Le type N°4 de l'Ennégramme est peut-être un des plus curieux de mon point de vue Vera Cruz, chercheuse en typologie. En effet, je dois bien correspondre moi-même à un type psychologique donc à des affinités et réticences vis-à-vis d'autres types qui ne seront peut-être pas les mêmes pour toi, ami lecteur... Nous n'avons pas tous la capacité – telle Élodie Mielczareck – à être un parfait Caméléon ou à pouvoir élucider la typologie du parfait Connard d'autant que nous serions tous le Connard d'un autre...
Néanmoins, l'expérience et la pratique m'ont appris que chaque fois qu'un individu déboule avec l'inénarrable argument de la « nuance », de la médiation, de la négociation, alors que la situation est clairement celle d'un jeu dominant/ dominé, il y a bien anguille sous roche... (autre Numéro, autre Base 3). Voici donc pour l'heure le N° 4 et son joyeux hédonisme vulgaire...
- Évitement : la frustration, le manque, l'absence des autres, la vraie vie et ses confrontations, la honte, la banalité, la reconnaissance de ses besoins/ recherches...
- Recherche : la Mère mythique, la Source modèle... Le sens des choses différentes même si imaginaire, l'authenticité, partenaire parfait.e pour s'abandonner en caprice, sabotage, régression...
- Fixation : Identification et ressenti du moment par rapport à une nostalgie...
- Évolution : épuisé, désespéré – timide, romantique, différent – créateur conscient qui en joue et rie.
Ce singulier sait affirmer sa différence notamment dans le choix d'un métier ou d'une apparence allant de l'élégance décontractée au décalage punk... Apparence toujours teintée d'un sens du moi interne du moment... De fait, l'extraversion d'une vie sensorielle « riche et romantique » lui permet d'intérioriser ses sentiments, de ne pas se confronter aux aléas de la vie. Se sentir vivre lui donne l'illusion de contrôler sa honte... Bien qu'empathique, il reste imprévisible, prêt à incarner un reflet de son être authentique pour « rester vivant ». Néanmoins, c'est celui des 9 qui est le plus conscient que sa Personnalité/Ego est bien quelque chose qui se recrée en permanence plutôt que d'endosser un rôle ad vitam. Mais cette « attitude d'Artiste », ce ressenti permanent de la réalité ou créativité, lui fatigue l'esprit et le rend émotionnellement sensible. Il se coupe alors chroniquement du monde, parfois dans des paysages mentaux, pour analyser et interpréter selon sa résonance interne... Il habite vraiment son état émotionnel voire s'identifie à celui des autres, contre toute logique. Sans île/centre où s'accrocher, où se poser, son ressenti de sensation peut aller jusqu'à se couper de son origine. C'est alors la porte ouverte à l'idéalisation d'un autre, d'un modèle, d'un amour dans la souffrance, quitte à sublimer un manque de plaisir...