jeudi 12 septembre 2024

Type Pensée de Jung/MBTI

Type Pensée de Jung/MBTI

Rappelons d'abord que dans l'étude des fonctions jungiennes, et en particulier du Type Pensée, notre Tempérament lymphatique, Lettre T pour Thinking, ne saurait prétendre à l'exhaustivité de ces principes... Pour le lecteur pointilleux que tu es, je t'invite à consulter notamment les travaux universitaires de François Recanati sur les distinctions philosophiques de la Pensée et la structure des contenus mentaux. L'idée, ici, est surtout d'en finir avec les théories Jung/MBTI pour préciser nos Types et continuer l'exploration de notre système. 

Fonction pensée

Type Pensée de Jung :
Pour le Psychanalyste, la Pensée est la matière, ou contenu, de la fonction intellectuelle analysée par elle-même... Cette fonction intellectuelle/Pensée est une des 4 fonctions psychologiques fondamentales.
Le Type Pensée établit ainsi, selon ses propres lois, une « connexion conceptuelle » entre les contenus représentatifs. Activité aperceptive (processus analogique) active ou passive.
- La forme active est une Action volontaire (Tertium) où le contenu est soumis à un acte voulu de jugement. Cette Pensée est dirigée par l'Intellect (nous reviendrons sur cette distinction entre l'Intellect dominant et la Pensée « commune » qui est un des secrets de l'Art). Jung aime à séparer la Pensée/ Contenu de l'acte même qu'il nomme le Penser... 
- La forme passive est plus de l'ordre d'une simple observation du « déroulé » de la Pensée sans sentiment de direction ou alors après coup... Si Jung souhaitait d'abord que la Pensée passive soit l'Imagination, il préféra ensuite associer l'Intuition à cette suite représentative ; concept de Pensée associative.
Pour Jung, la Pensée n'est pas qu'un simple phénomène de représentation. Le type Pensée n'est que là où ces représentations sont reliées par un concept ; acte de Jugement. Il distingue d'ailleurs la Pensée non-dirigée, ou Intuition intellectuelle, qui est une fonction irrationnelle... Idem pour la Pensée affective dépendante du Sentiment et non-conforme au principe logique (et nous ne rentrerons pas ici dans toutes les nuances de l'Imagination de Jung dont sa célèbre Imagination dite active...).
Avant de voir l'inévitable distinction des Pensées Extra/Intro par Jung, savoir que le Psychanalyste développe tout un principe de leur union nécessaire si ce n'est fatale... La Pensée intervient quand l'individu doit « réfléchir » (acte de Cognition). Même si le cours de cette Pensée part d'une donnée objective, il se trouve en relation constante avec le Sujet ; sans cette relation sine qua non, il ne saurait y avoir de suite d'idées. On ne peut empêcher l'intrusion de ce processus parallèle à moins de supprimer la Pensée elle-même... (l'observation consciente de ceci est une des bases de l'Éveil). 
La « logique de la Pensée » ne change pas, ce qui change c'est sa manifestation.  
- Le Type Pensée extraverti s'oriente d'après l'Objet. Il « s'alimente » aux données objectives transmises par la Perception des sens mais aussi par les sources subjectives de son inconscient. Le Jugement présuppose ici une mesure ; toute Idée du Dehors doit d'abord recevoir un « agrément subjectif ». Juste observer la suite d'une telle Pensée pour savoir si elle est pratique – pour ne pas dire commerçante – ou tend vers des principes collectifs... L'Intellect extraverti est féru « d'ambiances spirituelles » (voir Interprétation ci-après). Parfois la donnée objective peut mettre la Pensée sous son influence et la stériliser. Le processus Penser n'est alors que simple « réflexion », imitation qui énonce (« lecture »), incapable de dépasser la seule donnée objective. 
- Pour le Pensée introverti, qu'il s'agisse de données concrètes ou abstraites, c'est toujours la donnée subjective qui détermine l'orientation de la Pensée. L'expérience concrète mène à un contenu subjectif et les réalités extérieures ne sont ni les causes, ni les les buts, de cette Pensée même si l'Introverti cherche à le faire croire... Cette Pensée commence au sujet et se ramène à lui. La réalité n'a qu'une importance secondaire ; une image symbolique initiale plane obscurément devant son regard intérieur... L'Introverti ne reconstruit pas ici la réalité concrète par la Pensée mais tend à façonner une image obscure en idée lumineuse... Il « produit des idées ». Dangereuse tendance à faire entrer de force les faits dans le cadre de son image ; à développer le produit de son imagination. Ce maigre matériel sera la véracité de l'idée et tire sa force convaincante de son archétype (arrêtons-nous là...). Ce type passe vite à l'imaginaire et crée des théories. Sa Pensée peut aller jusqu'à se volatiliser en représentations du non-représentable. Cogito ergo cogito... Pensée pauvre en faits objectifs compensée par une abondance de faits inconscients.  

Type Pensée MBTI :
La Pensée vise ici à déterminer si l'Idée que l'on a est « juste ». Fonction intellectuelle, analytique, organisatrice. Fonction d'abord objective qui s'appuie sur la compréhension logique du monde, ses catégories, ainsi que les systèmes de Pensées partagées. Le Type Penseur ne doit pas être confondu avec un « degré élevé » d'Intelligence ou de Culture... Globalement, le Type Pensée se détache des Valeurs (sentimentales) et cherche à prendre des décisions basées sur des règles, par différenciation des critères/normes, et l'analyse logique des causes à effets... Il a tendance à garder la tête froide et à rechercher la vérité. Rigoureux, il sait prendre du recul par rapport aux situations mais peut-être considéré comme froid voire agressif, ignorant les Sentiments. Savoir lui demander conseil, apprécier ses analyses, et apprendre à le féliciter sans parler émotion. Ne pas lui donner de « fausses critiques constructives » (serait-il le plus mal à l'aise par rapport à notre société actuelle ?) mais on peut être en désaccord avec lui car le Pensée aime débattre. Doit mieux tenir compte des idées et ressentis des autres, être plus positif, pour être mieux entendu et apprécié... 
Le Pensée est un Type Jugement, rationnel avec le Sentiment, qui aime vivre dans un environnement structuré, ordonné et prévisible. Il est organisé et formel avec parfois un sens exagéré de sa mission. Respecter son besoin de trier et planifier (mais ceci n'est pas la stratégie d'efficacité du Tertium).
- Le Pensée extraverti a une bonne conscience des situations et toujours un « plan » à réaliser. Il cherche la logique et la cohérence du monde extérieur, se soucie des lois et des règles. Il systématise, structure, vérifie les conséquences, contrôle les normes, définit les paramètres, directives, limites... 
- Le Pensée introverti a plus conscience de son Intuition. Il se crée des mondes intérieurs dont il cherche la logique et la cohérence des idées. Son analyse sera alors vérifiée à l'aune de ce modèle. Il sait clarifier les incohérences et définitions pour plus de précision.   

Interprétation : voici nos correspondances.
Le Type Pensée de Jung correspond à notre Tempérament lymphatique.
Le Type Jung/MBTI Pensée extraverti au N°8
Le Type Jung/MBTI Pensée introverti au N°1
Le Type Pensée extraverti ESTJ  au N°8
Le Type Pensée extraverti ENTJ  au N°1
Le Type Pensée introverti ISTP   au N°8
Le Type Pensée introverti INTP  au N°5

- Le Type Pensée jungien/MBTI offre une assez bonne correspondance avec notre système des Douze. La palme va bien sûr au N°8 – pourtant un Colérique – champion de la rigueur et du maintien de l'Extraversion conformiste... 1 est à sa place, plus Tertium en fait qu'Introverti, mais il manque 2 d'autant que nous savons que celui-ci est absent (volontairement ?) du système jungien. Le MBTI le situe, sans le savoir, ailleurs. Manque aussi 10, typologie générale, dont nous avons déjà vu la confusion entre Sensation et Sentiment... Cela fait plaisir d'y rencontrer 5 (votre serviteuse...), un nerveux féru de systèmes de Pensée, tout comme 11 d'ailleurs, absent lui aussi. Ces trois ne sont pas des Lymphatiques mais sont  bien du côté de l'Extraversion, comme 8. Faudrait-il alors parler de « Pensée générale » pour désigner aussi notre Extraversion, voire associer celle-ci à 9 qui ne dédaigne pas non plus l'analyse des situations ? ...   
- Jung développe aussi tout un pan sur la Pensée négative, et les ambiances spirituelles versus théosophique, où l'énorme masse d'expériences mal reliées se compense par les idées faussement cohérentes de Matière ou Énergie ; de la bombe aujourd'hui... Il semble pourtant que le Psychanalyste suisse-protestant ait parfois aimé, lui aussi, broder ses récits du même parfum oriental que ses concurrents tacites...  Jung évoque également la soumission possible de la Pensée envers une autre fonction dominante ; il nous semble plus judicieux d'associer cette soumission négative à l'Orientation extravertie par rapport à un Tertium ; Ego mal imité. Nous retrouvons ici la complexité des deux structures qui se chevauchent, surtout dans certaines traditions qui assimilent aussi l'Eau/Pensée à l'Orientation extravertie, plutôt passive...   
- Le sensoriel inhérent à notre Type Pensée est l'audition.

Base 4 – la croix des éléments