançant l'intensité d'impressions sensorielles. Elle transmet la perception d'images mythologiques, forme première des idées... L'Intuition compense donc la Sensation et, avec celle-ci, reste le « sol natal » où Pensée et Sentiment se développent pour devenir des fonctions rationnelles. Elle est bien une fonction irrationnelle même si, après coup,  on peut ramener son apparition à des lois rationnelles. Le Type intuitif est celui dont la perception se fait « à travers » l'Inconscient. Si l'Intuition se marie avec des contenus de l'Inconscient collectif qui la conditionnent, le Type paraîtra pour le coup vraiment irrationnel (soit incompréhensible, soit révélation éclairante...).  
- L'Intuitif extraverti utilise sa perception « par dehors » en vue d'Actes à exécuter. Cette fonction se tourne ici vers les Objets extérieurs, de façon plutôt inconsciente et dont le Conscient saisit mal l'essence. Attitude d'attente caractéristique, contemplation, regard intérieur (Transe). Seul le résultat ultérieur (anticipation) permet d'établir un rapport avec l'Objet et sa « découverte intuitive ». Comme la Sensation – qui « forme » aussi l'Objet –, l'Intuition n'est pas seulement perception/contemplation. Elle est aussi processus actif et créatif qui « met » en l'Objet autant qu'il lui emprunte... En lui retirant sa représentation, le plus souvent de façon inconsciente, l'Intuition met aussi en l'Objet un « effet » inconscient... L'Intuition transmet surtout des Images que d'autres fonctions ne peuvent atteindre. Celles-ci sont refoulées – l'estimation de Valeur est alors prise par l'Intuition même –, surtout la Sensation qui est son principal obstacle. L'attitude Extravertie s'oriente selon l'Objet ; l'Intuition y est donc très proche de la Sensation. Parce que celle-ci attire le regard sur la superficie physique des Objets, elle empêche l'Intuition d'y pénétrer. Pour qu'elle puisse se réaliser, l'Intuition doit donc savoir aussi réprimer la Sensation. L'Intuitif n'hésite d'ailleurs pas à dire qu'il est guidé par quelque Sensation, ou « Impression sensorielle », mais, de fait, celle-ci n'est que point d'appui pour l'Intuition... Plus une Valeur est ainsi « augmentée », de façon inconsciente, plus elle va « apparaître » de façon consciente sous forme de Sensation pure (ceci est un grand secret)... Ici l'Intuition « satisfait » un pressentiment... Parfois, elle ne sera que l'adjuvant automatique d'autres fonctions. Prépondérante, elle considère toute situation comme un domaine fermé qu'elle doit ouvrir... Elle cherche donc, en toute situation, une idée de prison, chaîne, qu'il faut briser.  Un Objet devient alors d'autant plus important qu'il « offre » une possibilité de libération/désincarcération (Kinder surprise...) mais perd aussitôt sa valeur une fois celle-ci réalisée.
- L'Intuitif introverti utilise lui son Intuition « par dedans » pour la connaissance et la contemplation interne. L'Intuition est ici tournée vers les éléments de l'Inconscient. L'Objet intérieur se comporte vis à vis du Conscient comme s'il était extérieur mais sa réalité n'est que psychologique... Perception intuitive et images de choses surtout « non rencontrées » car chargées des contenus de l'Inconscient collectif. La Valeur est bien mise sur ce contenu subjectif alors que l'Intuition extravertie l'étouffe. Ici, l'Intuition perçoit au-delà de la simple innervation, provoquée par l'Inconscient, ressentie par la Sensation introvertie. Mieux, une Image arrête et fascine l'activité intuitive, la retient, pour qu'elle en constate avec « sympathie » toute sa transformation jusqu'à sa disparition...  Si la Sensation extravertie perçoit les Objets extérieurs, l'Intuition introvertie en capte le processus d'arrière-plan. Une Image inconsciente acquiert ainsi une dignité d'Objet mais le Sujet ignore les troubles corporels de l'innervation. Une Image « détachée » existe par elle-même sans relation avec la Personne (hallucination pure, différente de l'effet visio-kinesthésique de l'Intuition extra...). Mieux, l'Intuitif introverti peut ignorer que l'Image se rapporte à lui et ceci paraît inadmissible pour le rationnel. Si l'Intuitif extraverti montre une étonnante indifférence par rapport à l'Objet extérieur, l'Intuitif introverti est lui détaché de l'Objet intérieur. Il va ainsi d'Images en Images qui surgissent du sein de l'Inconscient, sans saisir leur éventuel rapport. Mieux, il peut perdre la Conscience de son existence corporelle, de son Action avec autrui (Transe). La réalité n'existe plus, il s'attache à des rêves stériles. Cette fonction, la plus étrangère au monde extérieur, est pourtant indispensable à toute « économie psychique » individuelle voire d'un peuple ; principe du Prophète d'Israël... Appréhension des Images – Archétypes – qui surgissent des fondements, de l'hérédité, de l'Esprit inconscient... Des données sont ici de haute Valeur pour la compréhension des phénomènes et prévision des événements réels, voire ultérieurs... 

Type Sensation de Jung MBTI

Type Intuition du MBTI :
L'Intuition du MBTI désigne l'évaluation globale des choses (alors que le Sensation focaliserait les détails). Notion difficile à appréhender dans une culture rationnelle. Perception qui nous parvient à travers les couches subliminales de notre être. Elle se manifeste surtout en présence de conditions nouvelles et inconnues, génère des Impressions physiques/Sensation, Émotions... Principe intellectuel façon la première impression est toujours la bonne (je t'invite à relire Bachelard pour démystifier cette croyance tenace...) ou plutôt d'une situation où tout s'éclaire avec une solution qui apparaît (belle définition de l'Idée). Perception acquise pour établir une connexion avec les couches profondes de l'Inconscient, surtout collectif, à travers Archétypes et Symboles. L'Intuition relie donc une situation à un Archétype, identifie ses traits essentiels, et en dégage la cohérence sous-jacente.   
L'Intuitif a tendance à « deviner » les situations, à suivre son Instinct et à faire des plans sur la comète. Pas le temps de lire le mode d'emploi... trop de projets en tête... s'intéresse plus aux Idées et grandes synthèses qu'aux détails et faits précis. Il aime tout ce qui est nouveau et original (uranien) alors que le Sensitif apprécie plutôt ce qui est pratique et éprouvé. L'Intuition est bien ce qui permet de percevoir les renseignements abstraits comme les concepts et leurs sens. Perception du « comment » qui rattache les choses et leur évolution ; 6e sens. Idée d'un événement externe qui  déclenche ce processus ; une information « ailleurs et demain » se présente alors à la Conscience. Réel intérêt pour les relations entre les choses et les possibilités. Imaginatif qui se fie à son Instinct, fier de sa force créatrice « ici et maintenant »... Volonté de changement, vision du sens global à long terme, compréhension des relations mais tête dans les nuages et mépris de l'intendance. Éprouve parfois des difficultés pour passer à l'action au profit d'un discours abstrait et fumeux type Professeur Nimbus... Savoir apprécier ses « inventions », ses idées originales et sa création qui résout les problèmes, savoir recueillir ses pressentiments. Ne pas l'inonder de faits ou de détails inutiles. Ne pas le questionner sur le Pourquoi-Comment il sait/fait...  Doit essayer d'être plus sensitif notamment par le massage, jardinage, cuisine, respiration... Doit être plus ouvert aux réalités pratiques et vivre moins dans le Futur...  
- Les Types P/Perceptions (Sensation et Intuition) sont irrationnels. Type P propice à l'Adaptation, spontané, dont les affaires sont plutôt en désordre, plusieurs choses en cours, aime les situations flexibles, disponible et concret... 
- L'Intuition extraverti a une conscience profonde de la signification d'un environnement. Il découvre de nouvelles possibilités dans le monde externe. Il se fie aux flashs de sa conscience qui peuvent être partagés avec les autres. Il interprète les situations et relations, relève les significations et les interconnexions, traduit « ce qui est » et « ce qui pourrait être », remarque les non-dits et donne un sens à ce qui émerge.
- L'Intuition introverti a conscience des lignes de force de son monde intérieur. Il découvre constamment de nouvelles possibilités dans son monde intérieur, se fie aux flashs de son Inconscient qui sont difficiles à expliquer aux autres. Il prévoit les implications et effets, même sans données externes, « réalise » ce qui sera. Capacité à concevoir de nouvelles façons de voir les choses, à entrevoir les transformations, à obtenir une Image de sens profond ou de Symbole.  

Interprétation : voici nos correspondances.
Le Type Intuition de Jung correspond à notre Tempérament colérique.
Le Type Jung/MBTI Intuition extraverti au N° 7
Le Type Jung/MBTI Intuition introverti au N° 9
Le Type Intuition extraverti  ENFP au N° 7
Le Type Intuition extraverti   ENTP au N° 5
Le Type Intuition introverti    INFJ au N° 3
Le Type Intuition introverti  INTJ au N° 9

- On comprend ici la « pauvreté » du MBTI par rapport au génie de Jung. Le Myers-Briggs a néanmoins l'intérêt de nous ramener vers une typologie « bête & con » aux items faciles à mettre en pratique... Le problème majeur de cet aspect Intuition est sa correspondance avec l'idée explosive que l'on se fait habituellement du Blâmeur/Colérique... De fait, Jung nous parle déjà consciemment du niveau supérieur du Tertium/Feu blanc. L'Intuition du Blâmeur/Feu noir est plus de l'ordre d'un Ça propice à une imagination, plus ou moins consciente, des profondeurs pour ne pas dire des bas-fonds (je te vends ici la mèche...). Un des meilleurs exemples de cette fonction est révélé par la situation sociale de la « syllabe surprise », notamment en classe de collège ; un élève ou un professeur prononce un peu trop la syllabe d'un mot, ou commet un mauvais lapsus, qui – illico presto – génère un rire incontrôlé chez un Type Intuition ; rire généralement communicatif pour ne pas dire contagieux (fameuse Multiplicatio...). Il n'y a guère que le Coach américain pour analyser de tels phénomènes, et les associer à ses pratiques, la chose semble cependant connue, notamment par certains symbolistes qui aiment parfois parler d'Images cool « mêlées » d'Images hot plus secrètes...
- Le lien entre Intuition et Blâmeur/Colérique étant donc posé, tu comprends que l'on retrouve dans nos correspondances les N° 7 et 3 ...  8 n'y est pas tant il est obnubilé par sa Pensée et son côté Orientation normative... La présence de 9 et 5 s'explique, entre autre, par l'ambiguïté Intuition/Sensation assez bien évoquée dans cet article. Reste à préciser certains paradoxes ; l'aspect rebelle de certains 9 alors que d'autres du même N° se figent dans le service institutionnel... ou l'aspect explosif de 5, par moments ... 
- Les typologies 9 et 5 peuvent nous ramener aussi au N°12 Sensation ; l'aspect uranien ici évoqué peut être utile pour mieux identifier ce Type mystérieux, utilisateur de gadgets malgré son isolement en pleine nature... 12 opposite de 1 – archétype du Ça – et nous avons déjà noté le possible effet Blâmeur de ce Lymphatique central... Il convient d'ailleurs, à mon avis, de rattacher plutôt l'aspect Professeur Nimbus – pour ne pas dire Tournesol – au duo 12/1 qu'au Tempérament colérique... Idem pour distinguer l'aspect jupitérien de 12 et 9... L'Empereur à la barbe fleurie, c'est 12 ; le sursaut des cimes voire l'outrage, c'est 9... Aujourd'hui, pouvoir déceler – derrière les savantes récupérations woke de N° 1 freudiens type P. Katerine ou son grand Presidium – de vraies figures du 9, intuitif et créateur, devient un sport de combat... Un des meilleurs exemples de cette distinction est pourtant donné dans le Casanova de Fellini, nous en reparlerons peut-être un jour.   
- Le sensoriel inhérent à notre Type Intuition est la Vision.      

      

jeudi 12 septembre 2024

Type Pensée de Jung/MBTI

Type Pensée de Jung/MBTI

Rappelons d'abord que dans l'étude des fonctions jungiennes, et en particulier du Type Pensée, notre Tempérament lymphatique, Lettre T pour Thinking, ne saurait prétendre à l'exhaustivité de ces principes... Pour le lecteur pointilleux que tu es, je t'invite à consulter notamment les travaux universitaires de François Recanati sur les distinctions philosophiques de la Pensée et la structure des contenus mentaux. L'idée, ici, est surtout d'en finir avec les théories Jung/MBTI pour préciser nos Types et continuer l'exploration de notre système. 

Fonction pensée

Type Pensée de Jung :
Pour le Psychanalyste, la Pensée est la matière, ou contenu, de la fonction intellectuelle analysée par elle-même... Cette fonction intellectuelle/Pensée est une des 4 fonctions psychologiques fondamentales.
Le Type Pensée établit ainsi, selon ses propres lois, une « connexion conceptuelle » entre les contenus représentatifs. Activité aperceptive (processus analogique) active ou passive.
- La forme active est une Action volontaire (Tertium) où le contenu est soumis à un acte voulu de jugement. Cette Pensée est dirigée par l'Intellect (nous reviendrons sur cette distinction entre l'Intellect dominant et la Pensée « commune » qui est un des secrets de l'Art). Jung aime à séparer la Pensée/ Contenu de l'acte même qu'il nomme le Penser... 
- La forme passive est plus de l'ordre d'une simple observation du « déroulé » de la Pensée sans sentiment de direction ou alors après coup... Si Jung souhaitait d'abord que la Pensée passive soit l'Imagination, il préféra ensuite associer l'Intuition à cette suite représentative ; concept de Pensée associative.
Pour Jung, la Pensée n'est pas qu'un simple phénomène de représentation. Le type Pensée n'est que là où ces représentations sont reliées par un concept ; acte de Jugement. Il distingue d'ailleurs la Pensée non-dirigée, ou Intuition intellectuelle, qui est une fonction irrationnelle... Idem pour la Pensée affective dépendante du Sentiment et non-conforme au principe logique (et nous ne rentrerons pas ici dans toutes les nuances de l'Imagination de Jung dont sa célèbre Imagination dite active...).
Avant de voir l'inévitable distinction des Pensées Extra/Intro par Jung, savoir que le Psychanalyste développe tout un principe de leur union nécessaire si ce n'est fatale... La Pensée intervient quand l'individu doit « réfléchir » (acte de Cognition). Même si le cours de cette Pensée part d'une donnée objective, il se trouve en relation constante avec le Sujet ; sans cette relation sine qua non, il ne saurait y avoir de suite d'idées. On ne peut empêcher l'intrusion de ce processus parallèle à moins de supprimer la Pensée elle-même... (l'observation consciente de ceci est une des bases de l'Éveil). 
La « logique de la Pensée » ne change pas, ce qui change c'est sa manifestation.  
- Le Type Pensée extraverti s'oriente d'après l'Objet. Il « s'alimente » aux données objectives transmises par la Perception des sens mais aussi par les sources subjectives de son inconscient. Le Jugement présuppose ici une mesure ; toute Idée du Dehors doit d'abord recevoir un « agrément subjectif ». Juste observer la suite d'une telle Pensée pour savoir si elle est pratique – pour ne pas dire commerçante – ou tend vers des principes collectifs... L'Intellect extraverti est féru « d'ambiances spirituelles » (voir Interprétation ci-après). Parfois la donnée objective peut mettre la Pensée sous son influence et la stériliser. Le processus Penser n'est alors que simple « réflexion », imitation qui énonce (« lecture »), incapable de dépasser la seule donnée objective. 
- Pour le Pensée introverti, qu'il s'agisse de données concrètes ou abstraites, c'est toujours la donnée subjective qui détermine l'orientation de la Pensée. L'expérience concrète mène à un contenu subjectif et les réalités extérieures ne sont ni les causes, ni les les buts, de cette Pensée même si l'Introverti cherche à le faire croire... Cette Pensée commence au sujet et se ramène à lui. La réalité n'a qu'une importance secondaire ; une image symbolique initiale plane obscurément devant son regard intérieur... L'Introverti ne reconstruit pas ici la réalité concrète par la Pensée mais tend à façonner une image obscure en idée lumineuse... Il « produit des idées ». Dangereuse tendance à faire entrer de force les faits dans le cadre de son image ; à développer le produit de son imagination. Ce maigre matériel sera la véracité de l'idée et tire sa force convaincante de son archétype (arrêtons-nous là...). Ce type passe vite à l'imaginaire et crée des théories. Sa Pensée peut aller jusqu'à se volatiliser en représentations du non-représentable. Cogito ergo cogito... Pensée pauvre en faits objectifs compensée par une abondance de faits inconscients.  

Type Pensée MBTI :
La Pensée vise ici à déterminer si l'Idée que l'on a est « juste ». Fonction intellectuelle, analytique, organisatrice. Fonction d'abord objective qui s'appuie sur la compréhension logique du monde, ses catégories, ainsi que les systèmes de Pensées partagées. Le Type Penseur ne doit pas être confondu avec un « degré élevé » d'Intelligence ou de Culture... Globalement, le Type Pensée se détache des Valeurs (sentimentales) et cherche à prendre des décisions basées sur des règles, par différenciation des critères/normes, et l'analyse logique des causes à effets... Il a tendance à garder la tête froide et à rechercher la vérité. Rigoureux, il sait prendre du recul par rapport aux situations mais peut-être considéré comme froid voire agressif, ignorant les Sentiments. Savoir lui demander conseil, apprécier ses analyses, et apprendre à le féliciter sans parler émotion. Ne pas lui donner de « fausses critiques constructives » (serait-il le plus mal à l'aise par rapport à notre société actuelle ?) mais on peut être en désaccord avec lui car le Pensée aime débattre. Doit mieux tenir compte des idées et ressentis des autres, être plus positif, pour être mieux entendu et apprécié... 
Le Pensée est un Type Jugement, rationnel avec le Sentiment, qui aime vivre dans un environnement structuré, ordonné et prévisible. Il est organisé et formel avec parfois un sens exagéré de sa mission. Respecter son besoin de trier et planifier (mais ceci n'est pas la stratégie d'efficacité du Tertium).
- Le Pensée extraverti a une bonne conscience des situations et toujours un « plan » à réaliser. Il cherche la logique et la cohérence du monde extérieur, se soucie des lois et des règles. Il systématise, structure, vérifie les conséquences, contrôle les normes, définit les paramètres, directives, limites... 
- Le Pensée introverti a plus conscience de son Intuition. Il se crée des mondes intérieurs dont il cherche la logique et la cohérence des idées. Son analyse sera alors vérifiée à l'aune de ce modèle. Il sait clarifier les incohérences et définitions pour plus de précision.   

Interprétation : voici nos correspondances.
Le Type Pensée de Jung correspond à notre Tempérament lymphatique.
Le Type Jung/MBTI Pensée extraverti au N°8
Le Type Jung/MBTI Pensée introverti au N°1
Le Type Pensée extraverti ESTJ  au N°8
Le Type Pensée extraverti ENTJ  au N°1
Le Type Pensée introverti ISTP   au N°8
Le Type Pensée introverti INTP  au N°5

- Le Type Pensée jungien/MBTI offre une assez bonne correspondance avec notre système des Douze. La palme va bien sûr au N°8 – pourtant un Colérique – champion de la rigueur et du maintien de l'Extraversion conformiste... 1 est à sa place, plus Tertium en fait qu'Introverti, mais il manque 2 d'autant que nous savons que celui-ci est absent (volontairement ?) du système jungien. Le MBTI le situe, sans le savoir, ailleurs. Manque aussi 10, typologie générale, dont nous avons déjà vu la confusion entre Sensation et Sentiment... Cela fait plaisir d'y rencontrer 5 (votre serviteuse...), un nerveux féru de systèmes de Pensée, tout comme 11 d'ailleurs, absent lui aussi. Ces trois ne sont pas des Lymphatiques mais sont  bien du côté de l'Extraversion, comme 8. Faudrait-il alors parler de « Pensée générale » pour désigner aussi notre Extraversion, voire associer celle-ci à 9 qui ne dédaigne pas non plus l'analyse des situations ? ...   
- Jung développe aussi tout un pan sur la Pensée négative, et les ambiances spirituelles versus théosophique, où l'énorme masse d'expériences mal reliées se compense par les idées faussement cohérentes de Matière ou Énergie ; de la bombe aujourd'hui... Il semble pourtant que le Psychanalyste suisse-protestant ait parfois aimé, lui aussi, broder ses récits du même parfum oriental que ses concurrents tacites...  Jung évoque également la soumission possible de la Pensée envers une autre fonction dominante ; il nous semble plus judicieux d'associer cette soumission négative à l'Orientation extravertie par rapport à un Tertium ; Ego mal imité. Nous retrouvons ici la complexité des deux structures qui se chevauchent, surtout dans certaines traditions qui assimilent aussi l'Eau/Pensée à l'Orientation extravertie, plutôt passive...   
- Le sensoriel inhérent à notre Type Pensée est l'audition.

mardi 10 septembre 2024

Type Sentiment de Jung/MBTI

Type Sensation de Jung/MBTI

 Toujours dans la logique d'étoffer la Lettre FFeeling –, voici le type Sentiment de Jung et du MBTI. Fonction plus soft que le Distracteur de Satir à ne pas confondre avec notre Orientation Introverti, Excitation de Pavlov, où tous les Tempéraments peuvent tourner.

Feeling

Type Sentiment de Jung :
Le Sentiment est basé sur la matière/contenu de sa fonction affective. Il n'est pas un phénomène secondaire qui dépend de la représentation (Intuition) ou Sensation. C'est un processus qui se déroule d'abord entre le Moi et ce contenu affectif, conférant à ce dernier une Valeur qui le fait accepter ou refuser selon un principe plaisir/déplaisir. Peut aussi se manifester sous forme d'Humeur. Le Sentiment est surtout un processus subjectif même si celui-ci peut s'ajouter à une Sensation (fameuse Synesthésie du Coach américain...). Le Sentiment est bien de l'ordre du Jugement mais en estimation (évaluation) pour accomplissement d'acceptation ou de refus. Si le Sentiment augmente d'intensité, apparaît l'Affect. Si le mélange Sentiment et Sensation est caractéristique, il peut dépendre aussi d'une autre fonction comme pour la Pensée. Ce sont alors les lois de la Raison (Types rationnels/Jugement) qui répartissent ces Valeurs. Mais, là où la Pensée classe d'après des concepts, le Sentiment « ordonne » d'après ses Valeurs. L'Entendement intellectuel ne peut pas formuler en langage « l'essence du Sentiment » (c'est une des clefs essentielles pour comprendre ce Type/fonction plutôt « féminin » et pour le moins indécis en permanence... C'est bien moi, Vera un N°5, qui t'en parle...). L'idée même de classification est déjà intellectuelle donc incompatible avec le Sentiment plutôt dû à une Aperception (processus analogique) des Valeurs.  Cette aperception peut être passive, attirée/excitée par un contenu, ou active par une « distribution de Valeur » (Évaluation...). Distinguer ici l'Acte de Volonté (rare exemple de Tertium par Jung) ; Aimer est différent d'Être aimé (Aimant/Aimé... le 3e, norme extravertie, serait-il alors ne pas être aimé ? ...). 

Actor studio


- Pour Jung, le Sentiment extraverti est bien le sens général que l'on a des choses ; il s'oriente vers la donnée objective. Il est libéré de l'état subjectif et peut s'abandonner entièrement à l'influence de l'Objet. Il trouve ce qui est « beau et bon » par ce qui est convenable (socialement) et un jugement contraire peut troubler cette situation affective (grand thème du Beau en Art ou, pour mieux comprendre, des goûts et dégoûts de Bourdieu...). Sensible à « l'atmosphère sentimentale », ressentie ou à faire ressentir, selon des valeurs objectives appréciables et traditionnellement répandues... Sentiment positif mesuré pour aller au spectacle ou à l'église... Mais ce Sentiment peut aller jusqu'à acquérir une influence exagérée ; simple pose/comédie peu digne de foi, voire qui trahit une intention secrète (personnelle ou collective). Le Sentiment devient ici stérile.  
- Le Sentiment introverti tente lui, surtout, de déprécier l'Objet et s'exprime plutôt négativement. Il essaye, plus ou moins consciemment, de réaliser des images qui lui servent de base ; cherche une image introuvable dans la réalité présente mais qu'il aurait aperçu auparavant. Repli sensitif, devant l'objet, pour jouir d'un arrière-plan subjectif profond... En guise de protection, il met en avant un jugement négatif ou une « indifférence » qui frappe... Sans habileté verbale ou artistique, il ne peut pas exprimer au dehors toute sa richesse. Le Sentir s'appuie ici sur un trésor d'images primordiales ; ce Sentiment peut alors devenir égocentrique, passionné...   

Type Sentiment du MBTI :
Le Sentiment est un processus pour évaluer « ce qui est important » ; Valeurs personnelles ou universelles en « poteaux indicateurs ». Le Sentiment dit si les choses sont agréables ou pas ; si on adhère ou si on rejette. Fonction affective, instinctive et sélective. Situations et renseignements sont évalués subjectivement ; le Jugement considère les goûts, pèse les enjeux éthiques et moraux selon les buts personnels et les relations. Le Sentimental est sensible, empathique, et recherche l'harmonie avant tout. Compréhensif, à l'écoute, il manque cependant de rigueur logique et fait des excès de considérations personnelles. Peu de prise de recul. Savoir lui montrer qu'on apprécie sa « chaleur » et capacité à exprimer ses émotions, à aider les autres à se sentir à l'aise. Ne pas être ironique et illogique avec lui (pas de second degré...). Aime avoir des « conversations personnelles » si désaccord mais éviter de lui demander conseil et de le rendre sensible par rapport à ses soucis. Doit apprendre à mieux négocier, à définir des limites, à arrêter « de faire » pour mieux se relaxer...  
Le Sentiment est un Type Jugement, rationnel avec le Pensée, qui aime vivre dans un environnement structuré, ordonné et prévisible. Il est organisé et formel mais peut être maniaque voire rigide. Jette les choses trop vite avec parfois un sens exagéré de sa mission. Respecter son besoin d'emploi du temps, planning (mais ceci n'est pas la stratégie d'efficacité du Tertium). Le Type sentimental ne doit pas être résumé qu'au sens commun amical/amoureux ; il s'agit bien d'une fonction de Jugement des Valeurs du monde. 
- Le Sentiment extraverti a conscience du bon ou mauvais déroulé d'une situation. Il cherche l'harmonie entre les personnes. Les valeurs relationnelles et culturelles sont importantes. Il communique, tient compte des autres et organise des groupes avec des règles et une organisation. Satisfait si les choses sont acceptables pour les autres. 
- Le Sentiment introverti a conscience de son adhésion à ce qu'il ressent. Il a plus de mal à expliquer ses valeurs mais évalue pour harmoniser au mieux les choses selon ses vérités. 

Interprétation : voici nos correspondances. 
Le Type Sentiment de Jung correspond à notre Tempérament Sanguin.
Le Type Jung/MBTI Sentiment extraverti au N°6
Le Type Jung/MBTI Sentiment introverti au N°3
Le Type Sentiment extraverti  ESFJ  au N°6
Le Type Sentiment extraverti   ENFJ au N°10
Le Type Sentiment introverti   INFP au N°11
Le Type Sentiment introverti  ISFP au N°6

- Ici, la correspondance est assez fidèle aux modèles Jung/MBTI et surtout à sa vedette du Sentiment, le N°6... Aperception efficace ? Même au niveau du 3 – un Colérique –, les descriptifs collent, tant l'introversion jungienne définit là ce qui relève plus du rejet que du Sentiment... Idem pour 10, un Lymphatique, dont nous avons déjà vu la confusion possible avec la Sensation ; le Sentiment ne pouvait que s'en mêler... 
- Il est bon d'y trouver 11 car c'est bien un Sanguin/Distracteur. L'analogie des « poteaux indicateurs » est d'ailleurs pertinente à ce sujet... L'inversion contradictoire entre la norme extravertie de 11 et son aspect foldingue s'en trouve-t-elle justifiée ? Même inversion pour l'excitée 6 qui, du côté de l'introversion/Moi d'abord, n'en demeure pas moins férue de valeurs collectives normatives... De fait, avec 11 en particulier, nous sommes bien là aussi dans les éléments de langage. Le Coach américain et ses collectifs ont déblayé le terrain pendant des années pour percer les mystères de ces contradictions sentimentales à priori non « négociables »... C'est là tout un art fait de choix, nuances, approches, retours, et suggestions... Un autre sujet. 
- Le grand absent est 4 ; logique puisque ce Distracteur voit son Orientation Tertium inexistante dans la seule dualité Extra/Intro du Jung/MBTI...  Nous le retrouverons cependant sous d'autres appellations et sigles. 
- Le sensoriel inhérent à notre type Sentiment reste bien sûr secret.  




lundi 9 septembre 2024

Type Sensation de Jung/MBTI

Type Sensation de Jung/MBTI

Continuons l'exploration des 4 en précisant les portraits NTFS. Voici pour la Lettre S, le Type Sensation de Jung et du MBTI. Précisons immédiatement qu'il existe un quiproquo à propos de celui-ci – plus que pour les 3 autres fonctions – savamment entretenu par les doublons de la tradition en ce qui concerne « nos éléments »... Nous reviendrons sur cette nomenclature des 2 Croix des éléments – l'une fixe et l'autre mobile – en précisant les termes de la seule fixité des 3 Orientations. Ce « Ciel des Philosophes », 2e ligne/triade de la Tetraktys, est plus humain et – grâce à l'étude de Pavlov notamment – nous sommes désormais en mesure de pouvoir t'en dire davantage... Ciel « posé » sur une Terre primordiale ; celle du Corps, de la physiologie. Nous voulons conserver ce « réceptacle » – le Sel des Philosophes du Triangle de Karpman – le plus neutre et universel possible ; Siège – Typologie finale – des manifestations que sont les 2 Caractères  du Tertium ; Ego & Ombre... Bien comprendre que le Type Sensation de Jung n'est pas cette Terre primordiale et, à l'instar des 3 autres fonctions, il peut lui aussi « tourner » pour se positionner dans chacune des 3 Orientations...    

Type Sensation

Type Sensation de Jung :
Pour le célèbre Psychanalyste, la fonction Sensation n'est autre que la Perception sensorielle dans son ensemble. Phénomène irrationnel (c-à-d à ne pas remettre en question) car dépendant surtout des seuls stimuli objectifs qui existent selon des causes physiques et non mentales. La Sensation révèle que quelque chose existe ; point de vue parmi d'autres... La Sensation transmet le stimuli physique à la Perception ; le Sentiment n'y ajoutera qu'une « tonalité affective » (sensoriel qui rend triste, joyeux...). Ces variations physiques plus le Sentiment sont bien à l'origine de l'Affect... Jung distingue d'abord la Sensation concrète ; caractéristique d'un Objet et de sa Situation où se mêlent Pensée (chiffrage...) et Sentiment de plaisir/déplaisir. La forme primordiale d'une fonction est toujours concrète... Il distingue ensuite la Sensation abstraite, différenciée et « esthétique ». Son principe est de ne pas se mêler aux éléments particuliers de l'Objet, ni à la Pensée, ni au Sentiment. Sorte de pureté que la Sensation concrète n'atteint pas... Elle révèle sur le champ son contenu principal isolé de tout mélange. Ex : rouge-brillant... Elle n'est jamais dépourvue de Volonté et convient plus à l'Artiste (nous verrons ce qu'en pense Pavlov...). Mise en Action d'une attitude esthétique sensorielle (nous sommes déjà là dans le terrain de jeu du Tertium...).
La Sensation est la caractéristique essentielle du Primitif et de l'Enfant où elle prédomine toujours la Pensée et le Sentiment mais pas forcément l'Intuition... Perception consciente alors que l'Intuition est plus de l'ordre de la Perception inconsciente. Le couple Sensation/Intuition (P) est comme celui Pensée/Sentiment (J) mais cette dernière paire se développe bien à partir de la Sensation dont l'Intuition est le pendant nécessaire... (rare exemple de Croix fixe des éléments chez Jung...). Phénomène élémentaire, la Sensation reste une donnée pure non-soumise aux lois de la Raison. Si une Sensation ne correspond pas au degré de son stimuli physique, elle est dite anormale voire pathogène. La sexualisation intense d'une fonction est due à sa fusion avec la Sensation sexuelle.       
Jung complique encore la chose par la distinction Extraversion/Introversion de la Sensation.
- Plus la Sensation d'un individu sera extravertie, plus elle sera séparée des autres fonctions. Ainsi une réalité « tombe sous le sens » ; les fonctions de Jugement (axe rationnel Pensée/Sentiment) gisent en dessous et sont peu différenciées... Pire, l'Intuition, fonction irrationnelle opposée, devient refoulée, négative, mêlée de traits archaïques... La participation introvertie/subjective à la Sensation est bien refoulée. La Perception ne fonctionne alors de façon consciente qu'avec l'aide du Jugement « réel » et ce sont les Objets qui déclenchent la Sensation la plus forte qui l'emportent, voire « s'attachent » sensiblement à l'individu... Le critère de Valeur est donc ici la force de Sensation manifestée en qualité objective ; surtout le critère que « tout le monde » ressent comme concret, partout et par tous les temps (belle définition de notre Extraversion...).   
- Dans l'attitude introvertie, la Sensation n'est pas que perception d'un Objet extérieur mais aussi un facteur subjectif du Sujet qui sent, qui ajoute à l'excitation objective sa propre disposition... Mieux, la Sensation se fonde surtout ici sur ce qu'il y a de subjectif dans la perception ; ainsi chacun « voit » différemment... Une disposition inconsciente modifie la perception sensible voire ne tient pas compte de l'action objectale... Perception « différente » qui parfois ne rencontre donc même pas l'objet. La perception génère ici une Impression psychique, une innervation, voire des représentations primitives... Perception subjective « chargée de représentations » qui en disent « plus » à l'individu que la simple image de l'Objet... Et Jung d'extrapoler sur les arrières-plans subjectifs où les « résidus » revêtent ainsi les images – voire les expériences antédiluviennes ou futures – d'impressions plus ou moins sensibles... 

Type Sensation du MBTI :
La Sensation est d'abord la faculté à nous placer dans le présent et à Percevoir. Lettre S de l'axe P/Perception, en opposition avec N/Intuition, pour recueillir l'information. La Sensation consiste simplement à percevoir son environnement à travers les sens ; fonction cérébrale qui constate ce qui existe autour de nous. Le Sensitif  « croit ce qu'il voit/sent » ; il est attentif au concret, à ce qu'il peut toucher, adepte du carpe diem. Sens du détail, lit scrupuleusement le mode d'emploi du dernier gadget hightech qu'il vient de s'offrir... La Sensation permet d'avoir conscience de l'information sensorielle mais surtout d'y répondre sans jugement ni évaluation (J). Processus perceptif actif plus que simple stimulation des 5 sens (Cœnesthésie ; état physiologique général avant évaluation par le Sentiment). Qualité d'observation et de diagnostic mais « nez dans le guidon », exacerbation des détails, frein au changement, voire bureaucratisation (5, 9 institutionnel...). Apprécie le réalisme pratique, les instructions de choses à faire, les activités sensitives, chercher un sens nouveau à des situations familières... N'aime pas le désaccord, ne pas avoir de temps, l'ironie sur ses rêves et fictions... 
- Le Type P/Perception (Sensation et Intuition) est donc dit irrationnel, propice à l'Adaptation, spontané, dont les affaires sont plutôt en désordre, plusieurs choses en cours, aime les situations flexibles, disponible et concret...  
- Le Sensation extraverti est sensuel, aime « goûter » et toucher le monde, là, maintenant, selon des données concrètes. Il se fie au présent et laisse les choses aller... Il « sent » le contexte et les opportunités pour l'Action, recherche rapidement ce qui est. Il aime agir sur le monde physique, accumule des expériences, reconnaît ce qui est. 
- Le Sensation introverti a plus conscience de son monde intérieur, compare les faits à ceux du passé, conserve des données sensorielles pour leur utilisation future (Magdeleine de Proust ). Il reconsidère les expériences du passé, évoque ce qui était, recherche des renseignements détaillés pour les mettre en lien avec ce qui est connu. Il accumule des données et se souvient des Impressions conservées.    

Interprétation : Voici nos correspondances.
Le Type Sensation de Jung correspond donc à notre Tempérament nerveux/mélancolique
Le Type Jung/MBTI Sensation extraverti au N°4
Le Type Jung/MBTI Sensation introverti au N°5
Le Type Sensation extraverti ESTP au N°4
Le Type Sensation extraverti ESFP au N°4
Le Type Sensation introverti ISTJ au N°8
Le Type Sensation introverti ISFJ au N°2 

- De fait, nous abandonnons ici certaines nomenclatures Jung/MBTI car, selon nos comparaisons analogiques, seul le N°5 a pour Tempérament la Sensation... Que conclure ? L'hypothèse est que Jung et le MBTI s'inspirent bien de profils de la tradition mais que leurs dénominations de fonctions/ tempéraments, à défaut d'être entièrement fausses, ne sont sûrement pas les seules... Nous y reviendrons. Jung n'a que 8 Types sur 12 et le MBTI en propose 4 de plus (ce qui explique que certaines de nos Typologies puissent avoir 2 profils MBTI...). Si les fonctions junguiennes – hors Orientation Extra/Intro – trouvent facilement leur place dans les 4 Tempéraments, les calculs MBTI sont à oublier au profit des seules analogies de leurs descriptifs. 
- Reste également le mystère de deux autres Types Sensation que l'on ne trouve pas ici (mais que l'on verra ailleurs), les N°9 et 12... Mieux, le grand Tempérament Sensation « idéal » serait sûrement le N°10, un Lymphatique... pourtant véritable archétype du Suppliant... On retrouve la dichotomie déjà évoquée entre les Tempéraments et leurs physiologies... À noter, aussi, la pertinence de l'idée des résidus jungiens qui revêtent les images... L'illustration de cet article est du même tonneau. 
- Nous avons déjà évoqué la possibilité d'associer un sensoriel précis à chacun de nos Tempéraments ; la Sensation étant alors plus de l'ordre du seul Toucher, kinesthésie... De fait, tous les sensoriels sont ici valables du moment qu'ils génèrent bien, aussi, une association kinesthésique...   


vendredi 17 mai 2024

Niveaux : les Saisons

Les 4 Saisons

Coucou, tu te doutes bien que nous n'en avons pas fini avec les 4 Tempéraments. Après la distinction de l'aspect physiologique, il me semblait judicieux de mettre aussi les 4 « temps » à part. Ces saisons qui viennent sont directement une interprétation quant à notre travail tant les sources sont contradictoires à ce sujet (tu peux les retrouver sur les articles de chaque Tempérament). Se posait cependant la question d'une nouvelle Base 4 ou pas ? ... Après discussion avec l'ami Pepe Dick – himself –, jaillit cette idée de « Niveaux » plus judicieuse. Si la Base 4 permet de spécifier « nos éléments », les Niveaux les associent par « strates », 3 ou 4 voire 5 selon les modèles. C'est déjà le principe de l'Ennéagrame avec ses 3 centres/niveaux Instinct-Émotion-Mental... 

Personnages des quatre saisons


- Printemps : vaut pour le Tempérament Sanguin/Air. Nous l'associons à la mobilité, montée, accélération, au Rouge-orange excité. Chaud. La nature de redémarrer un cycle.  
- « Période » des N° 12, 11, 10.
- Archétype : Adolescent.e 

- Été : vaut pour le Tempérament Bilieux/Feu. Nous l'associons à la fixité, maintien, équilibre, au Jaune, à l'Humide
- « Période » des N° 7, 5, 6.
- Archétype : Homme/Femme plein.e, mature. 

- Automne : vaut pour le Tempérament Lymphatique/Eau. Nous l'associons au ralentissement, descente, déclin, du Vert jusqu'au Bleu inhibé, Froid
- « Période » des N° 1, 8, 9.
- Archétype : Homme/Femme très mature, andropause/ménopause, et – paradoxalement – regain d'activité possible ; « crise » juvénile, enfantillage (grand mystère du Ça )  

- Hiver : vaut pour le Tempérament Mélancolique-Nerveux/Terre. Nous l'associons à l'arrêt, vide, au Blanc, au Violet, au Sec
- « Période » des N° 4, 2, 3.
- Archétype : Plus que très mature, très vieux pour ne pas dire mort, mais aussi Embryon secret. 

Préciser encore certaines choses :
- Les véritables saisons ont parfois un Tempérament de décalage par rapport à notre système qui s'adapte déjà ici à l'Ennéagramme et à d'autres systèmes.
- La tradition aime placer les qualités élémentaires – chaud, sec, froid, humide – « entre » les 4 Tempéraments/éléments de base. De fait, sur une base 12, cela fonctionne mal. Chaque ensemble des 4 a 3 parties ; l'une de ces 3 ne peut être l'élément qui en « éliminerait » les 2 autres...   
- La Saison/ Tempérament  ne désigne donc pas tant ici une base physiologique parmi 12, fonction élémentaire avec 3 orientations possibles, que, selon notre Croix des éléments, 4 « grands » Tempéraments/qualités qui englobent des parties plus petites.
- À noter que la dyade Hiver/Été, type Dani Dan, est friande d'un 3e temps « intermédiaire ». Nous sortons là des « éternels retours » comme si Hiver/Été étaient immuables avec un seul « passage » logique de l'un à l'autre, dans un sens puis dans l'autre, par le même Automne/Printemps... Même la nature semble parfois friande de ce quiproquo en favorisant, pour certaines espèces, un « retour » inattendu de floraison printanière en plein équinoxe d'automne comme s'il s'agissait bien d'une même saison unique. 
- Pour certains, l'affaire pourrait se complexifier encore davantage avec 2 systèmes possibles – l'un terrestre et l'autre céleste – voire des théories de Rectification qui « accélèrent » le passage d'une saison à l'autre en shuntant au moins deux unités (explication de la concordance des Systèmes 12 et 10 symboliques ?).
- La suite logique des 4 temps/saisons peut également être chamboulée par le processus de la « Voie du Serpent » du MBTI ; Été, Automne → Printemps, Hiver... L'aspect juvénile s'en trouve-t-il dopé ? Quid de l'Embryon/Graine au cœur de l'Hiver ?... Nous sortons ici de la Typologie – même symbolique – au profit des « façons de parler » voire de l'Alchimie... 

Pour l'heure, nous nous en tiendrons uniquement à ceci :
- Même si la correspondance éventuelle entre une Saison et un « grand » Tempérament est ici donnée, nous réservons le terme Tempérament à la Fonction élémentaire seule ; celle qui, parmi 4, a seulement 3 Orientations possibles. 
- La Saison – ou son équivalent de qualité Chaud/Sec/Froid/Humide – est donc plutôt de l'ordre d'un Niveau ou « suite logique » de 3 petits Tempéraments orientés. Une autre approche typologique pourrait être de classer alors nos observations par ces Saisons/Qualités ; l'individu est-il plutôt d'abord chaud/excité, humide/mielleux, froid/inhibé ou sec/vide ? Méfiance... Un autre article sous le libellé des Niveaux te proposera des tableaux de concordances. 

lundi 6 mai 2024

Le MBTI pour les nuls

Le MBTI pour les nuls

Coucou. Voici le fameux MBTI et tu commenceras peut-être à comprendre ce que la compilation de cet étrange blog art-singulier peut t'apporter, ou pas. Désormais abandonné par la Psychologie « sérieuse », le système MBTI demeure encore une base importante des Tests de Personnalité, notamment en entreprise. Après l'explication du principe, sur la base de quelques sources standards, je te livrerai une interprétation innovante du truc. 

MBTI


Avant toute chose, savoir que le MBTI est une usine à gaz quasi incompréhensible au néophyte et je te dirai pourquoi. Mais, pour celui qui sait s'y intéresser, le système reste déchiffrable. D'abord connaître la signification de quelques lettres qui représentent les Fonctions de Jung, leurs Axes et Orientations, selon la Roue des Fonctions du Psychanalyste suisse. Les fonctions NTFS seront davantage expliquées sur leurs pages respectives pour ne pas alourdir cet article. 

Les significations des Lettres du MBTI : 

- N : Fonction Intuition, focus sur la vue d'ensemble, opposée à S.
- T : Fonction pensée/Thinking, décide avec sa tête, opposée à F.
- S : Fonction Sensation, focus sur les détails, opposée à N.
- F : Fonction Sentiment/Feeling, parfois dite « impression », décide avec son cœur, opposée à T.

- P : Axe des Fonctions N/S, dites « de Perception » ou irrationnelles, qui privilégient la spontanéité.
Recueil de l'information. Adaptation aux situations ; le Type général P est non-ordonné voire en désordre, plutôt souple et spontané. L'irrationnel désordonné perçoit... S'engage difficilement, remet à plus tard, improvise ses vacances. Le repos/récompense, c'est maintenant... 
- J : Axe des Fonctions T/F, dites « de Jugement » ou rationnelles, qui s'organisent à l'avance. 
Traitement de l'information, prise de décision. Type général J bien rangé, avec exactitude, contrôle... Le rationnel ordonné juge... Ponctuel, cadre défini, prépare ses vacances à l'avance. Le repos/récompense viendra après le travail... 

Que représente un sigle MBTI ?

Les 16 Types sont représentés chacun par un sigle de 4 lettres ; exemple, ISFJ
C'est là que la compréhension du truc se complique... mais nous allons essayer. 
1ere lettre 2e lettre 3e lettre 4e lettre
Énergie P/Perception J/Jugement Préférence
E ou I Fonction N ou S Fonction T ou F P ou J
L'ensemble de 2 possibilités par lettre – 2x2x2x2 – donne bien 16 Types possibles... 
Face à un Type, sigle de 4 lettres, d'abord trouver sa Fonction dominante.
- Nous expliquerons plus loin l'orientation de l'énergie de la 1ere lettre E/extraverti ou I/introverti.
Cette première lettre E/I est l'orientation de la fonction dominante. 
- La 2e lettre indique si l'individu est Perception N ou S ; la 3e si le Jugement est T ou F.
Ces 2 lettres « du milieu » sont les deux premières fonctions de l'individu ; dominante et auxiliaire. L'une est E, l'autre est I. Attention, la 2e lettre peut être l'auxiliaire et la 3e la dominante... 
- La 4e lettre te dit si le sujet préfère sa fonction Perception/2e lettre ou sa fonction Jugement/3e lettre.
Cette préférence est toujours E/extraverti ( à retenir : P=2, J=3). 

→ Trouver E, c'est trouver I...     Exemple avec le type  ISFJ :
- La 4e lettre J indique que la préférence extravertie/E est la 3e lettre F  (J=3). 
- Oui, mais la dominante est introvertie car le sigle commence par I ... 
- La dominante est donc S introverti, l'auxiliaire est F extraverti...   ISFJ = Sensation introverti. 

Bien comprendre l'importance des 2e et 3e lettres du sigle qui désignent les fonctions dominante et auxiliaire. Tu distingues leur orientation E/I d'abord par la 4e lettre P/J qui désigne toujours une Extraversion... Si la première lettre est E, cette Extraversion est bien la fonction dominante. Si la première lettre est I, c'est l'autre lettre qui est la dominante... 

Les fonctions dominante et auxiliaire sont les deux premières fonctions de quatre que possède un individu et je te propose un nouveau schéma pour les situer.    

De la fonction dominante à la fonction inférieure :


Fonction dominante ou auxiliaire ?

Dans l'exemple ISFJ qui nous intéresse, la fonction dominante est S, l'auxiliaire est F. Par rapport au premier schéma, tu comprends immédiatement qu'il y a eu « rotation » de la croix mobile des fonctions NTSF sur la croix/schéma « fixe » de ces 4 niveaux, depuis la dominante jusqu'à l'inférieure... Ne pas raisonner ici en terme de haut/bas mais plutôt devant/derrière. Face à toi, la fonction dominante... 
- Le MBTI nomme le « cheminement » de la dominante vers l'inférieure non pas selon le tour de la roue mais par une succession de 4 étapes dite « voie du serpent » ; la fonction tertiaire est bien la 3e étape de ce processus. Nous reviendrons un jour sur cette approche qu'il vaut mieux appeler à mon humble avis « niveaux de suggestibilité ». 
- Ce que le MBTI te propose, c'est de « deviner » par toi même les fonctions tertiaire et inférieure qui ne sont pas données. Facile... Toujours avec notre exemple ISFJ, si S est la dominante, l'inférieure opposite sera N et la tertiaire – opposite de l'auxiliaire F – sera T... 

On peut dès lors passer à quelques nouvelles définitions : 
- Fonction dominante : Base de toute la Personnalité, développée depuis la petite enfance.
Archétype : Héros/Sage à l'action infaillible qui réside au sommet de l'individu. 
- Fonction auxiliaire : soutien la dominante quand celle-ci commence à prendre de l'assurance. Fonction importante pour l'équilibre E/I, inverse de l'orientation de la dominante. 
Archétype : Jeune adulte compétent, potentiel, veut apprendre de la dominante. 
- Fonction tertiaire : même si moins développée, elle renforce la Personnalité/Dominante dans son orientation principale identique. Elle oscille cependant entre l'instabilité de la fonction inférieure et son complément de la dominante. L'individu – surtout en situation de stress/inconfort – peut parfois la sauter et requérir directement à la fonction inférieure peu maîtrisée. 
Archétype : Ado qui s'identifie hâtivement à ses compétences qu'il surestime/fantasme même si un certain potentiel est là. 
- Fonction inférieure : Orientation opposée à la dominante qui ne se développera qu'à mi-vie vers 40-50 ans. Certains n'ont pas de problèmes avec leur fonction inférieure... 
Archétype : Petit enfant capricieux (Fripon/Ça) qui vit « en dessous » de la Personnalité avec une grande sensibilité pour certaines choses qui relèvent de « l'inférieur »... 
Nous sommes malhabiles avec la fonction inférieure ; exercice lent et mal maîtrisé qui peut attirer des ennuis... Fonction susceptible, réaction émotionnelle. L'individu ne fera donc pas confiance à cette fonction ou – au contraire – pourra soudainement l'utiliser avec trop d'emphase pour « chercher » à la satisfaire... La fonction inférieure est bien la voie royale de l'inconscient créatif, l'Embryon aux possibilités inexploitées... 

Si la fonction dominante est en P, l'auxiliaire et tertiaire sont en J, l'inférieure est en P... 
Si la fonction dominante est en J, etc.  

L'idée, c'est surtout de pouvoir immédiatement appréhender la Roue des Fonctions dans ces 4 niveaux, à partir de la dominante, selon toutes les combinaisons possibles de la « suite logique » NTFS... 
Dans les fonctions moins utilisées résiderait un grand potentiel d'énergie et de développement.
Le Type junguien est l'identification à la fonction dominante/privilégiée. Ce processus retarde le développement et maturation des autre fonctions. Dans la névrose, la fonction inférieure « tombe » dans l'inconscient. Apprendre à identifier la place de chaque fonction → Individuation. 

De l'Orientation Extraverti/Introverti :

Connaître la fonction dominante des 4, c'est déjà bien. Mais Jung précise qu'un individu a aussi deux façons de s'orienter par rapport à la réalité ; base de ses 8 Types psychologiques. Pour le MBTI, ces deux attitudes caractérisent à la fois la direction de l'intérêt et le mouvement de la libido, incitent à agir dans une direction particulière (relation soi-autre). Ces modalités d'adaptation biologique sont comparables aux pulsions freudiennes dont l'une serait orientée vers le Moi intime, l'autre vers le Moi social (cette dernière définition est valable pour les notions Intro/Extra de notre blog...).
- Extraversion (lettre E) : se recharger en énergie dans le monde extérieur. Intérêt pour l'extérieur, le bruit. Aventureux, grégaire, recherche de la nouveauté. Attachement rapide, aime influer les autres. L'Extraverti se charge en énergie par l'expérience, s'exprime plutôt par la parole. Raconte sa vie au téléphone, va vers les autres, appartenance à un groupe.
- Introversion (lettre I) : se recharger en énergie dans le monde intérieur. Libido vers soi. Hésitant, réfléchi, retenu, solitaire, n'écoute pas les autres. À l'écart des situations sociales. Réfléchit avant d'agir, ne craint pas la solitude, calme. L'Introverti se charge en énergie par les idées, souvenirs, s'exprime plutôt par l'écrit. Bien comprendre aussi que, chez un Introverti, la fonction auxiliaire extravertie est souvent plus « visible » que la dominante. Importance de la dernière lettre « préférence » P/J... 
Pour une meilleure compréhension de ses sigles, le MBTI précise encore :
- La lettre E/I s'applique à la fonction dominante, elle s'oppose à l'auxiliaire et à l'inférieure (1 sur 2).
Type E : niveaux E-I-E-I ...   Type I : niveaux I-E-I-E ... 
- La fonction tertiaire s'équilibre avec l'inférieure, dans le rapport E/I, comme le font la dominante et l'auxiliaire.  

Voilà, tu peux désormais comprendre les lettres d'un sigle MBTI. De fait, en pratique, il n'y a que 4 cas de figures : E - - J, E - - P, I - - J, I - - P  où « ranger » tes lettres de fonction ; tu trouveras alors la dominante puis l'auxiliaire qui suit. Uniquement par calcul, voici quels devraient être les 8 Types de Jung dans le MBTI :
- Intuition : extra = ENTP    intro = INTJ
- Pensée :  extra = ESTJ     intro = ISTP
- Sentiment : extra =  ENFJ   intro = INFP
- Sensation : extra = ESFP   intro = ISFJ
Sans aller voir sa « fiche descriptive », tu peux déjà t'amuser à essayer de définir le Type :
Le Sensation introverti ISFJ est donc premièrement un introverti, orienté vers sa propre personne, qui utilise en dominance sa fonction Sensation (souci du détail) tempérée, voire cachée, par son Sentiment auxiliaire extraverti, impression j'aime/j'aime pas... (j'ai bon ?). 

Bienvenue dans l'usine à gaz MBTI :

Oui, mais, quid des 16 types ? Prenons par exemple le sigle ISTJ ? Introverti, d'accord... Préférence Jugement à la 3e lettre T/Pensée extraverti, d'accord... Donc Sensation introverti dominant, d'accord... Auxiliaire T/Pensée ? ... Un Sensation dominant dont l'auxiliaire n'est pas « logiquement » – selon la roue des fonctions – le Sentiment mais la Pensée ? ... Oui, non mais attends... On t'as pas tout dit, Vera... Pour les 8 Types qui restent, on « suppose » que la fonction auxiliaire peut clignoter/permuter toute seule avec la tertiaire du même axe P/J... Tu suis toujours ? Pourquoi faire simple, alors que nous pouvons compliquer davantage ce qui l'est déjà ? ...

Un observateur avisé te rétorquera immédiatement que mon premier schéma, inspiré de la Roue des Fonctions de Jung, est faux puisque, précisément, la Pensée y a déjà pris la place du Sentiment. De fait, le MBTI te propose bien ces deux cas de figures possibles, par « clignotement », pour la fonction auxiliaire, d'où les 16 Types...  Selon les versions, tu auras une Roue de Fonction « version Jung » ou comme la nôtre... Il semble bien que ce clignotement concerne les seules fonctions T/F et pas N/S...
Le même observateur pourra te signifier aussi que ma croix du cheminement est inversée ; on s'en fiche, puisque le chemin reste bien le même de la dominante à l'inférieure... En partant de la dominante, tu pars vers une auxiliaire qui sera d'un côté. Pour la 2e version, tu clignotes la fonction auxiliaire sur son axe ou tu pars de l'autre côté... Capish ?  
Voici les 8 nouveaux Types versus « version 2 ».
- Intuition : extra = ENFP   intro = INFJ
- Pensée : extra = ENTJ  intro = INTP 
- Sentiment : extra = ESFJ  intro = ISFP
- Sensation : extra = ESTP  intro = ISTJ
    
Il est peut-être temps de passer à l'interprétation...   

Seras-tu reconnaître les sigles Myers-Briggs ?


Interprétation :
- L'originalité du MBTI semble moins résider dans la complexité de ses sigles que dans l'efficacité de ses Tests de Personnalité. Le système propose en effet 4 questions à adapter immédiatement à une observation ou à la création d'un test ; celui-ci pourra aller jusqu'à 80 items demandés sur la base de ces 4 principes. Le questionnement P/J puis du couple de fonctions restantes, afin de les éliminer deux par deux, est très judicieux.  
- Où l'énergie est-elle puisée ?  E ou I ?
- Comment le sujet agit-il ?  Plan/J ou Adaptation/P  ?
- Comment l'information/P est-elle recueillie ?  S ou N ?
- Qu'est-ce qui entraîne la Décision/J ? T ou F ?

- Le livre des Types psychologiques de Jung paraît en 1921. K. C. Briggs et sa fille, aux USA, lisent l'ouvrage et veulent rendre le travail du Psychanalyste suisse accessible. L'idée, c'est de résorber les conflits entre les individus en les aidant à se comprendre mieux... Le premier instrument Myers Briggs Type Indicator MBTI est publié en 1962 mais c'est surtout son actualisation de 1985 qui est connue. L'outil voit cependant, peu à peu, sa validité scientifique remise en question, dixit la Psychologie de la Personnalité de 2019. Aujourd'hui, the Myers-Briggs Company continue de proposer des tests et des formations à travers le monde (et cela génère bien quelques Dollars conséquents...). Comme déjà signalé sur ce blog, le problème n'est pas la méthode typologique en soi mais ce qu'on en fait, notamment dans le cadre de son offre et sa demande... Malgré les critiques qui lui sont reprochées, qu'est-ce qui explique le succès du MBTI ?

- Jung avait déjà converti sa passion pour les symboles en verbiage scientifique afin de valider son travail de Psychanalyste. Bien comprendre les 3 piliers de son œuvre ; passion pour les symboles, observation empirique (les Types psychologiques sont publiés après vingt ans de pratique), méthode scientifique dont toute la nomenclature des phénomènes psychanalytiques. Même si, aujourd'hui, la psychologie scientifique ne reconnaît pas toujours le travail de Jung, il reste – notamment auprès du grand public – la référence majeure du truc. Savoir aussi que les symbolistes et « philosophes » peuvent toujours se pencher sur son œuvre pour y puiser des notions intéressantes comme cette étonnante Roue des Fonctions et leurs niveaux. On peut dire que Jung a su conserver la « magie des symboles » dans son œuvre scientifique.
Que nous propose le MBTI ? Si le flacon du charme junguien est toujours là, le système est plus une actualisation technique de la partie scientifique du Psychiatre suisse... Lire Jung, c'est déjà pas facile ; lire le MBTI... Oui mais... et basculons un temps dans la sociologie ; comment satisfaire un public, ou une entreprise, par une usine à gaz ? C'est là le secret du Myers-Briggs... Tu n'y comprends rien à cette théorie ? C'est voulu... Outre la crédibilité par pensée complexe, ta focalisation du truc sera déjà vite, ici, cognitive... Tu es en état modifié de Conscience ? Cela tombe bien, le test pratique est prêt ; tu n'as plus qu'à cocher oui/non et – tu vas voir, tu vas aimer... – tu ne seras pas déçu du résultat...

- Ne doutons pas de la bonne foi initiale du MBTI et de ses successeurs officiels. Doutons cependant de l'utilisation de l'outil par certains... Faire œuvre pédagogique pour t'expliquer ces faits sociaux me semble nécessaire. Le DRH Didier Bille nous dit que les Consultants, obnubilés par la recherche du candidat idéal ou à éliminer, développent plusieurs tactiques pour se crédibiliser. La première consiste à donner à leur pratique un vernis scientifique... On a alors recours à des tests psychométriques, ou autres, pour mesurer « l'intelligence émotionnelle » ; le plus célèbre de ces tests reste le MBTI... Et Didier de développer le fait que plus de 50% des personnes testées tombent dans une autre typologie si on les reteste plus tard... Et Didier ne dit peut-être pas tout...
Cet exercice peut certes s'avérer plaisant dans la simple recherche de « soi » ou d'un mieux vivre en équipe... Mais, pour le Consultant « PNL initié », le test MBTI est riche d'autres enseignements. Plus que de savoir quel est le sigle rigolo pour ta pomme – les profils MBTI sont plutôt positifs –, le Consultant va surtout essayer de cartographier tes préférences sensorielles et cognitives à ton insu... Sera-t-il tenté de jouer avec ta Fonction inférieure ? Je te laisse reconsulter les concepts de Violence symbolique d'un Bourdieu ou de l'Empire par Pacôme Thiellement... Rassure-toi le fait n'est pas nouveau, il a toujours existé, il constitue un tabou social à ne pas projeter sur un « horrible complot » mais bien sur la grille d'analyse de toute micro-société de 1000, 100, 10 personnes... Il existe d'ailleurs un moyen d'y échapper ; l'éclat de rire... 

Dans le cadre de notre recherche pratique en Typologie que peut nous apporter le MBTI ?
- Le passage de 8 à 16 Types n'est pas très convaincant... Rien à redire sur les fonctions NFTS. Si la plupart des sources MBTI développent bien, à part, les 8 Types junguiens, elles ne les associent pas vraiment aux 16... Nous développerons dans nos labels NTFS les 4 fonctions junguiennes puis les 8 Types junguiens, revus par le MBTI, conforteront certaines de nos typologies. Reste bien le problème des 16... Ne sont-ils que des créations mécaniques, suite à l'assemblage d'un sigle, donc inappropriés à notre étude analogique des traditions ?  Je te tiendrai au courant.   
- La suite des fonctions, en voie du serpent, et leur description archétype est intéressante. Mais quid de la fonction transcendante ? Je développerai quelque chose sur ces niveaux de suggestibilité, et leur distinction, plus tard.
- Quand tu as déjà la connaissance d'autres systèmes, le fonctionnement du MBTI est pertinent à comparer. Revenons sur cette idée de clignotement ; habituellement, pour Pavlov, Satir, ou d'autres, c'est la fonction principale qui peut être « victime » de ce retournement, pas l'auxiliaire... Grand principe de l'axe P Irrationnel. De même, le va-et-vient permanent entre l'auxiliaire et la tertiaire, plutôt Axe J Rationnel pour ne pas dire Extra/Intro, est utilisé par nombre de « Thérapeutes ». Ces questions sont passionnantes mais relèvent plus des techniques d'Éléments de Langage que de notre étude. 

- Myers propose aussi de regrouper les 16 Types en 4 groupes de « Tempéraments » ; Analyste ou Rationnel, Diplomate ou Idéaliste, Sentinelle ou Gardien, Explorateur ou Artisan... L'Analyste concerne les Fonctions NT, le Diplomate les NF, le Gardien la préférence S de J, l'Explorateur la préférence S de P... De fait, les 4 groupes sont chacun un mélange de 2X2 typologies des deux versus.... Inutile de te préciser que nous ne développerons pas davantage le truc ici...     

- Citons aussi le cas de la Socionique – équivalent soviétique du MBTI – qui était basée sur 14 types au lieu de 16. D'après eux, deux modèles seraient « asymétriques » et existeraient donc de deux façons pour chaque type... Je n'ai pas d'informations supplémentaires là dessus d'autant que le peu de sources initiales de la Socionique a disparu d'Internet. Aujourd'hui, les sites dits « socioniques » présentent des systèmes MBTI à 16 types... 




Tertium : L'Hyper-rationnel

Rationnel et Irrationnel

 Bonjour chez vous, salut à toi. Il me semblait intéressant de te proposer une notion importante, avant de basculer dans le MBTI, sur le grand schisme Rationnel/Irrationnel. Cette dualité ne relève pas tant de la dichotomie Extraverti/Introverti, déjà étudiée en Base 3, que du Tertium lui-même...

Oui, le sujet est populaire

Rationnel : Que nous dit Jung himself ? → Ce qui est « conforme à la Raison »... Attitude dont le principe est de modeler la Pensée, le Sentiment, et l'Action (3 principes...) conformément à des valeurs objectives (qui s'imposent à l'esprit sans interprétation, jugement, affect...). L'attitude qui permet de reconnaître cette Valeur n'est pas tant l'œuvre de l'Individu qu'un résultat social. La plupart des valeurs objectives – dont la Raison elle-même – sont des Complexes transmis depuis toujours. Principe de la contrainte/nécessité qui permet à l'organisme vivant de réagir et de s'adapter à son milieu, comme l'œil à la lumière... On peut parler d'une Raison métaphysique préexistant dans l'Univers. Des complexes représentatifs se sont peu à peu organisés pour constituer les valeurs objectives. Ainsi, les Lois de la Raison, désignent et règlent l'attitude moyenne adaptée ou « juste ». Tout ce qui correspond à ces Lois est rationnel, tout ce qui ne l'est pas est irrationnel...
Pour Jung, les Fonctions rationnelles sont la Pensée et le Sentiment (Axe Jugement/J du MBTI). Elles sont influencées par la « délibération réfléchie » en coïncidence avec les Lois de la Raison (comparaison pour/contre, vrai/faux, pour la Pensée et choix-nuance, aime/aime pas, voire ni-ni, pour le Sentiment...). La Pensée tend à la sélection logique des parties de l'Objet, le Sentiment à leurs rapports et qualités.

Irrationnel : Jung emploie ce mot pour désigner, non pas ce qui est contraire à la Raison mais ce qui est en dehors d'elle... Pour lui, l'Irrationnel est ce que l'on ne peut pas motiver par la Raison. Le plus souvent, il s'agit d'un fait élémentaire non-contestable comme la Lune est le satellite de la Terre... Pour Jung, il s'agit bien  d'un fait irrationnel puisqu'il n'amène aucune réflexion. Idem, pour lui, le hasard est un fait irrationnel ; il « advient » même si on peut toujours expliquer sa cause après coup... De fait, l'Irrationnel complique toujours l'explication raisonnable... L'explication entièrement rationnelle d'un Objet réel est donc une utopie ou un idéal non-atteint...  
Les Fonctions irrationnelles – Intuition et Sensation –  (Axe Perception/P du MBTI) n'ont pour but qu'une « Perception pure ». Elles doivent être le plus possible dénuées de Rationnel (filtre...) pour pouvoir arriver à une Perception complète de tout ce qui arrive. Si l'Irrationnel ne peut pas être objet de science, il est cependant important pour une Psychologie pratique d'en apprécier les phénomènes. Beaucoup de problèmes ne demandent pas de solutions logiques mais, au contraire, irrationnelles... (c'est comme ça et pi c'est tout...).  

Fonctions de Jung, ou pas

Interprétation : Comparaison n'est pas Raison... L'esprit critique (donc rationnel) que tu es ne manquera pas, déjà, de souligner la valeur objective rationnelle qui s'impose ici par « jugement »... Premier paradoxe. Je t'invite immédiatement à aller consulter le travail de François Recanati – sur la structure des contenus mentaux – si tu veux vraiment approfondir ces questions. De fait, nous retrouvons la même psychose qu'avec le schisme Extra/Intro déjà étudié ; quelle Langue parle-t-on ? Un mot a-t-il toujours le même sens ? Jung s'amuse à valider sa pensée scientifique en énonçant des choses simples de façon compliquée ; le MBTI ne fera pas mieux. J'aimerai te proposer l'inverse...
Son Irrationnel psychologique est un pied-de-nez linguistique ; le Psychanalyste suisse ne réhabilite pas tant  le vrai sens du mot « irrationnel » – fait incontestable – qu'il vient perturber ton esprit standard sur le sens commun de ce mot... Comment, tu ne savais pas ? Te voilà pour le coup déjà prisonnier de la « ligne rationnelle » ; tu n'es pas en fonction dominante irrationnelle... Devines qui y est ? Pierre Bourdieu aurait aimé...
Curieusement, contrairement à la dualité Intro/Extra, que Jung renonce à associer aux fonctions Pensée/Sentiment, le Psychanalyste valide les termes Rationnel/Irrationnel pour des couples de fonctions. Les Myers-Briggs (MBTI) renforceront le truc par les Axes Perception/P et Jugement/J... Est-il possible de tenter une autre interprétation ? Peut-être...

Notre Croix des éléments fixe, ci-dessus, n'est pas la Roue des fonctions mobile...  Celle-ci tourne dans celle-là. Est-il judicieux d'appliquer tous ces termes aux places fixes plutôt qu'aux fonctions ? 
- Face à toi (en bas sur l'image), feu blanc, l'Irrationnel non-contestable ou, mieux, l'Hyper-rationnel, le Surmoi, l'Ego, le Tertium... Ange un peu trop blanc... Le Stratège en Action justement. Parce qu'il maîtrise à la perfection son plan, il laisse court désormais à son intuition ou, plutôt, à l'analyse et synthèse perpétuelle du déroulé de ton cogito à toi. Il t'invite juste à passer en état modifié de conscience pendant que lui reste en éveil...
- Ensuite, vient bien notre Extraverti conformiste ; « place » idéale pour le Rationnel de Satir (fonction Pensée) mais pas que... Plus Clown blanc qu'Ange... Type inhibé dirait Pavlov. 
- Vient après notre Introverti, place idéale pour le Distracteur ou l'Excité, Clown rouge, mais ce n'est pas encore la grande explosion irrationnelle...  
Cet ensemble de 3, ou « Ciel des Philosophes », est bien une « unité rationnelle » avec plusieurs niveaux de Suggestibilité (sur lesquels nous reviendrons)... Chacune de nos Typologies a une préférence pour l'une de ces 3 places, ou Orientations, qu'il ne faut pas, ici, compliquer par les notions de Fonctions dominante, auxiliaire, tertiaire... Selon nos modèles, une des 3 est préférée...  
- Enfin le Ça, Fripon, feu noir, la fonction inférieure, vraiment « irrationnelle » pour le coup, dans le sens commun de pas raisonnable du tout... Si la fonction Hyper-rationnelle est mal « jouée », par celui qui n'en a pas l'hyper-conscience mais reste juste en « imitation » d'un autre Tertium, elle peut s'intervertir brusquement avec cet Irrationnel qui surgit, tel le Diable de sa Boite... Boite qui n'est autre que la base physiologique corporelle du Tempérament en pleine sensation sensorielle... Cette dichotomie des 2 feux, polarisés et polarisants, clignotés et clignotants, l'un noir et l'autre blanc, pourra même parfois se retrouver « côte à côte » – Ange & Démon – comme dans le Tandem du Triangle de Karpman ou lors de la tension entre les N°2 et N°3... Mais cet Ange est faux ; sauras-tu où est le vrai Soi ? 
Ce que j'aimerai te faire comprendre, c'est qu'au delà de la ligne rationnelle il existe bien un Hyper-rationnel... Celui-ci est parfois assez difficile à distinguer de notre Orientation Extraverti, représentée idéalement par le Type Pensée/T mais pas que... Cet Hyper-rationnel est l'Irrationnel non-contestable de Jung ; le Tertium non datur

 

Tertium non-datur

Base 4 – la croix des éléments